Aux environs de 6 heures 30 dans la matinée du lundi 25 février 2019, des manifestants ont bloqué l’entrée du pont de Porto-Novo. La réaction de la Police ne s’est pas fait attendre pour rétablir la circulation. A cet effet, plusieurs individus ont été interpellés et seront présentés au procureur de la République, selon le Directeur général de la Police républicaine, Nazaire Hounnonkpè (photo). Il était au micro des confrères de Frissons radio.
Frissons radio : Qu’est-ce qui s’est réellement passé à Porto-Novo monsieur le Directeur général ?
Nazaire Hounnonkpè : Très tôt, lundi 25 février 2019, des individus ont pris d’assaut le pont de Porto-Novo et nous avons essayé de leur expliquer que, conformément aux dispositions en vigueur au Bénin, toute manifestation est subordonnée à une déclaration trois jours francs à la mairie. Nous avons mis beaucoup de temps à leur expliquer, mais ils ne voulaient rien comprendre. Nous avons été obligés d’utiliser les moyens légaux pour les disperser afin que la circulation puisse reprendre. Je voudrais profiter de l’occasion pour rappeler aux gens que toutes les fois qu’ils ne vont pas faire la déclaration préalable, ils tombent sous le coup des dispositions de l’article 237 du Code pénal qui réprime les attroupements. Personne ne leur refuse de manifester, mais il y a des préalables. Tous ceux qui vont prendre les rues spontanément en courent des peines d’emprisonnement pour délit d’attroupement. Ils disent qu’ils protestent contre le fait qu’on empêche l’opposition de prendre part aux élections. S’ils veulent manifester, ils doivent respecter les dispositions en vigueur. Ils ne peuvent pas aller bloquer le pont en empêchant les autres usagers de jouir de leur liberté.
Est-ce qu’il y a eu des arrestations ?
Nous ne pouvons tolérer cet état de chose. C’est pourquoi il a été procédé à plusieurs arrestations de manifestants qui seront présentés au procureur de la République. Tous ceux qui ont pris part à ces manifestations seront interpellés. Cela peut prendre des jours. Puisque nous avons les images, nous allons procéder à leurs arrestations et ils vont répondre devant les juridictions.
Comment se fait-il que la Police s’est fait surprendre par des manifestants qui bloquent le pont d’entrée de la Capitale ?
Dès qu’ils sont venus, les forces de l’ordre leur ont dit que ce n’était pas possible. Mais, comme ils se sont déjà organisés comme des pêcheurs sous le pont, automatiquement ils ont envahi les rues. Ce n’était pas une surprise. Il y a toujours des éléments de la Police sur le pont. Ceux-ci ont même donné l’alerte, mais comme ce sont des gens qui ont pris les dispositions pour violer les textes de la République, ils se sont mis à plusieurs endroits. La circulation sur le pont étant déjà compliquée, dès qu’un véhicule s’immobilise, tout est bloqué.
Vous avez fait le tour de certaines unités le dimanche 24 février 2019. Êtes-vous inquiet ?
Pas du tout ! Nous sommes dans un Etat de droit et tout individu doit comprendre que les litiges sont déférés devant les juridictions. Personne n’a le droit de se faire justice. Les gens doivent savoir que la Police a le monopole de la violence légitime. Si l’ordre public est troublé, nous sommes investis par les lois de la République à le rétablir.
Comment est-ce que vous voyez les prochains jours ?
Je pense que tout doit bien se passer, parce que nous avons un peuple mûr. Si quelqu’un prend part naïvement à une manifestation qui ne respecte pas les dispositions en vigueur, il va se retrouver bêtement en prison. On peut manifester sans porter atteinte aux infrastructures publiques.