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Deux ans après sa libération : L’espace triangulaire de Dantokpa plus que jamais insalubre

Publié le jeudi 28 fevrier 2019  |  Matin libre
Ordures
© Autre presse par DR
Ordures ménagères
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La libération de maintes espaces publics au Bénin dont celui triangulaire aboutant le marché international Dantokpa de Cotonou est chose consommée depuis janvier 2017. Plus de deux ans après son débarras, quel devenir pour cet ancien parc de stationnement de véhicules ? Reportage…

11h 27 minutes ! Amas de sachets, vieillots sacs de jute, bribes de pneus discutant la place avec des herbes… ; tous répandus ça et là dans ce vaste espace pavé formant un T. Lequel espace certes est visiblement clairsemé, mais occupé de part et d’autres, par une vingtaine de personnes. Certaines debout, parapluies sur les têtes avec des billets de banque et de médailles en main faisant ainsi affaire, d’autres assises mais tout sauf à leur aise. A proximité, est érigée une petite cabine déteinte et devant laquelle, sont disposées des forces de l’ordre. A côté de ces dernières, s’aperçoit entre autres, un jeune très affairé par ses besoins d’urine et ce, au regard de conducteurs de motos, de véhicules, de pousse-pousses et même de passants ; dans un bruit assourdissant et sous un soleil aussi ardant que frappant. Nous sommes le mardi 26 février 2019 et bienvenue à l’ancienne gare principale du marché Dantokpa, en face de la Société de gestion des marchés (Sogema), où le bazar désenchante et laisse tout visiteur pantois, dont Géogratte Sagbohan. Arrivée au marché pour ses combines habituelles, sa désolation de voir cette station triangulaire devenue un ‘’fourre-tout’’, est plus que totale. « Il y a trois ans, nous prenions des bus ici pour rentrer chez nous. Mais les gouvernants ont estimé que l’espace devrait être dégagé et servir à d’autres choses. Depuis qu’ils ont renvoyé tout le monde, plus rien. Voyez comment l’espace est sale », se désole-t-elle, d’un ton grave. Plus rélativsite, Hermann Adjibi, conducteur de taxi-moto condamne l’état dans lequel végète l’espace, même s’il se montre introspectif, quant à la décision qui a conduit à sa libération. « Nous avons voulu que les choses changent. C’est pour cela qu’on a opté pour un nouveau Président de la république. Cet espace est pour l’État et ce dernier a décidé de reprendre sa chose. Les chauffeurs et les commerçants qui y étaient n’avaient donc pas le choix que de partir. Le gouvernement a par exemple très bien aménagé Agbomey gare à côté et vers l’échangeur Houeyiho. Ici aussi sera réaménagé comme nous le souhaitions depuis. Mais je reconnais que l’espace actuellement est vide, insalubre et ça peut vexer nos amis chauffeurs qui l’utilisaient », affirme le cinquantenaire, dans un registre de langue aussi fleuri. Il, dans la suite de ses idées, a proposé que les policiers qui montent la garde sur le lieu, interdisent au moins que les usagers y jettent des ordures et corollaires, en entendant d’après son propos, la viabilisation du site. Quant aux vrais occupants qui ont entre temps employé l’espace, la pilule de déguerpissement a été amère et certains continuent de se remémorer ces moments. C’est le cas d’Alexandre Kougblenou qui fut pendant les beaux jours du parc, un de ses responsables. Selon lui, l’attitude des autorités en ce temps a été tout sauf inclusive. A l’entendre, rien ne pressait. « On pensait qu’ils allaient en faire quelque chose d’utile. Mais depuis qu’on a été chassé injustement de l’emplacement, ils n’ont pu rien faire. Beaucoup de personnes sont toujours à la maison à cause de ce qu’ils ont fait, alors qu’ils pouvaient nous demander par exemple d’occuper un certain espace et de leur réserver l’autre. La mairie de Cotonou et la Sogema qui venaient ici nous prendre de l’argent ont aussi perdu car, l’espace est actuellement occupé par des ordures. Nous chauffeurs, on n’a même pas pu nous trouver un espace de rechange si ce n’est nos propres efforts de redéploiement », s’alarme l’ancien chauffeur. En définitive, l’état dans lequel végète l’espace triangulaire du marché Dantokpa n’est pas charmant. Le constat est patent. Au gouvernement qui a initié sa libération, d’en faire ce qui est utile, pour l’éclat de ce marché international.



Janvier GBEDO (Stag)
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