Les députés membres du parti de l’Union progressiste et du Bloc républicain, ont tour à tour, animé un point de presse, à l’issue de la séance plénière de ce jeudi au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Ils sont allés dans le même sens pour dénoncer le comportement du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien
Houngbédji qui a balayé du revers de la main les trois propositions de lois retenues par consensus par le comité paritaire (mouvance-opposition) mis sur pied par la Conférence des présidents du Parlement. La belle preuve du consensus est que les trois textes en l’occurrence la proposition de loi dérogatoire, modificative et complétive de la charte des partis politiques; la proposition de loi dérogatoire, modificative et complétive du Code électoral et la proposition de loi portant révision de l’article 80 de la Constitution du 11 décembre 1990 ont été tous paraphés à l’unanimité des cinq membres du comité. Antoine Kolawolé Idji, qui a représenté l’Union progressiste au sein de ce comité paritaire se dit surpris que l’esprit de consensus qui a régné tout au long de leurs travaux ait désormais déserté le forum avec cette nouvelle proposition de loi dérogatoire introduite par le président de l’Assemblée nationale. Il se demande ce qui a pu se passer entre mercredi et hier jeudi pour que le président puisse tirer un trait sur les conclusions du comité qu’il a lui-même même présidé. Lesquelles devraient permettre de prendre en compte les autres formations politiques recalées aujourd’hui par le processus et désireuses d’aller à ces élections législatives. Antoine Kolawolé Idji rassure de l’esprit d’ouverture du parti de l’Union progressiste pour des discussions qui permettent des élections législatives pacifiques, transparentes et inclusives. Mais pas à n’importe quel prix. Il faut que les discussions soient sincères et franches pour un vrai dénouement de la crise électorale.
D’un parti de la mouvance à un autre, les députés du Bloc républicain (Br) ont eu la même verve face à la presse.
Barthélémy Kassa qui a représenté le Br au sein de ce comité paritaire, Rachidi Gbadamassi et Jean-Michel Abimbola ont condamné cette «démarche cavalière» du président de l’Assemblée nationale. « Nous étions dans un esprit de consensus et nous avons constaté tout à l’heure, avec un nouveau texte parcellaire et tronqué que l’esprit de consensus et de dialogue a été rompu », dénonce l’honorable Jean-Michel Abimbola. Ce dernier doute de la bonne foi des acteurs politiques recalés par le processus à discuter pour des élections législatives sans exclusion. « Sont-ils pour des élections inclusives ou ont-ils d’autres arrière-pensées pour qu’on mette entre parenthèses la Constitution du Bénin et le régime en place en semant des troubles», s’interroge Jean-Michel
Abimbola. Comme ses collègues de l’Union progressiste, Jean-Michel Abimbola réitère la disponibilité du Bloc républicain pour un dialogue qui fait avancer. « S’il n’y a pas de dialogue, nous au Bloc républicain, nous avons déjà tous les atouts pour participer aux prochaines échéances électorales», relève Jean-Michel Abimbola, l’un du trio présidant le Br.