Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Route Natitingou-Boukoumbé-Korontière: Le désenclavement accompli, le boom touristique en vue

Publié le mardi 5 mars 2019  |  La Nation
Les
© aCotonou.com par DR
Les routes en dégradation
Comment




Inscrite au Programme d’actions du gouvernement (Pag), la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière en pleine construction désenclave cette région du pays et y induira un essor du tourisme.

« La satisfaction des populations est totale par rapport à la construction de la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière», déclare Victor K. Agognon, secrétaire général de la mairie de Boukoumbé. A son achèvement, cette infrastructure sera un joyau pour le développement économique et socioculturel de la région.
Ce n’était pas évident que Boukoumbé vive une situation aussi heureuse et salutaire en matière de développement économique et socioculturel, apprécie le secrétaire général de la commune. Pour lui, « C’est la meilleure route qui est en train d’être érigée en ce moment. La disposition des équipes sur le terrain et le sérieux que les gens y mettent sont appréciables». La joie des populations qui vivent ces changements, selon Victor K. Agognon, est perceptible.
Selon Martin K. N’Taguè, chef d’arrondissement de Korontière, « L’entreprise a commencé le terrassement et tout se déroule bien. La voie bitumée nous rapproche de Cotonou et bientôt, il serait intéressant que les compagnies s’apprêtent à desservir la localité», suggère-t-il.
A l’idée que ses clients et elle respireront de l’air pur et que la poussière qui s’invitait dans les repas sera bientôt un vieux souvenir, Yao, vendeuse de mets au grand carrefour du centre-ville, se réjouit.
Le même soulagement se ressent chez Briga Amanga, habitant Boukoumbé, qui jubile du fait de la diminution des nuisances liées à la poussière.
« Le projet est prévu pour deux ans et demi, mais nous sommes pressés de le voir conduire à terme avant l’échéance », espère Victor K. Agognon, tout en relevant la qualité des ponts érigés sur la route en construction.

Désenclavement assuré

Aussi bien la charpente technique, le gabarit que les différentes couches de goudron, tout est bien dimensionné pour que l’infrastructure dure le plus longtemps possible, reconnaît le secrétaire général.
Déjà, se réjouit-il, les accidents ont diminué, car auparavant, les nids de sable et/ou de poule mieux gérables avec les quatre roues constituaient des pièges pour les motocyclistes qui peinaient à les traverser. Le bitumage règlera définitivement cet état de choses, espère-t-il. Toutefois, la crainte réside beaucoup plus dans les excès de vitesse prévisibles avec la route bien aménagée.
Le désenclavement de la commune est bientôt une réalité, car la route pour accéder aux sites touristiques est bien tracée. «Sous peu, nous allons ravir la vedette à Tanguiéta et aux autres communes», se réjouit le secrétaire général.
Ceux qui font les affaires entre Natitingou et Boukoumbé, assure le secrétaire général, pourront témoigner qu’il y a une amélioration, car les 30 premiers km déjà bitumés rassurent de ce que c’est du bon travail.
Naguère, fait-il remarquer, les rotules, amortisseurs et autres sont à changer même après un simple voyage aller. L’ouverture de la moitié du tronçon à la circulation à la suite de son aménagement laisse de bons sentiments aux usagers. Ces derniers voient ainsi à travers ces travaux un salut pour leurs engins et véhicules.
Les cas de braquage, courants sur l’axe, se sont estompés depuis le lancement des travaux et l’aménagement en cours, fait-il remarquer.

Gain pour le tourisme

Réputé zone par excellence de tourisme, le village de Koussoucoingou, traversé par l’infrastructure, attend de voir ses attraits autrement magnifiés. Outre le magnifique belvédère, la piscine naturelle à Kounaï et le projet touristique de construction de 40 tatas premium du Programme d’actions du gouvernement (Pag), l’avènement de la voie constitue, à en croire le secrétaire général, un coup de pouce à l’économie locale. Cet ouvrage est appelé à booster le développement du tourisme dans la région et partant de tout le pays.
Avec une voie praticable, les touristes afflueront vers ces différents sites et le secteur de l’artisanat s’en trouvera dynamisé, note Victor K. Agognon.
Prévu pour deux ans et demi, et conduit après un an et demi le projet de construction de la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière sera achevé avant le terme prévu. Ceci en dépit des difficultés liées au relief jugé accidenté de la commune avec la présence de montagnes et de dépressions.
Rappelant le travail titanesque abattu par les différentes équipes dont il a fait partie au niveau de la Section terrassement de la société adjudicataire des travaux, Ulrich N’di indique qu’il a fallu procéder à l’abattage des arbres et à leur dégagement suivant un plan topographique et de balisage, dynamiter toute une montagne et remblayer des dépressions entières.

L’entreprise Sogea-Satom s’engage à respecter le délai contractuel

Selon les explications de Tony Charpentier, directeur des travaux, représentant de l’entreprise Sogea-Satom (en charge de la construction de la voie) sur ce site, la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière constitue au Bénin le deuxième plus grand projet après Tchaourou. Démarré en août 2017, le projet prévu pour durer trente mois doit prendre fin en février 2020. Son niveau de réalisation à fin janvier 2019 serait proche des 60 pour cent, indique-t-il.
Rendant hommage à Jean-Jacques Djidjoho, le directeur de Sogea-Satom pour son doigté en matière de gouvernance entrepreneuriale, il assure que l’entreprise respectera les délais contractuels.
« Les difficultés rencontrées sont d’ordre technique ; nous sommes dans une zone montagneuse, rocheuse », confie Tony Charpentier. L’entreprise, pour ce faire, à ses dires, fait usage de techniques qui sortent du commun. « Nous avons dû ouvrir, poursuit-il, un tronçon de la route avec des techniques de carrière. On mine, on fore et on fait exploser, pour finalement réaliser du déblai et du remblai selon les circonstances ».
Ainsi, note-t-on sur la route, renseigne le directeur des travaux, plus de 80 dalots, avec un pont en quatre travées. Ce pont démarré en janvier 2018 est terminé en juillet de la même année.
Le directeur des travaux déclare avoir exécuté des œuvres exceptionnellement incroyables. « Nous avons une équipe extrêmement qualifiée, professionnelle qui est au top, ce qui nous a permis de profiter de la période de sécheresse pour avancer dans la réalisation des grands ouvrages d’art», justifie-t-il.
Sur la base des études et échanges avec les responsables des différentes sections déployées sur le chantier et l’administration, le directeur des travaux développe que ce qui est vécu est bien différent de ce qui a été observé ailleurs.
Koussoucoingou, une zone hautement montagneuse demeure une étape très enrichissante du projet, dans la mesure où selon ses explications, la roche a été entamée jusqu’à 17 m de profondeur pour obtenir un bel ouvrage conforme aux normes requises.
« Nous avons une carrière qui nous permet de disposer du matériau adéquat pour réaliser les différentes œuvres. », se réjouit-il par ailleurs.
L’entreprise est extrêmement diversifiée et professionnelle. Cela lui permet de s’investir dans des réalisations d’ouvrages comme le pont de Womey, les adductions d’eau potable à travers le pays (Aep), l’asphaltage et bien d’autres.
En ce qui concerne le respect des normes environnementales, Tony Charpentier déclare que 14 ha ont été reboisés, car Sogea-Satom est extrêmement regardant quant au respect de l’environnement. « Les plantations d’arbres continuent et se poursuivent jusqu’à la fin du projet ».
Selon lui, l’expérience vécue pour le projet est intéressante.
En termes de perspectives, l’entreprise entend continuer à apporter son expertise dans son domaine, les Btp, les Aep, l’asphaltage et bien d’autres.
L’entreprise Sogea-Satom compte 700 employés auxquels il faut ajouter des prestataires et autres externes accomplissant des tâches d’appoint, notamment les femmes restauratrices, soit environ mille cinq cent personnes. Il y a 50% d’embauche locale pour 99% des effectifs globalement locaux et un pour cent d’expatriés?

Didier Pascal DOGUE
Commentaires