Plusieurs villes béninoises ont accueillis ce lundi matin de violentes manifestations des forces politiques de l'opposition en réaction au refus du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité d'accorder à leurs leaders, le certificat de conformité, une pièce indispensable aux dossiers de candidatures pour les prochaines élections législatives.
En dehors de Porto-Novo, où la police républicaine est arrivée à l'arrestation de plusieurs dizaines de manifestants, les villes d'Allada, de Tori, de Savè et de Tchaourou, sont devenues depuis ce lundi, les théâtres de violentes manifestations avec à la clef, le blocage de la route Cotonou-Niamey par des pneus en feu.
Selon plusieurs sources, proches des états-majors des partis politiques de l'opposition, ces manifestations peuvent s'expliquer par l'inquiétude de ces militants de l'opposition de voir leurs différentes formations politiques s'exclus des prochaines élections législatives pour faute de certificat de conformité.
Rappelons que le certificat de conformité à la nouvelle charte des partis, un document qui témoigne de l'existence juridique d'un parti politique, est exigé par la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour valider les dossiers de candidatures d'une formation politique aux élections législatives d'avril 2019.
D'après le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique, sur la dizaine de partis politiques ayant demandé ce certificat de conformité, seuls cinq partis, à savoir le Parti pour le renouveau démocratique (PRD), le Bloc républicain (BR), l'Union progressiste (UP), Moelle-Bénin et les Forces Cauris pour le développement du Bénin (FCDB) ont pu se tirer d'affaire.
Les autres, en majorité de l'opposition, notamment les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), l'Union sociale libérale (USL) et Restaurer l'espoir ont vu leurs dossiers, émaillés d'irrégularités, rejetés, selon la même source.
Quelque 5 millions d'électeurs béninois répartis dans 7 964 bureaux de votes dont 55 à l'étranger, seront appelés aux urnes le 28 avril prochain pour élire les 83 députés de la huitième législature du pays depuis février 1990.