La salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) a servi de cadre à la cérémonie du lancement officiel du livre « La Cour constitutionnelle et le peuple au Bénin », ce 28 février 2019. C’était en présence des praticiens du droit et des autorités politico-administratives.
L’univers livresque béninois vient d’accueillir un nouveau-né. Il s’agit de l’ouvrage « La Cour constitutionnelle et le peuple du Bénin : du juge constitutionnel institué à un procureur suzerain », écrit par le professeur de droit public Moise 0. Lalèyè. Le livre de 683 pages subdivisé en deux parties comportant respectivement quatre et deux chapitres, est un essai à travers lequel l’auteur expose son autopsie de ce qu’il qualifie de « décadence ou déchéance » de la Cour constitutionnelle du Bénin. Selon les propos de Vincent Foly, journaliste et présentateur de l’ouvrage, la publication de l’ouvrage corrobore les événements que vit le peuple béninois actuellement. Il s’agit en effet de la commémoration de la date anniversaire de la clôture de l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990 d’une part, et de l’actualité socio-politique qui défraie la chronique depuis quelques mois. « C’est un livre d’actualité, même si l’auteur s’est lancé dans son écriture depuis 2O12 », a souligné Vincent Foly, ajoutant que « nous avons un juge qui est différent de tous les autres que nous avons connus depuis l’avènement du renouveau démocratique ». Ces propos ont été appuyés par Moise Lalèyè qui a fait observer que la décadence a commencé à partir de la deuxième mandature du fait de la politisation des institutions de la République. « On ne peut pas se permettre de réécrire la Constitution au nom d’une quelconque régulation des textes fondamentaux» a-t-il-martelé. Aussi fait-il remarquer que « si la Cour Constitutionnelle se met au-dessus du peuple du fait des hommes, alors elle a trahi le peuple ». A le croire, au-delà du diagnostic fait sur cette déchéance que connait la Cour constitutionnelle depuis des décennies, sa plume lui a permis d’apporter quelques essais de solutions pour corriger le tir. L’ouvrage ainsi mis en vente est préfacé par le magistrat émérite Pierre E. Ehoumi, membre de la première mandature de la Cour constitutionnelle. L’avant-propos et la postface sont respectivement assurés par l’académicien Norbert Mahouton Hounkonou et le révérend père Eric Arnaud Aguénounon.
Des contributions et témoignages
Le lancement de l’ouvrage a connu la présence de plusieurs personnalités de la République dont, entre autres, le directeur des infrastructures Jacques Ayadji, Célestine Zanou, le professeur Codo, le représentant de l’ambassadeur du Niger au Bénin et les députés Louis Vlavonou, Amissétou Affo Djobo. Une occasion pour ceux-ci d’apprécier le travail abattu par Moise Lalèyè. « Avec ce résumé, je me retrouve aisément dans ce qui est dit. Le véritable problème se trouve au niveau du mode de désignation qui permet aux dirigeants d’installer des politiques », a clarifié Jacques Ayadji. Tout comme l’auteur, il dénonce la politisation des institutions de la République dont la Cour constitutionnelle. Pour le professeur Codo du département d’histoire de l’Université d’Abomey-Calavi, la décadence de la Cour et de l’Assemblée nationale est due à la reconnaissance dont font preuve certains membres des institutions vis-à-vis de ceux qui les ont positionnés. C’est vrai, a lancé l’honorable Amissétou Affo Djobo qui précise que lesdits membres sont à la solde des dirigeants une fois qu’ils sont nommés à des postes.