Des voix s’élèvent depuis peu pour réclamer le rétablissement du Code électoral et de la Charte des partis politiques ayant servi à l’organisation des dernières élections. Une exigence que l’Union progressiste (Up) et le Bloc républicain (Br) devront sans doute rejeter.
Les deux partis portés par le Chef de l’Etat, les seuls en lice pour le moment pour les législatives de 2019, feront tout pour rester dans la course. Même la crise politique qui se profile à l’horizon ne devrait rien changer à la détermination des dirigeants de ces formations politiques qui caressent le rêve de dominer la prochaine législature. Ce qui veut dire que certaines exigences et propositions faites par l’opposition pour éviter au Bénin une crise politique majeure ne sont pas très bien appréciées ni par l’Up ni par le Br qui se voient déjà sur un boulevard ouvert par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Des grandes figures de l’opposition et des voix neutres ont en effet demandé le rétablissement du Code électoral et de la Charte électorale qui ont permis d’élire Patrice Talon comme président de la République en 2016. L’ancien président Nicéphore Soglo ou encore l’ancien président de la Cour constitutionnelle Robert Dossou l’ont fait. Pour ces personnalités, le Code électoral et la Charte des partis politiques votés en 2018 sont à retirer simplement du droit positif béninois. Mais les deux partis de Patrice Talon devront s’y opposer naturellement. D’ailleurs, reçu sur Océan Fm le dimanche dernier, Jacques Ayadji un proche du chef de l’État soulignait que si les deux textes de 2018 étaient retirés, l’Up et le Br risqueraient de disparaître puisqu’ils trouvent leurs fondements juridiques dans lesdites lois électorales. A l’en croire, les partis pourraient avoir de sérieuses difficultés pour se maintenir dans la course pour les législatives. S’il y a retrait des textes querellés, les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) auront accepté de se tirer des balles dans les pieds et auront par le même choix signé l’arrêt de mort des deux listes du Chef de l’Etat. Seulement, si on analyse rigoureusement les manœuvres en cours, on pourrait se demander si la correction de lois évoquées ces derniers jours ne serait pas du dilatoire afin d’imposer à travers la Cena, quand on aurait accusé de grands retards dans le processus électoral en cours, les seules listes de la mouvance présidentielle. C’est une éventualité à ne pas exclure.