Me Adrien Houngbédji, Président de l'Assemblée Nationale du Bénin a organisé dans la soirée du lundi 11 mars 2019 en cabinet à Cotonou un point de presse. Il était question pour lui de faire le point des actions qu'il a menées depuis la rencontre du 6 mars 2019 à l'issue de laquelle le Chef de l'État, SEM Patrice Talon l'a missionné pour trouver une solution consensuelle à la crise pré-électorale qui secoue le Bénin. Voici globalement ce qui a été dit par le Président Houngbédji au cours de ce point de presse.
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« Le mercredi 06 mars, le chef de l’Etat a convoqué à la présidence les dix formations politiques qui sont impliquées dans le processus électoral. A cette occasion, le chef de l’Etat a affirmé, avec force et sincérité, sa volonté d’organiser des élections législatives inclusives. Et il a dit qu’il chargerait le président de l’assemblée nationale de la mission de réunir le bureau de l’assemblée nationale, de contacter les dix formations politiques afin d’essayer de dégager avec eux - bureau de l’assemblée nationale et formations politiques – des solutions qui permettraient d’organiser une session extraordinaire pour voir les textes qu’on peut modifier, réajuster, amender, pour permettre au Bénin d’organiser des élections législatives inclusives. C’est donc cela la mission qui m’a été confiée par le président de la république : rencontrer les dix formations politiques impliquées dans le processus électoral, rencontrer le bureau de l’assemblée nationale et voir s’il est possible de dégager un texte de consensus qui, modifiant ou amendant les textes en vigueur, permettrait d’aller aux élections législatives. Je voudrais vous dire, ce soir, que la mission qui m’a été confiée par le chef de l’Etat se déroule à un rythme soutenu et sans accrocs. J’ai entendu dire, ce soir, sur les réseaux sociaux, qu’on ne fait rien. Moi, je voudrais dire, au contraire, on fait, on fait beaucoup. Et pratiquement, nous sommes à la fin. La première chose que j’ai faite ce mercredi 6 mars, lorsque j’ai quitté la présidence de la république, c’est d’abord le contact avec les formations politiques. C’est ainsi que j’ai pu discuter avec le président Candide Azanaï. J’ai pu discuter avec le président Yayi Boni, j’ai pu discuter avec le président Valentin Houdé, j’ai pu discuter avec le président Joël Ajavon, bref les têtes de pont de l’opposition. Car ce sont les têtes de l’opposition qui ne sont pas venues à la convocation du chef de l’Etat. Donc il était très important que je les contacte tout de suite. J’ai reçu de la part de chacun d’eux un accueil extrêmement favorable à la proposition faite par le chef de l’Etat. Je devais rencontrer le président Yayi Boni qui malheureusement était déjà sur un vol et partait. Mais il m’a dit qu’il laissait les consignes à ses représentants. Cela afin que les représentants m’approchent et que le travail soit fait. Donc, au jour du jeudi 7 mars, tous les contacts avaient été pris. A 10 heures, j’ai convoqué la conférence des présidents. Pourquoi la conférence des présidents ? Parce que, pour que vous fassiez une session extraordinaire, ce n’est pas seulement le bureau qui en décide, c’est la conférence des présidents qui décide de faire une session extraordinaire ou pas. Donc j’ai réuni la conférence des présidents. Ils étaient tous là et nous avons arrêté ensemble, le jeudi, la méthode de travail. La méthode de travail arrêtée par la conférence des présidents a été de dire : écrivons d’abord aux différents partis politiques, demandons leur de nous faire parvenir leurs propositions, leurs suggestions de sortie de crise. Et une fois que nous avons recueilli leurs propositions écrites, nous referons la conférence des présidents pour voir s’il y a des points de convergence qui permettent de rédiger une proposition de loi à soumettre à la plénière. Muni de cette feuille de route, cette méthode de travail, j’ai de nouveau contacté les dix formations politiques en question. Là encore, tout le monde a coopéré, tout le monde m’a promis de déposer ses documents aujourd’hui lundi. Ce dont je vous parle se déroulait jeudi, donc il n’y avait que la journée de travail de vendredi. Et on s’est accordés pour que, lundi matin, tout le monde me remette ses propositions. Je peux vous dire que, à l’heure où je parle, chacun s’est acquitté de sa promesse et que j’ai reçu les propositions de tout le monde. J’ai reçu les propositions de la DUD, de l’USL, de RE, de la FCBE, de l’UDBN. Et j’ai reçu deux correspondances, l’une de l’Union progressiste et l’autre du bloc républicain qui disent en gros ceci : ce n’est pas nous qui avons à nous plaindre des lois actuelles, il vaut mieux que ce soient ceux qui ont à s’en plaindre qui fassent d’abord connaître leurs propositions avant que nous, nous réagissons dessus. J’ai trouvé cela cohérent. Donc, j’ai ramassé toutes les propositions des autres partis. Ce matin déjà, nous devions travailler, nous n’avons pas pu travailler parce que vous savez, il y a eu des manifestations, les députés étaient pris. Nous avons décidé de nous revoir demain mardi pour examiner toutes les propositions en conférence des présidents. Donc, demain, nous allons entamer, en quelque sorte, le travail de fond. Par exemple, ce que vous voyez là, vous voyez ce gros volume, ce sont les propositions de FCBE, RE, en 25 exemplaires. Cela, parce que nous avons tenu à ce que, dès que nous allons entrer en salle, chaque membre de la conférence des présidents ait en main les propositions de partis politiques pour que nous ne perdions pas de temps. La mission pour moi se déroule très très bien. Demain mardi, nous allons procéder à cet examen là et nous verrons. J’ai même prévu que nous puissions travailler demain toute la journée, jusqu’au soir. J’ai prévu qu’on puisse même déjeuner à l’assemblée pour pouvoir examiner ces différentes propositions, voir si on peut en dégager des points de consensus qui permettraient de faire les modifications, les ajustements nécessaires pour avoir des élections législatives inclusives. J’ai été surpris d’entendre l’un de mes collègues dire que, depuis que la mission a été confiée, rien n’a été fait. Je me suis dit qu’il n’est pas informé, ce n’est pas de sa faute. C’est un monsieur qui, d’habitude, est très courtois. S’il a dit cela, c’est parce qu’il n’est pas informé, cela veut dire que ses camarades du groupe parlementaire ne l’ont pas informé. Et comme il a dit sur les réseaux sociaux, je ne voudrais que ça devienne parole d’Evangile, raison pour laquelle j’ai fait ce point de presse pour vous dire que le travail qui m’a été confié par le chef de l’Etat est mené tambour battant. Demain, nous allons examiner les propositions faites par tous les partis politiques, excepté les propositions des deux blocs qui ont dit qu’ils n’avaient pas de propositions à faire tant qu’ils ne connaissent pas les réclamations des autres partis. Voilà, le travail avance très bien. Je ne sais pas si ça va déboucher, toujours est – il qu’à mon niveau ça se passe très bien ».