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Audience solennelle de rentrée judiciaire de la cour suprême : Boni Yayi honore de sa présence la cérémonie
Publié le samedi 2 novembre 2013   |  Présidence


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© Autre presse par DR
Cour constitutionnelle : Le gouvernement désigne enfin ses représentants


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Le président de la République, président du conseil supérieur de la magistrature, a pris part dans la matinée de ce jeudi 31 octobre 2013 à l’audience solennelle de rentrée judiciaire de la cour suprême à Porto-Novo. Portant sur le thème « la grève en milieu judiciaire », l’événement a réuni autour de la famille judiciaire au siège de la cour suprême, un impressionnant parterre de personnalités au nombre desquelles les présidents d’institutions, des membres du gouvernement, le corps diplomatique et des délégations étrangères venues de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali.

Plusieurs interventions ont ponctué la cérémonie, notamment l’avis sur le thème du représentant du bâtonnier de l’ordre des avocats Théodore Zinsou, et le réquisitoire du procureur général par intérim près la cour suprême, Raoul Ouenko. Tour à tour, les deux intervenants ont surtout mis l’accent sur les causes de la grève en milieu judicaire à travers une série de situations qui ont par le passé, mis à mal le fonctionnement de l’institution. Ils en déduisent que les grèves dans le secteur judiciaire résultent de l’intervention intempestive des forces extérieures, nommant l’exécutif, dans le champ d’action de la justice au mépris du principe de séparation des pouvoirs.

Dans son allocution de bienvenue, le président de la haute juridiction Ousmane Batoko a remercié tous les participants en particulier le chef de l’Etat dont la constante participation à cette cérémonie témoigne de son attachement à la cause de la justice béninoise. Il a saisi l’occasion pour présenter le bilan des actions menées par la haute juridiction au cours de l’année judiciaire écoulée. Il a salué l’engagement, le professionnalisme, et l’abnégation de ses collègues qui, en dépit des moyens limités, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour améliorer le rendement de la cour suprême. Abordant le thème de la rentrée judiciaire, le président de la cour suprême, tout en reconnaissant le caractère constitutionnel du droit de grève, a souligné l’existence de pratiques peu recommandables au sein même de l’appareil et qui ternissent l’image de l’institution, sèment le doute dans l’esprit des justiciables, et jettent du discrédit sur ses arrêts. Il a enfin plaidé pour l’impérieuse nécessité de réhabiliter la justice dans sa mission d’arbitre en lui assurant une indépendance totale, telle que dévolue par la constitution du 11 décembre 1990. A cet effet, M. Batoko salue l’initiative du gouvernement relative au programme de développement du secteur judiciaire dont il espère des actions concrètes pour la restauration de l’image de marque de l’institution judiciaire.

Dans son allocution, le président Boni Yayi, après avoir salué la présence des invités de marque, notamment les délégations étrangères, a félicité le président de la cour suprême pour ses constants efforts et l’encourage sur cette voie en vue de redorer le blason de la justice béninoise. Il a surtout salué le choix du thème de cette rentrée judiciaire, qui dénote, selon lui, de l’intérêt du système judiciaire pour la qualité du service. Pour le chef de l’Etat, la pratique de la grève en milieu judiciaire tend à une banalisation du pouvoir judiciaire, ce qui met à mal l’ensemble du système démocratique de notre pays et de l’Etat de droit. En tant que service public régulateur du fonctionnement du tissu social et d’essence foncièrement sacerdotale, la justice ne saurait s’accommoder de grève sans service minimum, assimilable à une situation de non assistance à personne en danger. Le chef de l’Etat soulignera au passage que l’influence sur la justice n’émane pas toujours du pouvoir exécutif souvent pointé du doigt. Pour lui, il existe divers lobbies extérieurs invisibles qui, de par leurs influences multiples et multiformes, compromettent l’obligation de neutralité et d’impartialité attendue d’un système judiciaire crédible. Au demeurant, la banalisation des mouvements de grève tend à aggraver le fossé entre le justiciable et l’appareil judiciaire. C’est pour cela que le président Boni Yayi a souhaité que de cette rentrée judicaire, des réflexions appropriées soient menées dans le sens d’une conciliation intelligente du droit de grève comme principe constitutionnel et de l’impératif de justice indispensable au bon bon fonctionnement du tissu social. Il a promis le soutien de son gouvernement à jouer sa participation pour une meilleure image de notre justice, notamment à travers le programme de développement du secteur de la justice en cours d’élaboration avec le concours des acteurs du secteur. Avant de prendre congé de ses hôtes, le président Boni Yayi a souhaité une bonne année à la famille judiciaire béninoise et un bon séjour en terre béninoise aux délégations étrangères venues rehausser de leur présence cette audience solennelle de rentrée judiciaire.

Bruno OTEGBEYE (Cell.Com/PR)

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