Les mouches, les charognards….Les mauvaises odeurs et les cadavres les attirent. Ainsi, et malheureusement, c’est une première, la crise électorale au Bénin aiguise les appétits. Très rapidement, la senteur de l’impasse et, j’ose le dire au pays le plus démocratique de l’Afrique, fait déjà saliver certaines institutions internationales et accrocs du sensationnel et des crises à n’en point finir. Ces derniers jours, dans nos murs, l’Onu est passée. Avant elle, la Cedeao, après l’écho des tensions politiciennes, a fait la ronde pour vérifier s’il n’y aurait pas des cadavres à compter. Alarmistes, tous ces visiteurs se succèdent au chevet d’un Bénin au bord de la crise électorale mais, quand on les a vus faire ailleurs, autant compter sur une solution à l’interne.
Sinon, ceux qui rêvent et qui s’extasient du passage des médiateurs internationaux par ici peuvent se détromper. S’ils étaient si efficaces, la dernière élection présidentielle au Sénégal par exemple, serait plus inclusive. Mais passons. Tous les moyens sont bons pour justifier les émoluments. Ce qui m’intéresse pour sortir du traquenard des législatives de 2019 sans aucun parti de l’opposition, c’est le consensus au sein de la classe politique. Loin des leurres et illusions des analphabètes des relations internationales, à mon avis, jeudi sera un carrefour très décisif. Et si, ce virage est mal abordé, croyez-moi, ce ne seront pas l’Onu, la Cedeao, les Ongs affiliées et le corps diplomatique qui nous sauveront de l’impasse. Bien au contraire.
Alors, entendons-nous que la clé pour une sortie de crise dans le dossier des législatives de 2019, ne viendra pas d’ailleurs. Généralement, il se dit qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Dans le contexte politique actuel, seule la clairvoyance aidera à éviter les pièges tendus par les adeptes du pourrissement. Car, d’ici, je vois, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance, ces acteurs politiques, limités par la réforme du système partisan, qui font feu de tout bois pour que la crise électorale perdure. Imaginez donc, ce qu’ils peuvent verser comme propositions alternatives aux textes en vigueur qui bloquent ou servir aux émissaires venus des institutions internationales.
D’ailleurs, toute blague mise à part, il m’est revenu qu’on ne saurait parler d’élections inclusives au Bénin en dehors de certaines personnalités politiques. Finalement, à y voir clair, pendant que certains se sont fait leur propres religions et priorisent leurs intérêts personnels au nombre des solutions idoines, d’autres sont tout simplement sur la défensive. En définitive, dans un Bénin qui coince à organiser des élections législatives avec la participation de l’opposition, l’Onu, la Cedeao et tout le reste peuvent passer. Mais, je persiste à dire, concentrons-nous sur nous-mêmes et sur nos valeurs fraternelles. Et d’une manière ou d’une autre, jeudi prochain, de l’hémicycle avec l’adhésion de tous, la fumée blanche sortira.
Déjà, n’oublions jamais que sur le plan démocratique en Afrique, le Bénin est une vitrine et que l’arme du dialogue est la meilleure. Raison de plus pour sauvegarder nos acquis qui n’ont jusqu’ici jamais eu besoin du recours de l’Onu encore moins de la Cedeao. Enfin, et c’est un appel à la classe politique qui urge, aidons les émissaires internationaux qui, à cause d’une mauvaise odeur électorale au Bénin, défilent par ici, à se trouver d’autres terrains de chasse. Sans quoi, à trop les recevoir chez nous, cela n’augure rien de bon.
Angelo DOSSOUMOU