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Ouverture de la 5e édition du sommet Africasan : Un nouvel élan pour l’assainissement pour tous

Publié le mercredi 20 fevrier 2019  |  Matin libre
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Les travaux de la cinquième Conférence panafricaine sur l’Hygiène et l’Assainissement (AfricaSan 5) ont effectivement démarré hier 19 février 2019 à Cape Town en Afrique du sud. En présence de plusieurs ministres, parlementaires, autorités locales, d’experts et d’acteurs des Organisations de la Société civile et de Partenaires au Développement venus du monde entier, un nouvel appel a été lancé aux Etats pour un engagement plus fort et durable pour l’hygiène et l’assainissement pour tous en Afrique.

Rendre la vie agréable et saine aux 60% d’africains qui n’ont pas encore l’accès à l’hygiène et à l’assainissement de base. C’est tout l’enjeu de ce sommet qui s’est ouvert sur une note d’espoir et d’espérances pour garantir à tous, des services d’assainissement efficaces et sans exclusion. A l‘instar des sommets de Durban, Kigali ou Dakar, Africasan5 constitue pour le Secrétaire Exécutif de AMCOW, Dr Canisius Kanangire, « une meilleure opportunité» pour ce beau monde réuni qui partage un but commun, celui de regarder ensemble l’avenir de l’Afrique.

A l’ouverture des travaux de ce rendez-vous de renouvellement de foi et d’engagement pour une nouvelle Afrique, Dr Canisius Kanangire a, au nom du Président du Conseil des ministres africains de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (Amcow), appelé tous les participants à un nouveau sursaut. S’il est établi que l’Afrique constitue l’une des régions du monde où l’assainissement est en déclin, c’est maintenant ou jamais, soutient-il qu’il faut « accélérer l’engagement ». «Nous devons changer le statut de l’Afrique », va-t-il marteler en invitant ainsi tous les acteurs et surtout les décideurs, à ce nouvel engagement. Marquant sa ferme conviction qu’un nouveau monde est possible pour les africains, il a soutenu aujourd’hui qu’on peut compter sur deux atouts majeurs : la disponibilité des partenaires diverses et multiples et la richesse des connaissances et expériences dans le secteur.

En référence au rapport de l’évaluation des progrès accomplis par les pays africains qui indique que très peu d’efforts ont été faits en dehors de la coordination et du leadership, il a indiqué que «plus d’efforts sont nécessaires » pour atteindre l’ultime but. Se félicitant de la nouvelle alliance mise en place pour adresser la question cruciale des boues de vidange, il a invité tous les acteurs à rejoindre la plateforme de cette alliance. Il a surtout annoncé la création d’une nouvelle plateforme qui réunira au haut niveau de l’Union Africaine, les ministres de l’eau et de l’assainissement ainsi que leurs homologues en charge des finances. Pour Dr Koné Doulaye, président de la conférence sur la gestion des boues de vidange, l’Alliance mise en place rassemble des acteurs animés par un même état d’esprit. Elle comporte des organisations clés et des faiseurs de politiques avec l’accompagnement de la Fondation Bill et Melinda Gates pour générer des solutions efficaces.

Un nouveau programme pour l’Afrique

L’un des temps forts de cette cérémonie d’ouverture a été l’annonce par la ministre de la Coopération et du développement au sein du gouvernement allemand, Daniela Krahl, d’un nouveau programme pour l’Afrique. En effet, elle a souligné que depuis janvier 2017, un nouveau cadre de coopération pour l’Afrique qui va au-delà de la coopération traditionnelle est en élaboration. Ce nouveau programme prévu pour 10 ans sera consacré à la recherche pour garantir la sécurité de l’eau en lien avec les autres secteurs. «Nous accompagnons les progrès et les experts africains », a-t-elle signalé avant de confier que l’Allemagne reste et demeure un partenaire pour l’Afrique pour l’inclusion dans l’assainissement. Seulement, elle est persuadée que 140 millions de dollar/an ne suffiront pas pour financer tous les mécanismes dont l’Afrique a besoin pour renverser la tendance.

L’honneur est revenu au ministre de l’eau et de l’assainissement de la République sud-africaine, Hon Gugile Ernest Nkwinti, de procéder officiellement à l’ouverture des travaux de cette 5e conférence. Avant tout, il a signifié que le choix du mois de février pour l’organisation de la conférence constitue tout un symbole, celui de la libération de Nelson Mandela. Sans détour, il a indiqué que les Etats doivent « changer leurs priorités » pour mettre l’hygiène et l’assainissement au cœur des préoccupations. Au-delà, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), il faudra « aider les personnes des zones défavorisées et éloignées, penser aux personnes vivant dans les bidonvilles qui défèquent encore dans les champs et enfin prendre conscience et lutter contre la pollution des rivières et sources d’eau ». Sur la gestion des boues de vidange (GBV), il a souligné l’importance de saisir les opportunités d’innovations et de technologies développées pour venir à bout de cette problématique. Il faut un « nouvel élan », a-t-il déclaré pour débarrasser efficacement l’Afrique de la pollution des boues de vidange en faisant très rapidement des investissements. Au nombre des défis à relever pour y parvenir, il faut selon lui, tenir compte des leçons apprises et renforcer les capacités des municipalités. L’engagement de tous doit aller à la sécurité de l’eau car, soutient-il, « on n’aura pas de solution durable si on continue d’utiliser 12l d’eau pour chasser la boue fécale ». Face à la sécheresse et au manque d’eau que connaissent certaines régions de l’Afrique, il a lancé un appel à tous à considérer le recyclage et la réutilisation de l’eau comme un élément fondamental des politiques et stratégies.

Après cette cérémonie qui a pris fin par un tableau authentiquement zoulou, les travaux se poursuivent dans les différentes sessions consacrées à plusieurs sous-thématiques et études de cas relatives à toute la chaîne de l’assainissement partant de la collecte à la valorisation en passant par le transport et le traitement des boues de vidange au cœur de ce sommet.

Alain TOSSOUNON, de Cape Towm (Afrique du sud)
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