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Editorial : Salubrité exigée !

Publié le mercredi 27 mars 2019  |  Fraternité
S.E.
© Ambassade par DR
S.E. Michael A. Raynor, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, soulevant un sac rempli d’ordures avec l’aide des jeunes Volontaires
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L’époque révolutionnaire avait ça d’intéressant. Pour un environnement sain, la mobilisation populaire n’avait pas d’égal. Sous le couvert de la démocratie, les bonnes habitudes pour promouvoir l’hygiène et la propreté ont été tout simplement noyées. Même dans les écoles et les collèges, la lutte contre l’insalubrité jadis pratiquée n’avait plus droit de cité. En clair, après les heures de gloire du Marxisme-Léninisme, des séances hebdomadaires et collectives qui contribuaient à mettre au propre nos milieux d’instruction n’ont pas résisté au vent du renouveau démocratique. Avec cette interruption, l’insalubrité mal attaquée est naturellement revenue au galop et l’incivisme dans tous les domaines célébré.
Fort heureusement, et sans doute nostalgique d’une manière de faire qui a longtemps porté ses fruits, le Ministre des enseignements maternels et primaires, Salimane Karimou a tout récemment décrété sa thérapie de choc. Ainsi, en plus des habituelles séances de balayage de la cour et des salles de classe, les tout derniers vendredis du mois ont été institués ‘‘Journées de salubrité obligatoire’’. Quoiqu’on dise, si un constat n’était pas défavorable aux chefs d’établissement public, une note circulaire ne leur aurait pas été adressée dans ce sens. De toute façon, entre un vide qui a longtemps perduré et l’audace qui ouvre de nouvelles perspectives pour des lieux du savoir plus sains, il n’y a pas débat. D’ailleurs, au-delà d’une initiative qui timidement fait son retour au temps de la Rupture et qui doit forcément se généraliser, c’est une jeunesse qui, à la longue, gagnera en exemplarité.
Car, ils sont nombreux nos enfants gavés à la maison des services des agents d’entretien qui savent à peine donner un coup de balai au milieu où ils vivent. Un ménage complet, un petit sarclage, c’est trop leur demander. Pourtant, une âme saine, dans un corps sain et pourquoi pas dans un environnement sain ? Cela suppose que tout est lié et que rien n’est anodin. Alors, ç’aurait été fatal de persévérer dans l’erreur en ignorant que le savoir seul ne suffit pas à remplir aux exigences de la vie en société.
D’ailleurs, dans un pays où l’incivisme engrange continuellement des galons, la formation pratique au respect de l’hygiène et à la sauvegarde de la propreté, quel que soit l’endroit, a mis du temps à intervenir. Parlant donc de l’impact de la nouvelle mesure sur les apprenants, il va sans dire que la culture de la bonne habitude ne peut qu’engendrer, et cela sur des générations, des modèles attachés au principe : ‘‘les lieux d’habitation et de travail méritent une particulière attention’’. Et surtout, et c’est très important, ce ne sera pas qu’à la bouche mais dans les actes.
Raison pour laquelle, puisqu’on se connaît tous au Bénin, la prise d’une note circulaire ne suffit pas. Sans un suivi de tous les instants et des sanctions prévues en cas de non-respect de la décision ministérielle, les brebis galeuses se multiplieront. Entre-temps, c’était la révolution et des impositions. Depuis le renouveau démocratique, c’est la liberté qui frise parfois l’anarchie. Malheureusement, l’environnement en pâtit et heureusement qu’enfin, le ministre Salimane Karimou montre à qui veut comprendre, la voie à suivre. Espérons qu’il ne prêche pas dans le désert et que ses vœux soient exaucés.


Angelo DOSSOUMOU

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