La ministre de l’Industrie, du commerce et des petites et moyennes entreprises était à Savè ce jeudi 18 octobre 2013 pour tenter de convaincre les travailleurs de l’usine de sucre en grève à reprendre le travail pour sauver la campagne de production imminente.
Elle était, pour l’occasion, accompagnée de son homologue du Travail, Martial Sounton. Etaient aussi présents à cette séance de négociations le député Okounlola, le maire de Savè, l’ambassadeur de Chine ainsi que d’autres personnalités.
Sucrerie Complant du Benin (Sucobe) est une société transnationale Chinoise qui exploite actuellement l’Usine de Savè, créée en 1973 par les Etats Béninois et Nigérian. Depuis juin 2011 les relations de la direction avec les quelque 300 employés qu’elle utilise se sont détériorées au point où, depuis quelques semaines, la société est en cessation d’activité, les travailleurs exigeant de meilleures conditions de travail. Ces derniers réclament, entre autres l’augmentation de salaires, le payement des primes de travail de nuit, le payement sur la base des diplomes et ancienneté, l’inspection des machines et leur mise en conformité avec les normes de sécurité et l'annulation des défalcations sur salaires pour fait de grève.
D’entrée de jeu, la ministre Azaria Naomie a rassuré les travailleurs quant à sa détermination à trouver des solutions qui vont dans le sens de l’amélioration de la condition des travailleurs et qui, dans le même temps, permet à l’employeur de trouver ses intérêts.
Elle a fait remarquer qu’aucune des deux parties –employeurs et employés- encore moins le gouvernement, ne veut de la fermeture de l’entreprise. Ce qui invite chaque partie à opter pour une solution gagnant-gagnant.
Cette crise, qui perdure depuis, a poussé le gouvernement à entreprendre la médiation. Médiation faite sous l’égide du conseiller du chef de l’Etat aux affaires sociales Ibrahima Zakari.
Après l’intervention de la ministre Azaria, le médiateur a lu les conclusions des discussions consignées dans un document. La parole a été par la suite donnée à sept représentants des travailleurs, qui ont tous désapprouvé lesdites conclusions.
Prenant la parole, le député Okounlola a pour sa part dénoncé la non application par l’employeur chinois des conclusions des négociations menées par le passé et qui ont été co-signées par les deux parties. Il a cependant demandé aux travailleurs de faire preuve de patience jusqu’à ce que d’autres solutions soient trouvées.
Face au refus de ces derniers de reprendre le travail dans une situation qu’ils qualifient de marché de dupes, Naomie Azaria et Martial Sounton ont entrepris des négociations publiques et demandé aux deux parties de faire des concessions. Au bout de plusieurs minutes de conciliabules, la partie chinoise a accepté de céder sur certains points de revendications des travailleurs, et, pour leur part, les travailleurs ont promis de ne plus mettre en péril la campagne de coupe de cannes à sucre qui est prévue pour démarrer bientôt.