Le Bénin a célébré, vendredi 22 mars dernier à Cotonou, la 24e édition de la Journée mondiale contre la tuberculose. Les manifestations se sont déroulées autour du thème: «Il est temps » au siège du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt).
La célébration de la Journée mondiale contre la tuberculose au Bénin a été une occasion pour les acteurs de faire le point de la lutte contre ce fléau. Selon le représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé, Jean-Pierre Baptiste, le thème de cette édition : « Il est temps » offre l’occasion non seulement de réfléchir sur les avancées enregistrées au cours de ces dernières années, mais également de voir ce qui sera fait pour éradiquer effectivement la tuberculose en Afrique et dans le monde. Il s’agira, dit-il, d’agir afin de mettre fin à la tuberculose à travers une action mondiale et urgente nécessaire pour y faire face. Car, poursuit-il, dans la région africaine, la tuberculose constitue un problème majeur pour le développement et risque d’entraver les efforts qui sont faits et qui permettent de mener à bien le programme de développement durable à l’horizon 2020. S’il est vrai que l’épidémie de la tuberculose diminue dans le monde, il n’est pas aussi vrai qu’elle se fait de façon rapide, fait-il remarquer. C’est pourquoi des efforts doivent être faits pour, d’une part recenser les problèmes qui ralentissent le progrès, et d’autre part adopter des notions d’interventions stratégiques rapides qui offrent le meilleur rapport pour l’efficacité. Ceci avec l’implication des organisations de société civile et les diverses institutions. Après avoir salué les résultats encourageants obtenus par le Bénin contre la tuberculose, il a exhorté le Programme national de lutte contre la tuberculose à poursuivre sur cette lancée. Car des progrès sont encore possibles.
Un lourd tribut malgré les stratégies de lutte
Quant au ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, il a situé l’opinion publique sur la lutte contre la tuberculose au Bénin. Le ministère s’est fixé trois objectifs principaux définis dans le Plan national stratégique pour la période 2017-2019. Il s’agit, selon lui, d’optimiser le dépistage de la tuberculose notamment parmi les personnes vivant avec le Vih, les diabétiques, les personnes privées de liberté, les enfants et les femmes enceintes, de réduire le taux de décès notamment parmi les patients tuberculeux co-infectés par le Vih, afin de mobiliser des ressources pérennes aussi bien du gouvernement que des partenaires au développement pour des actions durables contre le fléau tuberculeux. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs activités ont déjà été menées et ont permis de dépister 4 096 cas de tuberculose toutes formes confondues en 2018 et d’enregistrer un succès thérapeutique de 87% pour la cohorte des malades traités en 2017.
Par ailleurs, 99% des patients tuberculeux ont été testés pour le Vih et la séroprévalence du Vih était de 14% parmi eux. Au total, 96% des malades infectés ont été mis sous antirétroviraux. Toutefois, le taux de décès reste élevé et est de 7% parmi les tuberculeux et de 18% parmi les patients tuberculeux co-infectés par le Vih, posant le problème de l’insuffisance de la prise en charge des comorbidités. Trois actions majeures, explique-t-il, ont été menées en 2018 et ont permis une augmentation de 12% du nombre de cas dépistés par rapport à l’année précédente. Il s’agit du dépistage de la maladie avec l’utilisation intensive de technologie moderne de diagnostic de même que la formation du personnel médical sur la radiographie du thorax et de l’amélioration de l’accès au service par la création de 8 nouveaux centres de dépistage et de traitement de la tuberculose. Il a promis que ces actions seront poursuivies et renforcées dans les années à venir.
Néanmoins, des défis importants restent à relever. Il s’agit notamment de la nécessité d’améliorer les structures de prise en charge de cette maladie dans une approche globale de santé respiratoire et de la mobilisation des ressources durables aussi bien financières qu’humaines et matérielles pour assurer la continuité et la pérennité des résultats. En marge de cette célébration, Martin
Gninafon, ancien coordonnateur et pionnier du Pnt, est honoré pour avoir été une source d’inspiration et un exemple pour tous les acteurs de la lutte contre la tuberculose dans la région africaine.