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Projets « Electrification de 100 localités » et « Dorsale Nord »:Les éclaircissements du ministre Houssou

Publié le vendredi 22 mars 2019  |  Le Matinal
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© Présidence par DR
Mise en service d`ouvrages électriques par le ministre HOUSSOU
Le Ministre de l`Énergie, Dona Jean-Claude HOUSSOU était dans le département des Collines, précisément dans 03 arrondissements de la commune de Savalou, les 05 et 06 novembre 2018, pour procéder à la mise en service officielle de réseaux électriques réalisés par l`Agence Béninoise d`Électricité Rurale et de Maîtrise d`Énergie (ABERME).
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Le secteur le l’Energie est en plein essor au Bénin depuis l’avènement du Nouveau départ. Et pour maintenir le cap en vue d’accélérer la croissance économique, la Représentation nationale vient d’autoriser la ratification de deux accords de prêts pour deux projets majeurs du gouvernement Patrice Talon. Il s’agit des projets « Electrification de 100 localités » et « Dorsale Nord ». Le ministre de l’Energie, Dona Jean-Claude Houssou, dans une interview en date du mercredi 13 mars 2019, en dévoile les avantages pour les Béninois.

Le Matinal : Monsieur le ministre ! Les députés viennent de ratifier deux accords de prêts au profit des projets « Electrification de 100 villages » et « Dorsale Nord ». Qu’est-ce que cet acte représente pour vous ?

Ministre Houssou : Je suis un ministre heureux, parce que je suis à la tête d’un secteur prioritaire, affiché comme tel par le gouvernement qui donne les moyens de cette politique. Comme vous le savez, 10% des projets phares du Pag sont affectés au secteur de l’énergie pour un total de 167 milliards de francs Cfa pour l’objectif principal donné par le Chef de l’Etat qui est de faire en sorte que l’énergie soit le sang qui coule dans les veines de ses concitoyens. C’est-à-dire que tout le monde ait accès à l’électricité. Ce qui s’est passé aujourd’hui (mercredi) est un événement majeur pour notre pays. Grâce à la sagesse de la représentation nationale, nous avons eu deux accords de prêts qui ont été ratifiés à l’unanimité. L’un dans le cadre de l’électrification rurale de 100 localités, et l’autre dans le cadre de l’intégration régionale de notre pays dans le cadre du système d’échange d’énergie électrique ouest-africain. Nous avons obtenu cette ratification pour pouvoir étendre l’interconnexion régionale qui va partir du Nigéria et traverser le Niger et le Bénin, et contribuer ainsi à l’objectif du Wapp qui est de voir l’interconnexion de tous les 14 pays de la Cedeao.

Parlons justement du projet « Electrification de 100 localités ». Que peut-on retenir ?

J’ai l’habitude de dire que l’électrification rurale est le parent pauvre de notre système électrique. En fait, à l’image des pays subsahariens, le Bénin n’est pas exempté de cela, mais la dynamique nouvelle insufflée par le gouvernement fera en sorte que d’ici la fin de ce quinquennat, les choses vont considérablement changer. Vous savez, quand nous sommes arrivés aux affaires en avril 2016, le Bénin était à 6,5% de taux d’accès à l’électrification rurale. A la fin de ce quinquennat, nous pensons doubler largement ce taux d’accès. Ce qui est une prouesse. Si on augmentait le 10ème, même le 15ème par an depuis trente ans, ce taux d’accès, le Bénin serait le pays le plus électrifié en Afrique subsaharienne. Revenons-en concrètement à ce projet. Ce projet consiste à l’électrification de 100 localités par extension du réseau pour près de 18 milliards par un prêt de type concessionnel, c’est-à-dire avec un taux très réduit de 2,25% sur une période de 25 ans avec un délai de grâce de 5 ans. Ce qu’il faut noter, c’est tout le bénéfice que va apporter ce projet à nos concitoyens, surtout ceux des milieux défavorisés (les milieux ruraux). En plus d’apporter de la lumière et plus de sécurité, c’est également le développement des activités génératrices de revenus. C’est aussi ce que ça peut apporter à la santé publique, parce que l’énergie qui arrive dans une localité pourra permettre aux dispensaires de conserver les vaccins, assurer des accouchements avec de la lumière. C’est aussi ce que peut apporter ce projet, notamment en matière de protection des écoliers, parce que vous n’êtes pas sans savoir que la plupart de nos enfants dans les milieux ruraux étudient avec des lampions qui ont des émanations qui peuvent atteindre le système respiratoire. Autant de bénéfices que peut apporter ce projet qui permettra de quitter un taux d’accès de 8,3%, si mes souvenirs sont bons, à près de 10%. Je peux vous annoncer que le gouvernement se prépare à un autre projet de 100 autres localités qui va nous permettre d’avancer. Ce qu’il faut noter est que cette détermination du gouvernement d’accélérer le taux d’accès ne s’est pas fait sur un coup de tête. Ça s’est fait avec méthode, discernement à travers un certain nombre de projets de réformes que nous avons menés. Je vais en citer quelques-uns. Ces projets de réformes, c’est premièrement la définition d’un cadre réglementaire régissant le secteur de l’électrification hors réseau qui permet d’avoir un cadre réglementaire qui soit rassurant et attractif pour permettre aux investisseurs privés de participer à cette bataille d’électrification rurale qui est une bataille de développement. C’est également le schéma directeur de l’électrification rurale qui nous permet aujourd’hui d’avoir une vision claire de la façon dont on veut mailler notre territoire en matière d’électrification rurale et également soutenu par la définition de la politique d’électrification hors réseau qui sont autant d’éléments qui permettent désormais de bien cadrer ce sous-secteur d’électrification.

Quel bilan à mi-parcours faites-vous ?

Le bilan à mi-parcours est bon, je dirai même très bon. De manière concrète, j’utiliserai des chiffres qu’on peut vérifier. Si on prend la période 2013-2015, et on la compare à la période 2016-2018, on peut déjà dire que le taux d’accès a augmenté considérablement. Quand on voit le nombre de ménages qui ont aujourd’hui accès à l’électrification rurale, ça a augmenté de 15%. Pour cela, il a fallu augmenter le nombre de kilomètres de réseau. Je peux vous dire que la longueur du réseau haute tension a augmenté de 10 %. Le réseau mixte a augmenté de près de 17%. Et le réseau basse tension a augmenté de 14%. Autant d’éléments concrets qui montrent que si on fait une comparaison triennale entre 2013-2015 et 2016-2018, le résultat est sans commune mesure. Ce qui m’amène à dire que si on se réfère à ce résultat de 2016 à 2018, et si on faisait simplement le 10ème de ce résultat depuis trente ans, nous serions heureux d’avoir un pays où l’électrification rurale serait la plus développée en Afrique subsaharienne. La détermination est totale au niveau du gouvernement et ça va se poursuivre. En moins de 5 ans, on aura plus que doublé le taux d’accès à l’électrification rurale dans notre pays.

Le second projet, c’est la « Dorsale Nord ». Quels en sont les contours monsieur le ministre ?

Le gouvernement, non seulement, s’attèle à développer des projets à long terme, mais en même temps, il a une vision régionale et entend apporter sa contribution à travers l’intégration régionale de l’énergie électrique. N’oublions pas que le Bénin est la capitale du Wapp, c’est-à-dire du système d’échange d’énergie ouest-africain. Dans ce cadre, l’objectif visé est tous les 14 pays continentaux de la Cedeao, puisque la Cedeao c’est 15 pays et il y a un pays qui est une île, on n’a pas prévu l’interconnexion à travers les lignes sous-marines. Donc, les 14 pays continentaux seront interconnectés à l’horizon 2021. Pour cela, il y a 5 projets intégrateurs qui vont permettre cette interconnexion de l’ensemble de ces pays qui partira du Nigéria jusqu’au Sénégal à travers la Côte, mais aussi à travers le Nord. Nous, nous trouvions dans ce qu’on appelle « Dorsale nord » qui est l’une des composantes de ces 5 projets qui va permettre de relier, par le Nord du Bénin, le Nigéria, le Niger, le Bénin le Burkina Faso pour compléter les autres sites de maillage de ce réseau interconnecté. Evidemment, il y a une partie de ce réseau interconnecté qui va se trouver au niveau du Bénin. C’est-à-dire la ligne qui va connecter le Niger jusqu’à Malanville et qui permet d’apporter l’énergie qui va quitter le Nigéria par le Nord, le Niger ou le Burkina Faso. L’avantage, c’est plus de disponibilité en matière d’énergie électrique sur ce tronçon de plus de 875 km. Il y a un intérêt particulier social pour accompagner ce projet. Tous les villages qui seront à 5 km de part et d’autre de cette ligne vont bénéficier d’une sous-composante de ce projet qui va permettre de les électrifier. Autant de bénéfices de ce projet de près de 18 milliards de francs Cfa à un taux concessionnel et qui montre la volonté du gouvernement qui veut que les infrastructures soient réalisées le plus rapidement possible avec la qualité nécessaire, mais aussi dans les délais en respectant un coût qui soit abordable.

Revenons sur les projets « Electrification de 100 localités » et « Dorsale Nord ». Quel sera leur impact sur les populations ?

Sur le projet de 100 localités, on aura 15000 ménages qui seront impactés, soit 75.000 personnes touchées favorablement et 10000 abonnés, c’est-à-dire plus de 50.000 personnes pour la « Dorsale Nord » qui bénéficieront de ce projet. Bénéficier de ce projet, c’est en matière d’amélioration du bien-être, de sécurité, de santé publique et d’éducation où les enfants pourront étudier avec de la lumière qui évitera les problèmes respiratoires qu’on peut avoir avec les émanations en utilisant les lampions.

On voit aisément que le Bénin est sur la bonne voie en matière d’électrification. Alors, monsieur le ministre de l’Energie, quelles sont les perspectives pour le secteur en ce qui concerne l’année 2019 ?

Nous venons de très loin. Quand on connaît la détermination du chef de l’Etat, je peux vous dire que le meilleur reste à venir. 2019 sera une année de consécration pour le secteur de l’énergie, parce que beaucoup de projets d’envergure que nous avons lancés vont arriver à maturité. Le vendredi, nous allons lancer les tests sur le premier moteur de la centrale 120 mégawatts de Maria-Gléta 2. Ça, c’est du concert, puisqu’on sera à l’heure avant l’heure. C’est aussi le lancement, au second semestre, de la première centrale solaire de 25 mégawatts. C’est aussi un autre projet de 100 autres localités qui viendront compléter les 100 que je viens d’évoquer et qui seront financés par la Bad. Autant de projets. Ce gouvernement fait feu de tout bois, et particulièrement dans le secteur de l’énergie où nous nous occupons du système électrique global, mais en même temps de l’électrification rurale, parce que nous pensons que grâce à cette électricité que nous allons apporter dans les milieux ruraux, ça va permettre d’accélérer le bien-être attendu pour nos concitoyens. Donc, je peux conclure par deux choses. La première, je suis un ministre heureux parce que le secteur est en priorité. Nous savons exactement ce qu’on doit faire. Nous savons comment on doit le faire et quand est-ce qu’on va le faire. Deuxièmement, je peux vous affirmer que l’Energie est au cœur du Bénin, désormais terre d’opportunités grâce au président Patrice Talon.

Propos recueillis par Joël Samson Bossou
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