Charlemagne Honfo, vice-président du Parti du renouveau démocratique (Prd) a répondu hier à la convocation à lui adressée par la brigade criminelle dans le dossier qu’il convient d’appeler désormais « Affaire Prd/Céna ». Il s’est rendu dans la matinée de ce mardi dans les locaux de cette brigade sise à Agblangandan, route de Porto-Novo, accompagné de plusieurs autres leaders du parti et une foule de militants, visiblement déterminés à suivre la situation de bout en bout. Arrivé sur les lieux, peu avant 11 heures, il est ressorti de l’audition, une trentaine de minutes après, tout serein et très souriant. Approché par les hommes des médias, Charlemagne Honfo, par ailleurs, maire de la commune de Sèmè-Podji n’a pas fait de grandes déclarations ; pas un mot sur les réels motifs de son interpellation. Il s’est juste contenté de marteler à plusieurs reprises : « C’est la République…C’est la République…La vérité triomphera. ». Constitué d’une dizaine de voitures, son cortège s’ébranle aussitôt vers son domicile de Sèmè-Podji.
L’interpellation de Charlemagne Honfo fait suite à l’audience tenue ce lundi au siège de la Cour constitutionnelle, où les représentants du Prd ont affirmé détenir des preuves relatives à de grandes irrégularités que contiendraient les dossiers de candidatures des partis Union progressiste et Bloc républicain qui sont les deux à avoir reçu le quitus de la Céna pour se présenter aux législatives du 28 avril 2019. La police s’en est automatiquement saisie pour savoir par quels mécanismes le Prd a pu obtenir ces informations jugées confidentielles, et que seule la Céna en détient les pièces.
Me Adrien Houngbédji, président du Prd qui a reçu la même convocation et était attendu à la même heure sur les lieux, n’y était pas. Il serait plutôt du côté de l’Assemblée nationale à Porto-Novo en séance de travail avec la conférence des présidents dans le cadre des discussions en cours pour la résolution de la crise préélectorale. Ses proches exhibent son immunité parlementaire qui ne permet pas, selon eux, qu’il réponde si facilement à une convocation émise par une unité de police de ce genre, encore moins quand elle émane d’une juridiction ordinaire.
Aux dernière nouvelles, le président Adrien Houngbédji aurait été interrogé par des officiers de police judiciaire dans le cadre de la même affaire à son domicile de Porto-Novo hier dans l’après-midi.