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Gouvernance sous la Rupture : Kakpo Mahougnon officialise la politisation de l’enseignement

Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  Matin libre
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On a vu, il n’y a pas longtemps, des agents de la santé remplir des formalités d’adhésion à l’un des Blocs du pouvoir. Samedi dernier, c’est le tour des enseignants du Mono en général et de Bopa en particulier d’être sollicités pour le même exercice. L’opération est conduite par un fils du terroir, Ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de son état. Kapko Mahougnon a animé une rencontre avec les chefs d’établissement, les censeurs, les surveillants, les comptables et autres enseignants de la 18e circonscription électorale. Objectif, solliciter leur adhésion massive à l’Union Progressiste.

Il est vrai que depuis l’échec de la révision de la Constitution, échec qui a amené un ministre de la République à décréter la politique de la ruse et de la rase, on assiste à une politisation à outrance de l’administration contrairement à la promesse de dépolitisation annoncée par le candidat Patrice Talon. Mais le cas Kakpo Mahougnon est atypique. Il s’agit d’un ministre de l’enseignant secondaire qui réunit les enseignants, c’est-à-dire les personnes qui sont sous sa tutelle hiérarchique, pour leur demander d’adhérer à son parti à lui. La première chose qui vient à l’esprit, c’est quelle conséquence peut avoir sur la carrière de l’enseignant le fait qu’il soit membre ou non de l’Union Progressiste ? La réponse vient du ministre lui-même. « Être membre d’un parti politique ne vous dispense pas de jouer votre rôle en tant que fonctionnaire de l’Etat. Mais il y a toujours une faveur politique qui est faite lorsque vous sollicitez tel ou tel avantage », a déclaré face aux enseignants Kakpo Mahougnon.

De quelle faveur politique parle le ministre au profit des enseignants qui seront membres de l’Union Progressiste? Est-ce à dire que désormais, pour bénéficier de certains avantages dans l’administration notamment dans l’enseignement, il faut appartenir aux partis créés par le chef de l’Etat ? Le cas échéant, quel revers alors pour les enseignants qui ne sont pas membres des Blocs Progressiste et Républicain ? Quand bien même, ils ont le mérite, est-ce que lors des examens et concours, ils ne seront pas sacrifiés au profit de ceux qui sont membres du parti du ministre ? Comment douter aujourd’hui que les mutations, les punitions infligées à des enseignants supposés être des voleurs de sacs de riz et autres ne sont pas en réalité des sanctions politiques ? Qui peut jurer aujourd’hui que la désignation des surveillants pour les examens, la désignation des acteurs du système éducatif pour des missions et autres ne seront pas faites sur fond de favoritisme politique ? De tels propos venant d’un ministre de tutelle en rajoutent aux moulins des enseignants qui avaient refusé de se soumettre à l’évaluation intellectuelle organisée par le gouvernement. Peut-être que si les enseignants avaient été évalués sur cette base de ‘’faveur politique’’ dont parle Kakpo Mahougnon, certains enseignants quoique ‘’médiocres’’ auraient pu être avantagés parce que soumis au régime de la Rupture en lieu et place des vrais méritants. Avec ces propos, Kakpo Mahougnon a touché le fond. On n’est plus loin du parti unique ou du parti Etat. Avis donc aux enseignants et syndicalistes ‘’canards boiteux’’ qui ne vont pas rejoindre les rangs. Ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Ils ne pourront avoir droit à quelque avantage que ce soit. L’autorité hiérarchique a été on ne peut plus claire.

M.M
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