Les femmes autrement célébrées au ministère des affaires étrangères. Le ministre Aurélien Agbénonci était ce jeudi 28 mars, l’invité de marque de la gent féminine travaillant au sein de son département à Cotonou. Il s’est agi pour le personnel de donner un cachet spécial à la célébration de la journée internationale de la femme.
A la salle fleuve jaune dudit ministère, le menu concocté a aiguisé la sensibilité de tous. Comme thème central, on retient : « développement personnel et leadership féminin ». Deux sketches ont permis au personnel de relever les tares de l’administration en termes de traitement discriminatoire à l’endroit des femmes. D’abord, l’épineuse question du harcèlement sexuel et ensuite, la sous-estimation de la compétence de la gent féminine. Ces fléaux qui portent handicap à l’émancipation de la femme au plan professionnel ont été dénoncés avec dextérité.
Mais les femmes du ministère des affaires étrangères et de la coopération ne s’arrêteront pas sur une note peu reluisante en cette occasion solennelle. A travers un panel de discussion, elles ont démontré que malgré les obstacles, nombre de femmes parviennent à se hisser au sommet de leur carrière. La diplomate Bernardine do Rego et la professeure titulaire des universités, Dandi Gnamou se sont prêtées à l’exercice. Des témoignages de vie exceptionnels, de quoi donner l’envie, le courage et la force d’accomplir de belles choses en dépit des embuches. La première a bénéficié du soutien total de son époux. Quant à la seconde, ce fut la rigueur et les conseils de son père qui l’auront propulsée. « Tous les hommes que j’ai rencontrés sur mon parcours m’ont beaucoup aidée. Comme je le dis à mes étudiants, j’ai eu beaucoup de chance… », a déclaré la professeure de droit public, Dandi Gnamou. A contrario, la diplomate Bernardine do Rego eut de la peine à se faire une place au sein des hommes, au ministère des affaires étrangères au lendemain des indépendances, alors qu’elle venait de faire des études universitaires en relations internationales à Dakar puis en France. « J’ai passé trois mois et il fallait aller au drapeau tous les lundis. On me disait qu’il fallait attendre le conseil des ministres… », a expliqué Bernardine do Rego. Pendant longtemps donc, elle restera la seule femme ambassadrice.
Au ministère des affaires étrangères et de la coopération, l’émotion fut grande au cours de ces divers témoignages. Le ministre Aurélien Agbénonci rendra hommage à ces braves femmes et à toutes celles qui, au quotidien travaillent pour le relèvement du pays. « S’il y a quelque chose qui peut plaire en moi, je le dois à ma mère et à mon épouse. Je n’imaginerai jamais qu’on puisse relever notre pays sans cette grande majorité silencieuse. Notre pays est en pleine phase de renaissance, traverse une crise des valeurs et parmi les tares que nous traînons, il y a le manque de respect, de considération pour la femme. Je suis sensible et attentionné au respect de la femme… », a déclaré Aurélien Agbénonci. Ces échanges furent intercalés par des intermèdes culturels pour donner un caractère festif à cette célébration.