Les béninois de l’extérieur ont effectivement tenu un sit-in devant l’ambassade du Bénin à Paris le vendredi 15 mars dernier. Ce mouvement d’humeur avait pour but de dénoncer la gestion du gouvernement Talon et l’exclusion de l’opposition de la course aux législatives prochaines. Les manifestants n’ont pas du tout été tendres avec Patrice Talon et son gouvernement.
« Halte aux dérives dictatoriales du Gouvernement de Talon Patrice ! Non à l’arbitraire, à la fraude et à la confiscation du droit de vote des Béninois » ;« Oui à des élections inclusives et transparentes » ; « Stop à la ruse et à la rage » ont-ils scandé. Les pancartes qu’ils tenaient en main témoignaient également de tout le désamour qu’ils ont pour le régime actuel. « Patrice Talon hééééééé lou » ; Non à la dictature autocratique de Talon » ; « oui à la démocratie » pouvait -on lire entre autres sur ces planches.
Un plan inique pour réviser la constitution
A la fin du sit-in, Azarias Sékko, un des manifestants a lu une lettre de la diaspora adressée à Patrice Talon. Dans cette correspondance, ces béninois de l’étranger accusent l’actuel chef de l’Etat d’avoir « échafaudé un plan inique » pour réviser la constitution après l’échec de ses deux dernières tentatives. Ce plan inique comporte selon eux, la nouvelle charte des partis politiques, un nouveau code électoral et un « fameux » certificat de conformité en plus des « procédures administratives complexes ». L’objectif visé est d’écarter l’opposition de leur point de vue. La preuve, poursuivent-ils, les deux partis autorisés à compétir pour les législatives sont des formations politiques fidèles au chef de l’Etat.
Abrogation de toutes les lois liberticides
Un fait politique qui a conduit le pays dans l’impasse électorale estiment les manifestants. « Vous avez plongé le Bénin dans une crise politique sans précédent dont nul ne peut prédire les conséquences. Votre responsabilité personnelle est engagée. » lancent-ils à l’endroit de Patrice Talon. Pour une sortie heureuse de cette crise ils exigent « l’abrogation de toutes les lois liberticides et particulièrement, la nouvelle charte des partis politiques et le nouveau code électoral ». Les manifestants pensent également qu’il faut revenir aux textes antérieurs pour des élections libres, inclusives et crédibles.
La situation des exilés politiques et des détenus politiques n’a pas été passée sous silence. Les béninois de la diaspora ont réclamé une loi d’amnistie pour la libération de ces détenus politiques et le retour au pays des exilés.