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Bénin_Législatives2019 et crise préélectorale : Moukaram Badarou à la recherche d’un rempart

Publié le jeudi 28 mars 2019  |  aCotonou.com
Rencontre
© aCotonou.com par CODIAS
Rencontre café Média à la maison des Médias sur le journalisme culturel et la perte des valeurs
Cotonou, 27 juin 2015. Le journaliste culturel Luc Aimé Dansou et le préfet de l`Ouemé- plateau Moukaram Badarou ont animé 2 conférences-débats.
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Pendant qu’une solution à la crise préélectorale née de l’exclusion du scrutin législatif d’avril 2019 des partis politiques de l’opposition béninoise tarde à venir, certains acteurs de la classe politique ne manquent pas d’interroger la responsabilité de tout citoyen et tout acteur public. À travers une tribune, Moukaram Badarou, ancien préfet et soutien politique du Président Talon, lance un avis de recherche à un rempart non institutionnel ce qui n’est pas loin de ressembler à des reproches. Lire ici son message.
« NECESSITÉ D’UN REMPART !

Notre cher pays, le Bénin traverse depuis quelques semaines un moment de perturbations politiques liées à l'organisation des élections législatives prévues pour se tenir le 28 avril 2019.Cette situation, qui interpelle tout citoyen ou tout acteur public épris de paix, mérite d'être cernée avec beaucoup d’attention, car se taire dans une pareille situation peut bien s’apparenter à un crime citoyen et politique.
En effet, l’application rigoureuse de la loi portant charte des partis politiques et celle portant code électoral a mis à nue la fragilité de notre système de démocratie, les limites de nos institutions républicaines et surtout la difficulté à ranger nos anciennes pratiques politiques et politiciennes. En recevant les acteurs de la classe politique et ceux de la société civile, le Président de la République a marqué son vu et son intérêt de voir se dérouler des élections totalement inclusives. C'est fort de cela qu’il a confié au Président de l’Assemblée nationale l’impérieuse mission de prendre, au nom de l’institution qu'il dirige, des initiatives parlementaires pouvant aider à sortir le pays de l’impasse. Malheureusement, après toutes les démarches entreprises, nous y sommes toujours et pour combien de temps encore? En lieu et place de solutions, les suspicions se sont exacerbées faisant croître les inquiétudes de nos compatriotes et celles de la communauté internationale.
L’autre faiblesse qui s'observe gravement sous nos yeux face à cette situation préoccupante est l’absence notoire de tout rempart non institutionnel, dune personnalité forte capable de rassembler et d'indiquer la voie à suivre. Finie l’époque du cardinal Bernardin Gantin (au sujet de plusieurs situations politiques), de Monseigneur Isidore de Souza (particulièrement au cours et après la conférence nationale), du Président Emile Derlin Zinsou (particulièrement à l’occasion de l’élection présidentielle de 2011) pour ne citer que ceux là. Il est malheureux et regrettable de voir défiler dans notre pays pour les questions liées aux difficultés d'organiser des élections démocratiques, les émissaires des Nations Unies, de la CEDEAO et peut être bientôt ceux de la Francophonie, de l’Union Africaine et que sais je encore ? Un ressaisissement est impérieux et il est grand temps que la copie soit revue. Ceux qui bénéficient du privilège d'être en position de rempart doivent impérativement, au nom de l’intérêt supérieur du pays et de la nation, retrouver la position qui leur revient de droit dans la cité. Je pense ici aux anciens Présidents de la République, au Patron de la conférence épiscopale du Bénin, au Président de l’Union islamique du Bénin. Il pourrait bien en avoir d'autres. Aucun prix ne sera de trop payer et nul ne sera de trop, pourvu qu'on sorte de cette ténébreuse situation.
Nous devons renouer avec la conscience citoyenne et revenir aux fondamentaux de la République ainsi qu’à l’esprit de la conférence nationale de février 1990. Faisons attention, ne tirons pas plus loin et n’oublions pas que nous sommes le Bénin.
Que Dieu bénisse le Bénin. »

Moukaram A.M.BADAROU
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