Décès d’enfants liés à la campagne de vaccination contre la rougeole : de fausses informations, selon le ministre de la santé

Publié le mercredi 27 mars 2019 | Matin libre

© Autre presse par DR
Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin

La polémique enflamme la toile depuis quelques jours et la dernière campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole est évoquée comme étant à l’origine de décès de plusieurs enfants. Une information démentie par le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin au cours d’un point de presse ce lundi. Pour l’autorité ministérielle, inutile de se hasarder à tirer des conclusives de façon hâtive…

A en croire l’autorité ministérielle, il n’est pas exclu que des effets secondaires surviennent à la suite d’une vaccination mais on ne saurait établir un lien de causalité en l’absence des résultats des travaux des experts des “Manifestations adverses post immunisation“. « Leur utilisation peut s’accompagner d’effets indésirables appelés dans le jargon médical, ’Manifestations Adverses Post Immunisation. 5 220 834 enfants ont été vaccinés avec 81 cas de MAPI graves, 9 décès. Depuis la création du programme élargi de vaccination en 1982, un dispositif de surveillance des Mapi a été mis en place et permet leur notification, leur prise en charge gratuite et leur investigation. Dans la situation actuelle, le comité national des experts Mapi n’ayant pas encore statué, il est précoce de lier ces cas de décès à la vaccination », a déclaré le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin. Faut-il le rappeler, la dernière campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole a été couplée à la supplémentation en vitamine A aux enfants de 9 mois à 14 ans. Et pour le ministre, les informations distillées dans l’opinion publique à cet effet sont fausses. Il atteste que les vaccins utilisés pendant cette campagne sont pré-qualifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), comme tout produit de santé dont l’utilisation peut s’accompagner d’effets indésirables appelés dans le jargon médical ‘’MAPI’’. Avant toute conclusion sur les véritables causes des décès enregistrés, il faudra alors attendre les résultats des experts spécialisés des Mapi.

Quid de l’alerte de l’Unicef…

Si, l’on ne peut tout de suite lier les cas de décès à la vaccination, l’Unicef avait déjà tout de même compris la nécessité de réorienter les actions de vaccination pour améliorer les performances. Et d’après l’information relayée par Beninwebtv, le Représentant résident de l’Unicef au Bénin a profité de la réunion du groupe régional de travail sur la vaccination en Afrique de l’Ouest et du Centre pour les inviter à revoir la stratégie dans l’optique d’un véritable impact. « Mais depuis une décennie environ, déplore le Représentant de l’Unicef, les performances ont commencé par chuter. Et, à l’en croire, cette baisse de performance ne doit laisser personne indifférente » rapporte le média. ‘’Nous ne pouvons pas raisonnablement continuer à mener les actions comme nous l’avons fait jusque-là en espérant obtenir de meilleurs résultats…Après 40 ans de mise en œuvre, les programmes de vaccination en Afrique doivent sortir des sentiers battus’’, a déclaré le représentant résident de l’Unicef. Des propos rapportés par Béninwebtv qui devraient interroger sur les stratégies de vaccination au Bénin.

A.B

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