Le concept de cadre de vie auquel les Béninois se sont habitués depuis 2016, à l’avènement du gouvernement du Nouveau départ, avec toutes ses implications de réaménagements spatiaux, inspire bien de pays.
“Mettre de l’ordre dans l’occupation de l’espace public » ! Ces termes pourraient laisser croire à quelque propos venant de l’emblématique préfet du Littoral, Modeste Toboula, qui a incarné l’opération de déguerpissement de l’emprise des voies publiques, il y a peu au Bénin. Mais en réalité, il s’agit-là d’un extrait du communiqué rendu public le 7 février dernier à Niamey au Niger (voir fac similé) et visant la même opération.
Il faut croire que le modèle béninois fait des émules, à savoir l’option courageuse prise par le gouvernement béninois sous Talon de ne plus tolérer l’occupation anarchique des voies et trottoirs par des exploitants de toutes sortes et de manière anarchique. Les motivations au Niger aujourd’hui comme hier au Bénin sont les mêmes, à savoir essentiellement le souci de faciliter la mobilité urbaine, de rendre le cadre de vie plus agréable et convivial.
En définitive, cette opération qui a suscité incompréhensions, tollés, récriminations au Bénin, avait été un passage obligé pour les cités modernes de par le monde, surtout celles occidentales, que nous envions pour leur beauté, l’ordre qui y prévaut et leurs attraits. Et, de ce fait, il faut être de mauvaise foi pour ne pas en admettre la pertinence. Du reste, l’on sait que parmi les usagers obligés à renoncer à une bêtise ‘’séculaire’’, grâce à l’opération dite de déguerpissement, il y en a qui ont salué l’initiative, convaincus de sa justesse et de son opportunité, quand bien même cela s’est fait à leurs dépens.
Quoi qu’il en soit, la plupart des Béninois ont compris aujourd’hui que ce n’est pas la somme des intérêts particuliers qui fait l’intérêt commun, et ont depuis, mieux que par le passé, assimilé la notion de bien commun. C’est déjà ça de gagné, et c’est considérable comme gain, en terme d’acceptation de changement de comportement et de paradigme, étalant le terreau qui rendra favorables d’autres ruptures d’avec d’autres mauvaises habitudes. Il n’y a que cela qui vaille la peine, non pas les interprétations biaisées et les manœuvres orchestrées par ceux qui ont droit à semer le trouble dans les esprits, laissant croire que l’opération de libération des voies publiques et trottoirs est fait contre l’intérêt populaire. Ce qui est, on s’en doute, loin de la réalité !