Convoqués pour animer une séance plénière qui devrait permettre de sauver le processus électoral en cours, les députés n’ont pas pu s’entendre. Comme on pouvait s’y attendre, le Parlement a reporté une fois encore la plénière faute de consensus.
A la place d’un débat constructif et responsable, les députés ont offert un triste spectacle hier. La plénière qui devrait permettre de repêcher les partis de l’opposition éjectés par le ministre de l’Interieur et la Commission électorale nationale autonome (Cena) du processus électoral devant aboutir au renouvellement des membres du Parlement, a été un échec. Les propositions dérogatoires au Code électoral et à la Charte des partis politiques d’exclusion n’ont pu être adoptés. Dans un discours teinté d’arrogance, les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) se sont opposés à toute concession. Barthélémy Kassa, André Okounlola, Rachidi Gbadamassi ou encore Jean-Michel Abimbola ont rejeté l’idée de modification des lois “conflictogènes”. A les entendre, l’opposition doit s’en prendre à elle-même. Ils ont montré clairement que la seule issue est la révision de la Constitution à travers la modification de l’article 80. Une idée que rejettent à l’unanimité les députés de l’opposition. Ceux-ci voient dans l’attitude de leurs collègues la mauvaise foi, une ruse pour empêcher l’opposition de participer aux législatives de 2019. Ils les accusent d’avoir détruit les chances de trouver une issue acceptable à la crise. Les députés Éric Houndété, Guy Mitokpè et Nouréni Atchadé soutiennent en effet pour leur part qu’il n’y aura pas de révision opportuniste. Mais ils trouvent que « tout le monde doit pouvoir prendre part aux élections». « Il ne peut y avoir d’élections sans l’opposition », a martelé Guy Mitokpè. Hier, les débats étaient houleux. C’était un dialogue de sourds qui n’a offert aucune solution. Tout prouve qu’il n’y a pas de consensus à espérer du Parlement. Et vu que l’arbitrage de la Cour constitutionnelle est contesté aussi par certains sachants proches du gouvernement comme la Professeure Dandi Gnanmou, il ne reste qu’une seule voie: maintenir la situation d’exclusion en l’état et aller aux élections.