Le président du parti Moele-Bénin, Jacques Ayadji a effectué une visite dans l’hexagone à l’invitation de la section Moele-Bénin de Paris. Durant son séjour qui a couvert la période du jeudi 14 au lundi 18 février 2019, le président Ayadji s’est entretenu longuement avec les militants de la capitale française. Au cours de cette entrevue, en dehors de la vie du parti, il s’est aussi agi du fonctionnement général de l’appareil de l’Etat sous le président Patrice Talon. Ci-dessous la substance de la causerie.
Béninoises et Béninois de France et environs, je ne sais pas si vous avez idée de combien j’ai été heureux et très honoré de votre présence à ce nombre-là malgré la conjoncture des gilets jaunes qui contraint beaucoup d’entre vous à limiter les déplacements les samedis surtout en direction de Paris et notamment de la place de la République choisie je ne sais trop pourquoi pour abriter la causerie. Est-ce pour jauger votre niveau d’envie de découvrir Moele-Bénin ?
Seuls les organisateurs peuvent répondre à cette question.
Je voudrais sincèrement vous remercier et surtout vous dire que votre présence massive est sans nul doute la preuve par neuf que le Bénin, notre Benin reste votre préoccupation. Et vous avez raison car c’est le seul pays que nous avons le devoir de bâtir ensemble et les rencontres du genre sont d’abord et avant tout des creusets de partage pour construire notre pays malgré nos différences d’approches. Permettez-moi de remercier aussi les organisateurs qui nous ont permis de vivre cette belle causerie minutieusement organisée pour révéler Moele-Bénin au monde depuis Paris, capitale mondiale de l’ensemble de la diaspora de notre pays. Mes remerciements vont également à son Excellence Monsieur Auguste Alavo, Ambassadeur du Bénin en France qui s’est fait représenter et à Monsieur Romain Da Costa, Président du Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur (Hcbe), qui nous a honorés de sa présence. Je m’en voudrais de ne pas d’ici, saluer et remercier nos compatriotes des Etats-Unis d’Amérique avec à leur tête le camarade Sèna Innocent Gbeda pour le rayonnement de Moele-Bénin dans cette partie du monde par l’installation des démembrements du parti dans plusieurs Etats en si peu de temps. Je voudrais les rassurer que j’irai aussi leur rendre visite pour un grand meeting en reconnaissance de l’excellent travail qu’ils ont commencé sans que je n’aie été en mesure d’être à leurs côtés. Cela dit, j’ai pu noter à cette causerie que vous étiez presque tous à la recherche d’informations de tout genre sur Moele Bénin et sur son positionnement sur l’échiquier politique de notre pays. Je vous mentirais si je ne vous confessais pas que je m’en doutais moi-même. En effet, si je suis venu vous présenter Moele-Bénin, il n’en demeure pas moins que je me suis aussi et surtout préparé pour étancher votre soif d’informations sur le parti. Par la qualité des échanges, vous avez réussi à faire de ce 16 février 2019, un grand jour dans la marche de Moele-Bénin sur l’échiquier politique de notre pays. J’ai noté avec surprise une générosité débordante de votre précieux temps. Vous en vouliez tellement qu’il vous a été très difficile de prendre congé de moi après près de cinq heures d’échanges en salle et poursuivi autour de la collation. C’est cet heureux constat qui m’a décidé à préparer cet écrit à votre intention pour synthétiser les échanges que nous avons eus. Que retenir donc de nos échanges ?
Nous retenons que :
1-) Comment avez-vous réussi en si peu de temps à mettre Moele-Bénin dans la tête de tous les Béninois?
Moele-Bénin a effectivement vu le jour le 14 Juillet 2018 et présenté officiellement au peuple béninois le 28 Juillet 2018 sur les collines du village d’Awaya dans l’arrondissement de Gbaffo, commune de Dassa-Zoumè. Mais je ne vous apprends rien lorsque je confesse ici à Paris que Moele-Bénin fut un processus. En effet, Moele-Bénin, entendez, Mouvement des Elites Engagées pour l’Emancipation du Bénin, a été pensé en 2015, mûri et passé dans divers tamis de décisions avant d’être porté à la connaissance de nos concitoyens. Ainsi, depuis 2015 que l’idée de sa création a germé, Moele-Bénin faisait déjà son petit bonhomme de chemin et ce que vous observez ou découvrez aujourd’hui n’est que la résultante de ce que nous avons pu mûrir avec celles et ceux qui croient en l’idéal prôné par Moele-Bénin, notre parti que je souhaite aussi être désormais le vôtre.
2) Quelles valeurs défend Moele-Bénin?
Les valeurs du parti se déclinent au travers de notre devise : Vérité – Travail – Patrie pour dire que Moele-Bénin s’engage dans la vérité à travailler pour le développement de notre patrie. Ainsi, réconcilier le peuple avec la chose politique étant un objectif majeur de Moele-Bénin, c’est naturellement que nous devons, dans la vérité, situer les responsabilités de tout un chacun mais notamment des élites dans la situation délétère de notre pays et des rendez-vous manqués de notre marche démocratique. Dans ce crédo de vérité, la patrie reste et doit rester l’unique préoccupation car il est temps que notre pays se sente aimé de son peuple, de ses élites avec des choix porteurs de performances économiques de dignité et de foi. Notre foi est également en une réforme du système partisan où le débat idéologique aura une bonne place. Nous n’avons plus droit de tenir ces propos réducteurs du genre, le Bénin n’est pas prêt car il faut commencer un jour mais faisons en sorte de bien commencer pour nous assurer de réussir ce chantier que je sais d’avance délicat mais pas irréaliste ni irréalisable.
3) Moele-Bénin et les réformes du Président Talon
Toute réforme est et devrait être synonyme de désir d’avancer et d’améliorer l’existant. Elle est aussi synonyme de sacrifices car toujours porteuse de douleurs. Mais si l’objectif final reste la patrie et que la réforme est conduite dans la vérité et l’équité, la douleur devient supportable. Il faut savoir que la conduite des affaires relève d’une globalité que nous devons nous employer à apprécier sous son angle de la rigueur. Ne pas reconnaître qu’il y a aujourd’hui de la rigueur dans la gestion des affaires relèverait d’une myopie. Or qui dit rigueur, dit grincements de dents surtout lorsqu’il s’agit de tout un peuple. Je n’ai pas encore vu tout un peuple applaudir une gestion faite de rigueur et c’est le cours normal de la chose politique qui est ainsi. J’apprécie donc cette rigueur qu’imprime le Chef de l’Etat. J’apprécie aussi cette volonté manifeste de faire autrement que cela se faisait. Quant aux résultats, certains sont déjà visibles. Ils le seront sur d’autres plans et je n’en doute pas car telle une grossesse qui doit mettre du temps pour laisser éclore le produit de la création, les réformes porteront inévitablement des fruits que les honnêtes gens pourront reconnaitre. J’admets que tout ne plaise pas mais j’invite à la patience et à l’objectivité pour apprécier en citoyens sincères ces fruits à venir. La vie est faite du présent et de l’avenir que le passé inspire. Voyons le présent mais tournons aussi nos regards vers l’avenir pour mieux l’appréhender au regard des efforts consentis. Nous voulons tous des routes de qualité, n’est-ce pas ? En ma qualité d’Ingénieur des Travaux Publics, je rêve moi de routes comme j’en vois sous d’autres cieux et qui datent de plusieurs siècles. Des ponts du 17è siècle, des bâtisses du 12è siècle, etc. Mais c’est le fruit de financements propres qui permettent des réalisations durables. Chez nous au Bénin, nous en sommes encore à contracter des prêts pour nos routes, pour notre agriculture, pour notre système de santé et pour notre éducation. La main qui demande étant toujours en dessous de celle qui donne, nous voilà dans un cercle vicieux défavorable à nos entreprises, à la réflexion objective de nos cadres, à la conception réaliste de nos plans de développement,…, bref à notre épanouissement et notre progrès. Supportons les réformes audacieuses du Président Patrice Talon et nous verrons qu’après tout, c’est le Bénin qui en sortira gagnant. Dur dur mais que courage et foi nous habitent.
4) Position de Moele-Bénin sur la Criet
Pour Moele-Bénin, il s’agit d’une innovation et j’invite mes compatriotes à la voir d’abord sous cet angle. Elle reste certainement à parfaire et les acteurs / spécialistes du secteur devraient s’y pencher car aucune œuvre humaine n’est parfaite. Vous avez parlé d’acharnement contre une catégorie de Béninois mais moi je voudrais voir les faits soulevés et c’est sur cela que je voudrais qu’on se prononce. Pour le reste, il reste que nos magistrats instructeurs soient bien inspirés pour dire le droit afin que l’on ne parle plus d’acharnement et qu’un juge ne se sente plus obligé comme ce fut le cas hier, à prendre le chemin de l’exil après avoir rendu un arrêt de non-lieu dans un dossier ou le pouvoir de l’époque attendait une condamnation des prévenus. C’est pour régler ce problème de suspicion permanente que Moele-Bénin a un projet législatif d’élection et non plus de nomination des magistrats des parquets et des juges des libertés.
5) Moele-Bénin et les élections législatives du 28 Avril 2019?
Notre parti s’est conformé aux textes en vigueur et se prépare pour les prochaines législatives. Nos structures de base sont en cours d’installation sur toute l’étendue du territoire national. C’est vous dire que nous sommes prêts sur le plan administratif et la mobilisation est en cours. A ce jour Moele-Bénin est présent dans l’Atacora (Tanguiéta, Matéri, Cobly, Natitingou, Kouandé, Kérou, Péhunco, Boukoumbé et Toucountouna), la Donga (Djougou, Copargo, Bassila, Ouaké), le Borgou (Parakou, N’dali, Nikki, Kalalé, Tchaourou, Sinendé, Pèrèrè, Bemberekè), les collines (Ouessè, Savè, Glazoué, DassaZoumè, Savalou, Bantè), le Zou (Abomey, Bohicon, Djidja, Zogbodomey, Za-kpota, Covè, Ouinhi, Zagnanado, Agbangnizoun), l’Ouémé (Bonou, Dangbo, Adjohoun, Akpro-Misserété, Avrankou, Adjarra, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Aguégués), le Mono (Comé, Lokossa, Houéyogbé, Bopa, Athiémé, Grand Popo), le Couffo (Djakotomey, Aplahoué, Dogbo, Toviklin, Lalo, Klouekanmey), l’Atlantique (Sô-Ava, Zè, Allada, Abomey-Calavi), et le Littoral (Cotonou).
6) Positionnement de Moele-Bénin sur l’échiquier politique national
Nous sommes de la mouvance dans le respect du peuple et nous y resterons. Nous y resterons avec le sens de responsabilité.
7) Provenance du financement des activités de Moele-Bénin
Aujourd’hui, Moele-Bénin fonctionne pour l’essentiel sur la base des contributions de ses membres. C’est l’occasion pour moi de féliciter et d’encourager nos militants qui s’acquittent de leurs droits d’adhésion fixés à 5000 Fcfa et donnant droit à la carte de membre et des cotisations fixées à un minimum mensuel de 1000 Fcfa. Je suis fier d’affirmer que Moele-Bénin est aujourd’hui sur l’échiquier politique de notre pays, le deuxième Parti Politique après le Parti Communiste du Bénin (Pcb) à fonctionner sur les ressources de ses militants. Pour les élections législatives prochaines et au regard de notre idéal, nous voulons, comme cela se passe ici en France et ailleurs, lancer une mobilisation de ressources et la diaspora toute entière sera sollicitée pour jouer sa partition dans l’atteinte de nos nobles objectifs qui placent l’homme et le pays au cœur de tout. Je saisis cette occasion pour remercier et féliciter les militants de Moele-Bénin de la France pour cette belle organisation pour laquelle aucune contribution n’a été sollicitée du Bureau Politique National.
8) Rappel de la position de Jacques Ayadji par rapport à la candidature du Président Patrice Talon
Je ne vais pas fuir cette question qui est revenue plusieurs fois surtout lors de la collation. Il s’agit de ma position par rapport à la candidature du Président Talon et ma proximité avec lui aujourd’hui. Pensez-vous que le Président Patrice Talon, en décidant de me nommer au poste de Directeur Général des Infrastructures a oublié ma position par rapport à sa candidature ? Pensez-vous que le citoyen Jacques Ayadji est un homme à se dédire ? J’assume mes propos d’hier mais je reconnais avec humilité avoir découvert un homme pragmatique, rigoureux, travailleur infatigable, très intelligent et très cultivé. Que voulons-nous ? Voir de loin a une différence avec voir de près. J’ai vu l’homme de loin et je l’ai vu de près et je vous rassure qu’il m’a conquis. Que conclure maintenant si ce n’est reprendre ma conclusion prononcée oralement pour clôturer la séance de causerie pour dire : Patrice Talon, on l’aime ou on ne l’aime pas mais trouvons en lui l’opportunité d’un renouvellement de la classe politique, l’opportunité d’une conduite des affaires empreinte de rigueur et d’objectifs clairs, précis et débarrassés du populisme. Même si tout n’est pas parfait dans la conduite de la réforme du système partisan, reconnaissons qu’elle a quand même permis de réduire considérablement le nombre de partis politiques qui est passé de plus de deux cents (200) à une dizaine à peine qui ne sont même pas tous certains d’avoir le précieux sésame qu’est le récépissé définitif devant leur conférer une existence légale. Apprenons à accepter comme l’enfant d’aller à quatre pattes, de chuter et de se relever sans cesse avant de pouvoir tenir debout pour marcher comme un homme. Arrêtons d’être émotifs pour être objectifs. Travaillons pour faire une réforme du système partisan où l’idéologie a une bonne place. Travaillons à asseoir un modèle économique où le patriotisme économique à une bonne place. Travaillons à aller nous rasseoir autour d’une table (toutes tendances et sensibilités politiques, civiles ou religieuses confondues) pour la mutualisation de nos idées pour en sortir un plan de développement de notre pays sur l’horizon d’un demi-siècle et arrêtons de parler de Programme d’Actions du Gouvernement (Pag) sans cesse remis en cause à chaque alternance à la tête de notre pays. En lieu et place de Pag propre à un régime, entendons-nous sur un plan de développement de notre pays sur cinquante ans à imposer à tous les régimes comme notre constitution. Travaillons à construire un modèle démocratique où tout le monde sera utile car les mouvanciers d’aujourd’hui seront les opposants de demain comme c’est le cas des opposants d’aujourd’hui qui étaient les mouvanciers d’hier et qui n’avaient à cette position rien fait pour renforcer notre Démocratie et notre Etat de Droit, bien au contraire. Travaillons à construire un modèle de société où le travail bien accompli a une bonne place. Travaillons enfin à construire un modèle de citoyen où l’amour de la patrie reste le socle qui nous unit. Ce faisant et ce faisant seulement, nous aurons beaucoup apporté à notre pays le Bénin qui ne demande qu’à rayonner par ses fils et ses filles.
Encore une fois merci infiniment pour avoir honoré par votre présence massive Moele-Bénin et son Président.