A l’état civil, José Bossa alias » Josebee » (photo)est un jeune artiste béninois âgé de 28 ans et originaire de la commune de Covè. Très tôt, il a commencé avec les remix des chansons internationales ; ce qui lui permet actuellement de dire son mot sur la scène musicale au Bénin. Présent dans le classement du « Bénin top 10 » de l’année 2018, il se laisse découvrir dans l’interview qu’il nous a accordé.
Le Matinal : Qui est Josebeee ?
José Bossa : Josebee est détenteur d’une maîtrise en géographie depuis 2015. Pour moi, la musiqueest une passion. Dès le bas-âge, je faisais déjà les remix des morceaux étrangers. Je faisais ces remix en fon. A présent, j’ai voulu faire de la musique une carrière. Je veux lancer mes propres projets. Je rêve de devenir une icône qui pourra représenter la musique béninoise en Afrique et dans le monde.
Depuis quand avez vous commencé par faire de la musique ?
Comme je vous le disais, j’ai commencé à m’essayer depuis tout petit. Mais en ce temps-là, je n’avais aucun projet. Je prenais juste le soin d’interpréter les morceaux d’autres artistes. C’est en classe de seconde que j’ai monté mes premiers projets. En ce temps, je faisais partie d’un groupe, les « smart members » à Abomey. On prestait lors des soirées récréatives et les journées culturelles dans le Zou. En effet, on faisait nos prestations, juste pour divertir le public, mais on prenait aussi le soin de poser des sons en studio.
Est-ce-à dire que très tôt, vous avez déjà enregistré des morceaux ?
Oui, bien sûr. On avait cinq singles environ. Cependant, on n’a fait aucun lancement officiel. C’était juste des morceaux pour animer les journées culturelles.
Vous avez abandonné vos études en géographie pour la musique. Pouvez-vous nous dire ce qui justifie cette passion pour la musique ?
La géographie est une filière que j’ai étudiée. J’ai eu mes diplômes. La musique était toujours là, malgré tout le temps que j’ai eu à consacrer aux études. C’est donc une passion. Je passe d’ailleurs par ce canal pour remercier mes parents. Ils m’ont toujours soutenu dans ce rêve que j’avais pour la musique. Ils ne m’ont pas laissé, depuis mon enfance jusqu’à ce que je grandisse avec mes premiers remix officiels. C’est moi qui ai fait les remix des morceaux « If » et Fall » de Davido. Ce sont les parents qui m’ont amené à dévoiler au grand public ce que je faisais chaque fois pour me distraire. C’est à cet instant que j’ai été obligé de me faire enregistrer dans un studio de la place. Après mes études en géographie, j’ai fait une formation en audiovisuel. Ce qui m’a permis de devenir un technicien audiovisuel. Profitant de ce fait, j’ai commencé par composer mes propres morceaux puisqu’après mes remix, les détracteurs m’ont critiqué. Ils ont dit que je n’étais pas capable d’écrire des chansons. J’ai fait « Amour sans frontière » que j’ai lancé le 22 octobre 2018.
Abordons justement votre carrière musicale. Parlez-nous de votre discographie.
Pour le moment, j’ai dix singles à mon actif. Par ailleurs, je continue toujours de travailler. Pour preuve, j’ai quatre projets en studio sur lesquels mon staff et moi travaillions actuellement. Je ne veux pas aller vite en besogne. Je me suis fixé l’objectif de faire sensation et de faire parler de moi lors de chaque sortie.
Dix singles peuvent servir à lancer un album. En avez-vous déjà ?
Pour le moment, non. Je n’ai pas encore un album à mon actif. Nous continuons de travailler. Un album doit être une œuvre faite avec soin et esthétique. J’envisage de sortir mon premier album pour la fin de l’année 2019.
Vous avez commencé à sortir vos propres morceaux, il y a juste quelques années.
Mais vous avez connu une réussite fulgurante qui vous a permis de vous hisser dans classement de l’édition 2018 du « Bénin top 10 ». Par ailleurs, vos clips, notamment « Amour sans frontière », passent déjà en boucle sur des chaines internationales de télévision. C’est quoi votre secret ?
[Rires…]. C’est le travail bien fait, la vocation, la passion et la rigueur. Rien de plus. Je travaille avec une parfaite équipe qui œuvre au jour le jour à rendre excellent le travail que nous abattons. Après mon clip « Amour sans frontière », j’ai eu beaucoup de retours positifs au pays qu’à l’international.
Quels sont les autres titres de vos singles ?
Je peux citer, entre autres, « Mon bébé », « You don’t know », « Aklounon », « Tu peux parler », « Mon choix ».
De quoi parlent ces morceaux ?
Dans « Amour sans frontière », je relate l’histoire d’une fille qui a combattu ses parents pour être à mes côtés à cause de l’amour qu’elle a pour moi. Elle est musulmane et moi je suis chrétien. Le morceau « Mon choix » est une suite du premier. Dans ce single, j’ai fait part à mon entourage, du choix que j’ai porté sur cette fille qui s’est battue pour moi. « Mon bébé » parle de l’acte précieux, le mariage. « Aklounon » est une chanson qui étale nos souffrances à Dieu afin qu’il puisse nous assister dans les moments difficiles. « Tu peux parler » veut dire tout simplement de laisser les jaloux critiquer.
L’histoire relatée dans « Amour sans frontière » est-elle réelle ou une fiction ?
C’est une histoire relative à mes géniteurs. Ma maman est musulmane, Sakinatou, et mon papa est chrétien, Marcel. Je me suis donc inspiré de cela et de celle d’un ami pour écrire la chanson.
Quels sont vos projets ?
Pour le moment, je compte faire quelques collaborations. Après mes premières sorties, il faut que je fasse des collaborations avec d’autres artistes béninois et étrangers. Je vais aussi sortir quelques singles dans quelques mois.
Êtes-vous en autoproduction ou produit par une maison de production?
Je suis en autoproduction pour le moment. Je me produis moi-même avec mes revenus. Je bénéficie aussi du soutien de mes parents qui ne ménagent aucun effort pour m’apporter une aide.
Avez-vous côtoyé des maisons de production ?
Oui, je l’ai fait.
Pourquoi vos demandes ont été infructueuses ?
Elles ne sont pas infructueuses. Vous savez, je ne veux supplier personne pour me produire. Je veux le mériter grâce à mon travail et mes efforts. Si une maison doit m’appeler un jour, je veux que cela soit mérité. On n’achète pas le succès. Des gens me tendent la main, mais j’ai voulu voler de mes propres ailes pour le moment.
Que direz-vous pour finir cet entretien ?
Je vous remercie et passe par la même occasion pour remercier tous ceux qui me soutiennent dans mes projets. Je fais un big-up particulier à « Meko production » avec qui je n’ai signé aucun contrat, mais qui m’aide chaque fois. Pour finir, j’invite les Béninois et Béninoises à bien faire ce qu’ils savent faire et le reste viendra.
Propos recueillis par Mohamed Yasser Amoussa (Coll)