La concertation sur le Budget de l'Etat exercice 2014 initiée par l'Assemblée nationale a démarré depuis le lundi dernier.
Députés, responsables de centrales syndicales et membres d'organisations de la société civile passent donc à tour de rôle pour faire leurs observations. A voir les déclarations, les députés manquent d'engouement pour l'examen de ce Budget, alors que les responsables des organisations syndicales grognent contre le défaut de mesures conséquentes visant à améliorer leurs conditions. Toutefois, il est encore trop tôt pour dire le sort qui est réservé à ce Budget.
Conformément aux dispositions de la constitution, le gouvernement a transmis à l'Assemblée nationale le projet de budget de l'Etat exercice 2014, quelques semaines avant l'ouverture de la deuxième session ordinaire de l'année. En prélude à l'examen de ce projet de loi portant Budget de l'Etat 2014, les députés ont entrepris depuis ce lundi des séances de concertations et d'échanges sur son contenu.
Déjà lundi dernier, les députés se sont retrouvés pour prendre connaissance du contenu de ce budget. Des explications des experts et des propos de l'honorable Grégoire Laourou président de la commission des finances des échanges à l'Assemblée nationale il ressort que le Budget de l'Etat pour l'année 2014 est purement social. Un avis que les syndicalistes et les responsables des organisations de la société civile ne partagent pas.
Mieux, des députés ne voient pas non plus les choses de la même manière. Eric Houndété (députés Un) a encore réitéré sa perplexité devant la commission des finances ce lundi. Comme lui beaucoup d'autres députés pensent que les mesures sociales évoquées sont utopiques. D'ailleurs, des indiscrétions laissent croire que l'absence remarquée des députés à la séance de concertation est un signal fort de leur désapprobation face au contenu du Budget. Le hic c'est que même les membres du bureau de l'Assemblée nationale, parce qu'en tournée parlementaire n'ont pu prendre part aux travaux.
Actions sociales innovées
Le Budget de l'Etat, gestion 2014 s'équilibre en ressources et en charges à la somme de 1.127.502 millions de francs cfa. Ce Budget permettra entre autres de réaliser des actions sociales. Au plan éducatif 21.459 millions de francs cfa sont prévus pour les constructions et les équipements scolaires et universitaires, l'appui aux formations doctorales, appui au fonctionnement des nouveaux centres universitaires, l'aide aux étudiants dans leurs inscriptions dans les universités et la restructuration du centre de production des manuels scolaires.
Dans le domaine de la santé, 24.974 millions de fracs sont prévus pour la réhabilitation et l'équipement de formations sanitaires, le financement du programme élargi de vaccination, la lutte contre le paludisme et le VIH/SIDA, le développement de la médecine traditionnelle et le renforcement du Régime d'Assurance Maladie Universeselle (RAMU).
14.004 millions sont prévus pour les actions prioritaires dans le domaine de l'approvisionnement en eau potable en zones rurales, urbaines et périurbaines et de la gestion des eaux usées en milieu urbain et périurbain. Le coût des actions à mener dans le domaine de la communication s'élève à 4.183 millions francs cfa qui permettront la modernisation et l'extension du réseau national de l'information et le renforcement des capacités de l'Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication.
L'extension et la couverture radiophonique et télévisuelles ne sont pas oubliées. Dans le domaine des transports et des infrastructures 53.744 millions sont prévus. Le gouvernement de Boni Yayi pour l'année 2014 a prévu des mesures sociales dans la fiscalité. Il s'agit de l'exonération des droits et taxes de douane et de la TVA à l'exception du PCS, du PC, de la TSAT et de la TV pour l'importation, la production ou la vente des produits destinés à l'alimentation du poisson et autres organismes aquatique. L'exonération des droits et taxes de douane et de la TVA pour l'importation, la production ou la vente de l'oxygène à usage médical.
Syndicalistes insatisfaits
Les actions sociales prévues par le Budget 2014, ne satisfont point les responsables des centrales syndicales invités au palais des gouverneurs à Porto-Novo pour apporter leurs contributions. Ces derniers, invités pour l'amélioration du document estiment que le gouvernement n'a pas tenu compte des préoccupations des travailleurs. A les en croire, les populations ne sont pas associées à l'élaboration de ce Budget d'où elles ne s'y retrouvent pas. " Il faut qu'on cesse de faire du saupoudrage.
On nous parle d'innovations et des mesures qui répondent aux besoins des citoyens. Des milliards pour 2014. Mais est ce que l'Etat a d'abord consulté ces citoyens avant d'élaborer son Budget ? Tout doit commencer par là. J'invite les élus de la nation que vous êtes à interpeller les gouvernants sur ces questions. Nous, en tant que centrale syndicale, c'est ce que nous décrions chaque fois et toutes les fois. Nous sommes des partenaires privilégiés de l'Etat mais l'Etat ne nous implique pas efficacement dans l'élaboration du Budget général.
Ce sont ces faits qui conduisent après à des séries de mouvements puisque le Budget est déjà voté et le Gouvernement trouve refuge derrière cet argument pour dire qu'il a des difficultés pour combler les attentes des travailleurs ; mais est ce qu'il a pris le temps nécessaire pour mieux écouter les partenaires sociaux", disait Paul Issè Iko secrétaire général de la Cstb devant les députés. Au regard du peu d'engouement dont font montre les députés et les déclarations des travailleurs, peut-on déjà présager d'un aboutissement difficile pour le votre du Budget général 2014 ?