En ce moment de vive controverse autour de la régularité des dossiers de candidatures des partis politiques aux législatives du 28 avril prochain, la Commission électorale nationale autonome (CENA) fait preuve d’une légèreté faisant planer un risque de substitution de dossiers ou de pièces enregistrés.
Eu égard à la vive tension qui règne autour de l’enregistrement des dossiers de candidatures pour les législatives du mois prochain, il est inconcevable que la CENA ne puisse offrir à tous la garantie qu’elle est exempte de toute suspicion partisane. Car les dossiers de candidatures des partis politiques enregistrés devraient être en sécurité dans une salle gardée par des forces de sécurité publique. Mais l’institution en charge de l’organisation des élections a simplement confié la garde de ces dossiers à sa vice-présidente, Geneviève Boko-Nadjo, qui les a enfermés dans son bureau. Ce faisant la CENA confère à l’intéressée un pouvoir discrétionnaire offrant la possibilité de substituer ou de retirer de pièces éliminatoires des dossiers régulièrement enregistrés contre récépissé. Et ceci à l’insu des autres membres. C’est le sentiment dominant actuellement et un tel acte est inacceptable.
Le 26 février 2019, date de clôture des candidatures aux législatives, avant de délivrer aux représentants de ces partis politiques les récépissés tenant lieu d’accusés de réception, la CENA a minutieusement vérifié le contenu de chaque dossier pour s’assurer qu’il n’y a pas de pièces manquantes.
Il est donc étonnant que moins de 72 heures plus tard, il se susurre que des pièces manqueraient dans certains dossiers. Si une telle information s’avérait, elle jetterait de sérieux doutes sur les responsables de la CENA et surtout sur la transparence et l’impartialité attendues du processus électoral. De toutes les façons, la CENA devra rapidement clarifier cette situation obscure et donner de solides garanties de transparence afin de ne pas être responsable du cafouillage et du blocage du processus électoral.