La Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) travers depuis quelques années, une crise multidimensionnelle. Et depuis plus d’un mois, les ruptures sur les stations-services de la Sonacop sont alarmantes. Cependant, cette société, jadis, fleuron de l’Etat, peut survivre et assurer la mission qu’est la sienne, les causes de la crise étant connues. Ainsi, réunis en Assemblée générale extraordinaire ce jeudi, 28 février 2019, les travailleurs ont formulé de pertinentes recommandations pour la relance de la Sonacop…
Pour le Syndicat des travailleurs de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Syntra-Sonacop), il n’est pas question de laisser la société fondre, disparaitre. Au cours de leur Ag extraordinaire, un diagnostic a été fait de la situation et des propositions concrètes en ont découlé. A en croire la secrétaire générale du Syntra-Sonacop, Hounsegbe Mireille Elvire, les causes des difficultés financières sont liées, à l’ouverture du capital de la société en 1999 ainsi qu’à sa privatisation au groupe Cpi dont la gestion a engendré environ 36 milliards de dettes. Aussi a-t-elle déploré la mauvaise gestion de l’ouverture du secteur pétrolier aux privés qui se sont livrés à une concurrence déloyale à la Sonacop notamment dans certains domaines non couverts par les agréments à eux, délivrés. « La cohabitation forcée avec le secteur informel communément appelé “Kpayo“ qui détient plus de 80% du marché d’essence et 20% de celui de gas-oil » a ajouté Hounsegbe Elvire avant de faire savoir que ces paramètres ont entrainé l’amenuisement progressif du fonds de roulement de la société ainsi qu’une quasi cessation d’activité entre 2005 et 2006. Toute chose qui a contraint la Sonacop à l’adoption d’un système pour le financement de son approvisionnement appelé “Tierce détention“ avec Ecobank. Seulement que cette option a engendré d’énormes frais financiers et s’est révélée défavorable à la trésorerie. Perçue aujourd’hui comme une entreprise fragilisée économiquement par la gestion de la Continentale des pétroles et des investissements (Cpi), la Sonacop dispose toujours d’atouts susceptibles de garantir la survie de la société. Le retour de la Sonacop dans le patrimoine de l’Etat, la réalisation du diagnostic approfondi par le cabinet Sud-capital, l’existence d’un plan de relance à actualiser ainsi que d’un plan de redressement (2017), la réévaluation du patrimoine à hauteur de 24 milliards Fcfa, la reconstitution en cours des garanties hypothécaires à hauteur de 10 milliards sont entre autres potentialités. Ainsi, fort de ces atouts, les travailleurs de la Sonacop ont fait des propositions concrètes au gouvernement.
Des propositions du Syntra-Sonacop au Chef de l’Etat…
Le Syndicat des travailleurs de la Sonacop sollicite du Chef de l’Etat, un appui à la société soit par une aide financière soit par la délivrance d’une lettre de garantie auprès des institutions financières afin de permettre un approvisionnement régulier de ses points de vente. Il est également recommandé la suspension de la “Tierce détention“, l’autorisation de la rénovation du pipe-line du Dépôt port à travers un partenariat public privé avec les marketers tels que Sonidep, Sonabhy etc, l’autorisation de la location bail ou vente de certains domaines viables de la société pour lui apporter un souffle financier. A en croire la secrétaire générale du syndicat, il faudra surtout instruire les structures étatiques à s’approvisionner en carburant et en tickets valeurs à la Sonacop à hauteur de 70% tout en faisant détenir à la société, l’exclusivité de l’importation et du stockage des produits pétroliers. Des propositions pertinentes faites sur la base du diagnostic approfondi de la situation de la Sonacop. Tout en rassurant le gouvernement de la nécessité d’agir, d’investir pour la relance de la société, les travailleurs entendent œuvrer pour une meilleure gestion de la Sonacop. Présent à l’ouverture des travaux, le Dg/Sonacop, Sina Ouningui Bio Gounou Idrissou a rassuré les partenaires sociaux de la prise en compte de leurs propositions.