Le processus électoral en cours pourrait n’enregistrer qu’un match amical. N’ayant pas obtenu le certificat de conformité, des partis de l’opposition n’ont pas osé déposer leurs dossiers de candidatures à la Commission électorale nationale autonome (Cena). D’autres partis ayant déposé leurs dossiers ont été simplement ignorés. C’est seulement deux partis politiques, les deux “bébés” portés par Patrice Talon qui sont admis à prendre part aux législatives en attendant que les partis recalés par la Cena exercent leur droit de recours devant la Cour constitutionnelle chargée de connaître le contentieux électoral. Mais hier, après la conférence de presse de l’organe technique en charge de l’organisation des élections, plusieurs sources ont annoncé une rencontre entre le Chef de l’État et tous les partis de la scène politique nationale. Mais beaucoup s’interrogent à propos de l’objet des discussions entre les formations politiques et Patrice Talon quand lui-même n’a cessé de marteler qu’il ne voulait pas entendre parler de “seconde chance”. En tout cas, beaucoup croient que le Chef de l’Etat qui a rappelé à qui voulait l’entendre qu’il ne violerait jamais la loi, va continuer à maintenir son intransigeance face aux formations politiques. Il pourrait une fois encore montré qu’elles ont tort de n’avoir pas fait les diligences nécessaires pour respecter la loi. Patrice Talon pourrait aussi les mettre en garde contre toute manifestation débordante. Il pourrait donc renvoyer ses hôtes après les avoir longuement sermonnés. Mais pour d’autres observateurs avertis, le président de la République pourrait créer la surprise en décantant la situation devenue de plus en plus inquiétante. Et s’il devrait le faire, pourquoi c’est maintenant qu’il s’est décidé? Pourquoi n’avait-il pas élargi la rencontre de la semaine dernière à la mouvance présidentielle ? Est-ce le passage des envoyés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui l’a motivé ? A-t-il le dos au mur en pensant au scénario match nul qui devrait déteindre sur les trois décennies du processus démocratique presque exemplaire? Craindrait-il que le Bénin soit cité parmi les mauvais exemples en Afrique ou encore dans le monde ? Quoiqu’il en soit, les résultats de cette rencontre sont très attendus par les Béninois de l’intérieur et ceux vivant à l’extérieur. Le Bénin est également très suivi par les pays de la sous région et les grandes démocraties occidentales.
Mike MAHOUNA