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Grossesses tardives: Les risques pour la mère et son enfant

Publié le mercredi 27 fevrier 2019  |  La Nation
Grossesse
© aCotonou.com par DR
Grossesse en milieu scolaire
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Avec les nombreuses années d’études suivies du manque d’emploi, le nombre de grossesses tardives augmente à une échelle galopante. Cette option n’accroît-elle pas des risques aussi bien chez l’enfant que chez la mère ?

Tout comme les grossesses précoces, les grossesses tardives présentent aussi des risques. Certaines filles attendent d'avoir une situation professionnelle suffisamment stable avant de devenir mères. Contrairement au passé, les couples d’aujourd’hui prennent plus de temps pour s'engager et fonder une famille.
« Si une grossesse tardive peut parfaitement se dérouler, elle présente, cependant, plus de risques qu'une grossesse menée à 20 ou 30 ans. Plus la mère est âgée, plus les risques sont importants », affirme le gynécologue-obstétricien Kossou Edouard. Pour lui, il n’est pas interdit d’avoir une grossesse après 35 ans, voire 40 ans.
Divers facteurs peuvent être à la base d'une grossesse à risques, explique-t-il. Il s’agit entre autres de : l’âge de la mère, son état de santé préalable, le développement du fœtus ou encore les infections. Si la grossesse n’est pas suivie correctement par un service médical, les conséquences peuvent être très graves: fausse couche, problème de croissance du fœtus, naissance prématurée et dans les cas extrêmes, le décès du bébé ou de la maman lors de l’accouchement.En somme, après 40 ans, la femme risque de ne pas réussir à tomber enceinte sans aide à la procréation. Les probabilités d’avoir une grossesse diminuent considérablement avec l'âge. Selon certaines données scientifiques, rappelle-t-il, contre les 400 000 ovules que compte une femme à la naissance, ils ne seront plus que 35 000 à 35 ans.
Georgette Dan, sage-femme à la retraite, estime que c'est à 24 ans qu'une femme a le plus de chance de tomber enceinte rapidement, même si les disparités en la matière sont grandes et que des facteurs psychologiques entrent également en ligne de compte. De plus, l'incidence des fausses couches précoces s'accroît également avec l'âge. Une femme présente donc plus de risques d'avortement spontané à 40 ans qu'à 30 ans.

Risques d’une grossesse tardive pour l'enfant et la mère

Une grossesse tardive présente aussi bien des risques pour l’enfant que pour la mère, explique Edouard Kossou. Au niveau de l’enfant, le taux de mortalité in utero est également plus important à l'approche du terme d'une grossesse tardive. Les chances de prématurité ou, inversement d'accouchement après terme,poursuit-il, sont également plus grandes après 40 ans. Il n'est pas rare que les bébés nés d'une grossesse tardive présentent, soit un petit poids, soit un poids trop élevé.
En plus des risques auxquels sont exposés les futurs bébés, les futures mamans de plus de 40 ans sont particulièrement exposées au diabète gestationnel et à l’hypertension. Ces pathologies liées à l’âge peuvent être déjà présentes, de manière silencieuse, et être révélées par la grossesse. Les éventuels antécédents gynécologiques peuvent conduire à la présence de fibromes susceptibles de compliquer la durée de la grossesse. Le risque d’hémorragie de la délivrance est plus élevé, tout comme le taux d’extraction instrumentale ou de césarienne. Le travail est souvent un peu plus long chez la femme âgée. Aussi, le taux de mortalité maternelle est-il plus élevé en cas de grossesse tardive.
Le recours à la césarienne est plus fréquent dans le cas des grossesses tardives, ajoute-t-il. Cela, renchérit Georgette Dan, s'explique principalement par une mauvaise présentation du bébé plus fréquente, ou par un dysfonctionnement au niveau des contractions utérines. Les complications post-partum sont également plus importantes comme : les phlébites, les hémorragies, les infections de l'utérus.

Les infections et les maladies qui influencent la grossesse

« Il est possible de contracter une infection qui perturbe le bon déroulement de la grossesse et le développement du fœtus», souligne Georgette Dan. Le bébé peut souffrir de problèmes de vue ou d’ouïe ainsi que de malformations du cœur et du cerveau. L’infection de l’hépatite peut se transmettre au fœtus. À la naissance, l’enfant doit directement être vacciné pour éviter l’apparition d’une insuffisance du foie au cours de sa vie. La toxoplasmose peut engendrer des malformations au niveau des yeux et du cerveau.
« Votre état de santé au moment de tomber enceinte peut être déterminant pour la santé de votre bébé », explique Georgette Dan. Les symptômes de certaines maladies peuvent également entraîner des grossesses à risques. Elle cite certaines femmes asthmatiques qui ressentent des crises plus sévères durant leur grossesse. Avec le stress supplémentaire dû à la grossesse, dit-elle, les risques de défaillance cardiaque augmentent. Le stress physique et émotionnel d’attendre un bébé peut rendre les crises épileptiques plus fréquentes et plus sévères sans oublier l’hypertension qui peut également s’accentuer avec le stress.
Si toutes les grossesses font l'objet d'une attention médicale particulière, les grossesses tardives seront d'autant plus surveillées que le risque de complications est plus important.

Quel suivi pour une grossesse tardive ?

Pour la bonne santé de la mère et de l'enfant, le suivi d’une grossesse tardive est forcément plus pointilleux. Georgette Dan conseille qu’à partir de 35 ans, les futures mamans doivent se renseigner auprès de leur médecin généraliste ou de leur gynécologue. Ceux-ci devraient pouvoir les orienter vers la maternité dont l'équipe est vraiment habituée à suivre des grossesses tardives et qui connaît bien toutes les complications possibles, afin de les anticiper.

Désiré GBODOUGBE
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