Matin Libre avait fustigé, dans sa rubrique Baromètre de vendredi dernier, le mutisme dans lequel s’est réfugié le Médiateur de la République par ces temps de crise pré-électorale. Mardi 12 mars dernier, Joseph Gnonlonfoun a finalement rompu le silence. Il a fait une déclaration sur la crise électorale qui a tourné déjà plusieurs épisodes et dont l’issue est toujours incertaine. Le successeur de Albert Tévoédjrè a invité le peuple béninois à aller aux élections législatives en citoyens matures. Tout le monde doit, selon lui, s’engager, en dépit des divergences politiques, pour la réussite de la première consultation politique de l’ère du Nouveau départ qui ouvre la voie à une série d’autres élections. Mais pour qu’il ait élection le 28 avril, il faut qu’un consensus soit trouvé à la crise née de l’exclusion des partis politiques de l’opposition, conséquence directe du vote des lois à polémique que sont la Charte des partis politiques et le Code électoral. Sur le sujet, Joseph Gnonlonfoun préconise que tous les sacrifices soient consentis entre les acteurs du jeu électoral pour que soient trouvés des compromis dynamiques nécessaires pour l’organisation de ce scrutin. « Chacun d’entre nous doit retenir son ego et rechercher l’harmonie dans un patriotisme engageant. C’est cela la concertation, le consensus car aucun humain n’a le monopole de la vérité », a déclaré le Médiateur. Joseph Gnonlonfoun prend-il enfin la mesure du rôle qu’est le sien dans la résolution de la crise électorale ? Cette déclaration en est un signe, même si elle vient un peu en retard. Seulement, le Médiateur de la République ne devrait pas s’arrêter là. Il doit aller au-delà des mots et prendre toute la place qui lui revient dans la recherche de consensus, harmoniser les points de vue, demander des concessions à chaque partie pour qu’à la fin, la crise actuelle ne soit qu’un test de plus pour la démocratie béninoise.