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Prémices des législatives de 2019 au Bénin : Comme en 2016, l’opposition s’offre une Direction de campagne de luxe

Publié le mardi 5 mars 2019  |  aCotonou.com
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© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
Cotonou le 16 janvier 2019. Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
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Au Bénin, dans les encablures des législatives de 2019, le cours des événements porte à croire que l'histoire est entrain de vouloir bégayer.

A quelques mois des élections, des contradictions dans la classe politique sur les dispositions électorales, alors qu'on ne parlait dans l'opinion que des Blocs de la mouvance, et la difficulté de l’opposition à se mettre en bloc, ont ramené au devant de la scène, les partis de l'opposition.

Si les bisbilles politiques se jouaient sur les réseaux sociaux, la situation a monté d'un cran avec la remise sur le tapis du Certificat de conformité par la Cour constitutionnelle suite à la décision El 19-001, qui en fait exigence aux partis politiques pour se qualifier à participer aux législatives annoncées pour le 28 avril 2019, en raison de l’entrée en vigueur de la nouvelle Charte des partis politiques et du nouveau Code électoral.

Une décision qui a emmené la Commission électorale nationales autonome (Céna), après publication des pièces à fournir pour la candidature des partis politiques aux dites élections quelques jours plus tôt, à se flanquer d'un communiqué pour exiger ce certificat comme l'une des pièces majeures de validité des dossiers de candidature.

Jusque là, tout semblait encore sous contrôle, jusqu'à ce que le 20 février veille du démarrage du dépôt des candidatures prévu du 21 au 26 février 2019, les partis de l'opposition se voient notifier leur «non-conformité», après une précédente notification de correction de leur dossier, dans laquelle ne figuraient pas les nouvelles observations relevées.

Et comme on pouvait s'y attendre, l'attaque a été frontale pour ces partis de l'opposition concernés par cette situation, hormis quelques autres partis targués de la mouvance ( Union démocratique pour le Bénin nouveau (Udbn), Dynamique unitaire pour le développement (Dud) mais dont l'appartenance aux blocs de la mouvance défendue par leurs leaders, n'a reçu une caution officielle.

De sorties médiatiques en sorties médiatiques, de communiqués en communiqués et de correspondances, cette situation qui a donné écho dans l'opinion comme une volonté d’exclusion de l'opposition, dont certains partis étaient même targués de perdre de la popularité, engloutis dans la vulgarisation des blocs de la mouvance, notamment l'Union progressiste (Up) et le Bloc Républicain (Br), qui occupaient le devant de la scène, a basculé la tendance.

Avec à la clé, un ''show'' médiatique à la veille du dernier délai du dépôt des dossiers, le lundi 25 février 2019, avec à la manette le chef de l'État le Président Patrice Talon, pour recevoir, les partis de l'opposition, en ''difficulté'', qui selon ces derniers leur demande évoqueraient plutôt un échange avec toute la classe politique dans la perspective d'une élection inclusive.

Une rencontre qui a retenu toutes les attentions et diffusée à plusieurs reprises sur la chaine de télévision nationale dont la couverture du territoire national est un élément majeur, mais aussi repris par d'autres médias privés.

Tout ceci serait un coup de maître à l'analyse si au lendemain de la rencontre, ce qui a paru comme une posture attendue du béninois lambda qui fait du chef de l'État le père de la nation auprès de qui tout enfant en difficulté devrait pouvoir trouver gain de cause après l'avoir rencontré, si dans la nuit du 26 février, deux principaux partis de l'opposition nommément Forces cauris pour un Benin émergeant (Fcbe) et restaurer l’espoir (Re), n'ont pas été absent au dépôt des listes de candidature à la Céna, avec une scène et une communication qui au lieu de desservir à ces partis les a ramené dans l'opinion, cités en premier comme n'avoir pas déposer de dossier, et la Dud proche de la mouvance à peine évoquée avec même une tendance de s'être résilier. Même s’il y a eu des démentis par la suite, mais sans grand incidence dans l’opinion.

Alors que dans la liste, des partis qui ont déposé, l’Union sociale libérale (Usl) de l’opposition et l'Udbn, sont connu pour l'avoir fait sans le précieux certificat de conformité.

A la lecture de cette situation qui a même emmené à des manifestations diverses, notamment à Porto-Novo avant le dépôt de candidature, sans incident majeur et à Tchaourou et Kilibo, au lendemain du dépôt, avec une intervention des forces de l’ordre avec des échanges de feux et des blessés dans le rang des forces de l’ordre et un mort côté manifestant, dont les forces de l’ordre clament arguments à l’appui ne pas en être auteurs, il est à craindre que ces faits ne desservent aux chef de l’État et ses soutiens, bien que le calme soit revenu.

Elu aux antipodes de ce qui a été présenté de lui, Talon serait-il entrain de tomber dans le même piège que son prédécesseur ?

Même si les élections se suivent et ne se ressemblent pas, il y a au moins une constance sur les éléments déterminants du choix des électeurs, en fonction du type d’élection est-on tenté de souligner.

Car en 2016, la tendance de Boni Yayi alors chef d'État à faire barrage à la candidature de l'homme d'affaire qui deviendra Président, a permis de mieux le faire connaitre, pour en faire une figure de proue face aux candidats classiques.

Certes aujourd’hui il s'agit de législatives et non des présidentielles diront certains, et la posture des deux hommes n’est pas la même ; mais, sauf stratégies de déminage, ces partis mis en difficulté ont désormais des éléments ‘’complémentaires’’ pour vendre leurs bannières.

Et malgré qu'on pourraient targuer de manipulation les scènes qui ont cours suite à ce non dépôt de candidature, si la logique du choix électoral du citoyen n'a pas totalement oscillé au Bénin, ajoutée au contexte sociopolitique, il est à craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Pour peu que d'une manière ou d'une autre, les partis en difficulté arrivent à rentrer en compétition.

Une entrée en compétition appelée et souhaitée de part et d'autre pour éviter l’imparable et préserver l’image démocratique du pays.

Toutefois, en tant que maître du jeu, Talon a encore les cartes du jeu en main. Tout dépend de comment il les distribuera.

Ange BANOUWIN
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