Si aujourd’hui, les services financiers numériques (Sfn) sont devenus le principal moyen de paiement pour les économies digitales dans les marchés émergents, la finance digitale reste un réel catalyseur de l’inclusion financière. Car, elle met à la disposition des populations défavorisées, des moyens de paiement et des sources de financement pour booster leurs activités. Au Bénin, l’utilisation active des services financiers numériques est passée de 2% en 2014 à 32% en fin 2017. Une nette augmentation du nombre des utilisateurs des Sfn ces quatre dernières années…
Grâce à la dynamique impulsée dans la région Ouest-africaine par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) avec l’activation du projet d’interopérabilité, le Bénin est considéré comme un marché émergent en ce qui concerne les services financiers numériques. « Au Bénin, l’engagement affiché par les régulateurs, les fournisseurs de services financiers numériques, les Fintechs et le gouvernement, a permis d’accroître en quatre ans, l’utilisation active des Sfn au sein de la population adulte, de 2% en 2014 à 32% en fin 2017. Ce dernier acteur s’est impliqué davantage pour encourager l’entrée du numérique dans les habitudes des populations et surtout pour rationnaliser la mobilisation des ressources intérieures » a notifié dans un rapport de l’Uncdf, Sabine Mensah du Programme Mobile Money for poor (MM4P). Un diagnostic des flux de paiements gouvernementaux a été également effectué pour identifier les opportunités de digitalisation des paiements de masse. Faut-il le préciser, selon les chiffres de la BCEAO, le pays a connu une évolution croissante de son taux d’inclusion financière numérique, passant de 7% de la population adulte en 2015 à plus de 31% en 2017. Ce taux d’inclusion financière numérique a légèrement dépassé celui de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine(UEMOA) qui était de 30% en fin 2017. En faisant référence à l’évolution du nombre de comptes actifs en pourcentage de la population adulte, il faut signaler qu’en 2016, le taux du Bénin était de 16% alors que celui de l’Uemoa était de 20%. Mais le pic a été connu de 2016 à 2017 où de 16%, le Bénin est passé à 31% tandis que l’Uemoa n’a pu faire qu’un bond de 30%. Et selon le rapport Global Findex de la Banque mondiale, le taux d’inclusion financière des jeunes au Bénin est de 34% tandis que celui des femmes est évalué à 29% et en zone rurale, il est de 35%. Par contre, le taux de pénétration mobile est de 78%. D’après la Bceao, l’état des services financiers par téléphonie mobile en 2017 estime la valeur moyenne des transactions par mois au Bénin à 156,5 milliards de F Cfa et le nombre moyen de transactions clients par mois est de 8,8 millions de transactions. De plus, le nombre de comptes actifs est passé de 393 912 en 2015 (soit 16% de taux d’activité) à 1 954 580 en 2017 (soit 30% de taux d’activité). Ces chiffres confirment que le Benin est en phase de bancarisation rapide, qui se traduit par une nette augmentation du nombre de comptes clients enregistrés (+159% entre 2015 et 2017) suivie d’une augmentation encore plus nette du nombre de comptes clients actifs : +396% entre 2015 et 2017). «En termes de produits, le marché béninois est toujours fortement dominé par les produits de première génération : transferts nationaux entre particuliers (P2P) ; encaissement (Cash-In) et retrait de cash (Cash-out) ; achat de crédit téléphonique et paiement de factures. Il n’y a pas de produits de deuxième génération. En revanche, l’année 2017 a été caractérisée par la mise en œuvre de partenariats entre les institutions financières et les opérateurs pour l’offre de nouveaux services comme le transfert d’un compte bancaire à un compte de monnaie électronique (Bank-to-wallet) et le transfert d’un compte de monnaie électronique à un compte bancaire (Wallet-to-bank) » renseigne un rapport de l’Uncdf.
Franchir la barrière des 50% en 2019…
Si des paliers importants ont été franchis en ce qui concerne l’utilisation active des services numériques au Bénin, un nouveau cap est fixé. Il s’agit de franchir la barrière des 50% du taux d’utilisation active des Sfn d’ici la fin de cette année 2019. La maturité du marché béninois étant déjà prouvée, il n’est point question d’hésiter à passer à la vitesse supérieure en offrant des services financiers plus adaptés aux besoins des populations. Le défi reste alors d’accélérer le développement des services digitaux innovants qui permettent aux populations vulnérables d’être plus productives et d’améliorer leur bien-être. Le comble est qu’une nouvelle dynamique s’est emparée du marché béninois de la finance digitale qui a également enregistré une augmentation significative de l’utilisation des clients et de l’activité des agents. D’après le Global Findex 2017, la part des béninois, âgés d’au moins 15 ans, qui sont équipés d’un compte de monnaie électronique, a bondi de 2% à 18% au cours des 3 dernières années. La monnaie électronique étant un facteur clé de croissance dans la détention accrue de comptes financiers, son adoption ne devrait souffrir d’aucun obstacle au Bénin. Notons que dans le monde, les SFN contribuent à plus de 2.4 milliards USD de revenus directs, stimulés par une croissance de 34% de revenus d’une année à l’autre.