La situation de crise qui conduit aujourd’hui vers une probable relecture des lois qui encadrent les élections pouvait être évitée. Tant les signaux étaient palpables. L’opposition et la société civile avaient prévenu du danger. Cela a commencé avec la volonté du chef de l’Etat d’opérer des réformes dans tous les secteurs. Ce qui en soi n’est pas mauvais. Mais la démarche n’était pas la bonne. On a commencé par voter des lois au parlement sans aucune discussion préalable avec les agents concernés par ces lois. Après les secteurs de la santé, de la justice, de l’éducation où des droits de grève ont été à la limite retirés, les secrétaires généraux affaiblis, cap a été mis sur l’enseignement supérieur. Les libertés estudiantines sont anéanties. Les agents concernés ont beau crié leur désarroi, rien n’y fit. La loi sur l’embauche est venue comme pour les ensevelir. Désormais, tout agent de l’Etat peut être licencié à tout moment. Le gouvernement fait porter ces lois liberticides par les députés Bmp. La minorité parlementaire a beau tiré sur la sonnette d’alarme mais ses cris sont tombés dans des oreilles de sourd. Tout ce qu’elle a réussi à empêcher, c’est la révision de la Constitution. Ceci parce qu’elle dispose d’une minorité de blocage. C’est la seule fois où la Constitution prévoit que la minorité impose sa volonté à la majorité. Pour ce qui est des assauts répétitifs contre la démocratie, la minorité a été impuissante au point même d’adopter des fois la politique de la chaise vide. C’est dans ces conditions que les deux lois qui, aujourd’hui, sont source de blocage du processus électoral ont été votées au petit matin avec une poignée de députés Bmp. Le régime de la Rupture a trop tiré sur la corde. Et aujourd’hui, il est rattrapé par les conséquences des lois impopulaires votées.