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Le Matinal N° 4218 du 31/10/2013

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Tentative illégale d’expropriation de la Sodéco Sa : Yayi veut laisser des dettes aux Béninois (Sa retraite risque d’être agitée !)
Publié le lundi 4 novembre 2013   |  Le Matinal


Fatouma
© Autre presse par DR
Fatouma Amadou DJIBRIL au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche


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Quand ce qu’on a à dire, n’est pas plus important que le silence, mieux vaut se taire. C’est ce conseil du sage que la Ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou Djibril aurait dû suivre en épargnant le public de la ridicule et inutile sortie médiatique du vendredi dernier sur le dossier Sodéco. Sortie médiatique au cours de laquelle, inconsciemment, elle a laissé transparaitre que dans ce dossier le gouvernement veut faire de l’arbitraire qui coûtera cher à l’Etat tôt ou tard.

L’Etat a pris ses responsabilités en suspendant la convention qui le lie aux privés dans le cadre de la création de la Sodéco. C’est ce qui est à retenir du point de presse de la Ministre de l’agriculture le vendredi dernier. Autrement dit la convention de la création de la Société du développement du coton (Sodéco) est désormais nul et de nul effet puisqu’elle a été unilatéralement suspendue par le gouvernement. Au besoin, par la force, le gouvernement procédera à la nationalisation de la société et de la nomination d’un nouveau Directeur général. Selon les sources proches du pouvoir, le gouvernement Yayi procèdera à l’installation du nouveau Directeur général par les militaires ou les forces de l’ordre. Là, la loi n’intervient pas ! Une décision qui sera lourde de conséquence, car de source crédible, la Sodéco est une Société anonyme régie, entre autre, par les textes de l’Ohada. Au jour d’aujourd’hui, ce sont les privés qui constituent les actionnaires majoritaires. La preuve en est que c’est l’homme d’affaires Patrice Talon qui en est le président du Conseil d’Administration jusqu’à preuve de contraire. Le gouvernement ne saurait donc suspendre unilatéralement la convention qui consacre la création de la Sodéco. En effet, des clauses du contrat (que nous avons consultées) stipulent clairement qu’en cas de litige entre les parties, il faut recourir à un arbitrage pour régler le différend à l’amiable et au pire des cas s’adresser aux structures compétentes de l’Ohada. L’Etat a-t-il épuisé ses voies de recours avant de prendre sa décision arbitraire de suspendre l’Accord-cadre ? Non répondent des sources proches du dossier. Et des juristes avertis , d’avertir que l’affaire risque de finir devant les tribunaux avec des chances pour l’Etat de perdre encore une fois et de devoir payer des dommages et intérêts colossaux aux partenaires privés. En tant que financier et économiste, Yayi le sait mieux que quiconque. D’où la question de savoir si le Chef de l’Etat veut consciemment laisser d’énormes dettes pour le peuple béninois après son départ prévu constitutionnellement pour 2016 ? L’autre question est de savoir si sa retraite ne sera pas très agitée, quand une fois loin du Palais de la Marina, on continuera de citer son nom dans des dossiers signifiant que par volonté d’en découdre avec un ancien ami et sponsor, il a posé des actes qui, in fine coûteront chers aux contribuables béninois. Si besoin en est encore, il est à rappeler que constitutionnellement, c’est Yayi qui est le Chef de l’Etat, chef du gouvernement. C’est lui que le peuple a élu et qui donc doit répondre devant le peuple. Aucune responsabilité ne serait être cyniquement rejetée sur tel ou tel autre comme il en a d’ailleurs l’habitude.

Abdourhamane Touré
La ministre Fatouma Amadou Djibril bientôt devant les tribunaux !

L’excès de zèle est nuisible donc déconseillé. La ministre Fatouma Amadou Djibril ne le sait certainement pas. Commise pour aller défendre devant caméras et micros un dossier qu’elle ne maîtrise que trop, elle en a ajouté du sien. Emportée par l’euphorie de faire plaisir à Yayi enfin de sauvegarder son strapontin, elle a cru devoir porter l’estocade à son ancien employeur Patrice Talon en disant que sous sa conduite la Sodéco est mal gérée et n’a jamais présentée de bilan depuis 2008 qu’elle a été créée. Aux dernières nouvelles, elle devra répondre de ses allégations mensongères devant les tribunaux. En effet, selon des sources proches de la Sodéco, la société a régulièrement déposé son bilan chaque année. Bilan régulièrement approuvé et validé par le Conseil d’Administration au sein duquel deux représentants du gouvernement ont toujours siégé. Jusqu’à très récemment, ce sont les actuels ministres (économistes et financiers) Jonas Gbian et Marcel de Souza qui y siégeaient. Chacun d’eux connait très bien la situation financière de la société. Dire que la société n’a jamais déposé de bilan est une allégation dont les preuves doivent être fournies par celle qui a pris la responsabilité de tenir ses propos maladroits jetant ainsi de l’opprobre sur ses collègues Ministres anciens représentants du gouvernement dans le Conseil d’administration de la Sodeco. Une action judiciaire est donc en cours afin que la Ministre de l’agriculture Fatouma Amadou Djibril puisse donner les preuves de ses allégations.

AT

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