Dans une interview exclusive qu’il nous a accordée depuis Paris (en France), le président de la Fédération béninoise de karaté-do (Fbk-do) a dressé un bref bilan de la saison écoulée. Il a levé un coin de voile sur les perspectives avant de se prononcer sur les chances du Bénin pour la qualification aux prochains Jeux olympiques (Jo), Tokyo 2020. Lisez-plutôt !!!
Quel bilan peut-on dresser de l’année écoulée de façon sommaire ?
L’année 2018 a été particulièrement mouvementée. On a commencé en janvier 2018 avec l’Open de Paris. Ensuite, on a fait l’Open du Maroc, du Burkina-Faso. On a également participé au championnat de zone au Burkina-Faso en avril puis au Tournoi international du Faso. On a été au championnat d’Afrique à Kigali où on a eu deux médailles de bronze. On a été également au championnat du monde. On s’est classé 9e sur 75 dans la catégorie de moins de 55kg. On a fait la Coupe de France où on a eu la troisième place sans oublier notre présence au Nigéria pour une compétition pour les filles de 6 à 15 ans. Je peux vous certifier que ça a été ma grande fierté. Ces jeunes filles ont ramené des médailles, vous imaginez à l’international. Au Togo, le 22 décembre dernier, on a envoyé 31 athlètes qui sont revenus avec 27 médailles dont neuf en or, six en argent et 12 de bronze. Nous avons fait le championnat national, les stages pour les arbitres et coaches. Nous avons des arbitres qui ont désormais le rang continental ainsi que des coaches (…). Tant de choses ; qu’on le veuille ou non, les choses bougent. Mais comme je le dis, tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait.
Alors, peut-on s’exprimer heureux de ce bilan ?
J’ai dit, tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait. Que des enfants sortent et aillent à l’international et nous rapportent des médailles, ce sont des raisons d’être satisfait de ce que nous faisons. Que nous fassions les choses à bonne date, que ça soit le championnat national, la Coupe du Bénin, les examens de passage de grades, l’Assemblée générale, que tout soit fait à temps. Et donc, nous avons des raisons d’être heureux.
Quelles sont les perspectives pour l’année 2019 ?
Nous souhaiterions organiser les stages pour les arbitres, les coaches, et pour les athlètes afin de relever leur niveau. La formation des formateurs sera assurée par le Maître Benjamine Soudé. Nous avons l’ambition de faire toutes les activités statutaires et les examens de passage de grades (deux fois l’an), faire un stage international qui sera animé par Serge Chowali. C’est le patron des patrons en France. Il viendra donner un stage, si Dieu le veut, et si nous en avons les moyens. (…) Au niveau sous régional, nous allons participer au championnat de zone 3. Nous irons à Lomé, au Burkina-Faso et au Nigéria. Nous allons également participer au championnat d’Afrique à Gaborone (au Botswana) et aux kawane des séries A où nous devons aller grappiller des points en vue d’aller aux Jeux olympiques en 2020. Toutes ces activités vont nous permettre, non seulement, de mettre les projecteurs sur nos athlètes mais aussi sur nous et sur le pays.
Quelles sont les chances du Bénin pour valider son ticket aux prochains Jo ?
Depuis l’annonce de l’avènement du karaté aux Jo, tous les pays au monde sont en train de se battre comme des chiffonniers. Tout le monde court. Ce n’est pas du snobisme ; loin sans faut, c’est pour que nos enfants aillent se flotter à ce qui se fait de mieux dans le monde et partout et de pouvoir grappiller des points. Océane Ganioro est au Mans en France actuellement. Fridole Tobossou qui a eu aussi la médaille de bronze au championnat d’Afrique a été à Paris pour l’Open. Tout ça, c’est pour leur donner des chances de se flotter pour savoir qu’il y a d’autres qui font mieux qu’eux. Ne pas se contenter du peu qu’on fait, les faire travailler un peu plus d’où les stages dont j’ai parlés pour pouvoir élever le niveau afin de se donner des chances pour avoir les points qui vont qualifier nos athlètes aux Jo 2020. Le chemin est très long, mais l’ambition est grande.
Un appel pour clore cet entretien…
Je remercie le gouvernement béninois et le Ministre des sports pour cette idée géniale de la Nuit des champions. Les enfants savent aujourd’hui que quand tu fais bien, il y a une récompense quelque part. Mais, il va falloir qu’on ait encore beaucoup plus de moyens. Parce que, ça coûte beaucoup les déplacements. Il faut aller partout pour aller chercher des points pour les Jo de Tokyo 2020. Mais, ce n’est pas le gouvernement seul qui fera l’affaire. Les autres doivent aussi aider. Les parents aussi doivent contribuer. Seules les subventions ne peuvent pas tout faire. Quand les conditions sont réunies, les Béninois ne sont pas souvent les derniers. Car, avec très peu, on fait beaucoup. Nous savons où nous allons et ce que nous voulons faire. Que les gens cessent de regarder la tête du président ou de quelqu’un qui ne le plaît pas et qu’ils voient plutôt ce que nous essayons de faire ensemble pour avancer. On aura besoin de tout le monde en leurs rangs et grades. Mais tout ceci dans la discipline. Que nos premiers supporters soient les autres pratiquants. Je souhaiterais que les autorités fassent un peu plus pour que nous puissions mieux révéler le pays à travers le sport.