Les élections communales et municipales prévues pour cette année ne pourront se tenir conformément aux textes. Et pour cause ! Le chronogramme établit par le Cos-Lépi, organe en charge de la correction de la Liste électorale permanente informatisée ne permet pas de respecter cette exigence de la loi fondamentale du pays. A moins d’un revirement spectaculaire de dernières minutes, les élections municipales et communales ne seront pas organisées avant la fin de cette année. Le peuple assistera à un nouveau report de ces scrutins importants dans le développement à la base. La dernière rencontre du Chef de l’Etat avec les corps constitués de la nation a permis de se rendre à l’évidence. La déclaration du président de Cos-Lépi, Sacca Lafia corroborée par celle de l’honorable Chabi Sica ont été édifiantes. Elles ont éclairé les lanternes sur l’impossibilité de la tenue des élections avant la fin de cette année. Selon le chronogramme établit, la nouvelle version de cet instrument électoral à controverse ne sera disponible que le 26 janvier 2014. Ce qui voudra dire que le peuple ne sera convoqué aux urnes pour renouveler le mandat de ces conseils municipaux, communaux et locaux qu’après janvier 2014. Le Chef de l’Etat semble reconnaître le fait. Lors de la séance qu’il a tenue avec les membres de Cos-Lépi, les présidents des institutions de la République, les préfets, les maires et la société civile, le président Boni Yayi a annoncé les couleurs. Il a demandé à Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale de décider de commun accord avec les membres de Cos-Lépi, de l’organisation ou non des élections en décembre 2013. Au-delà de sa volonté affichée de respecter rigoureusement les textes de la République la Haute Autorité devra tenir compte de certains aléas susceptibles de mettre à mal la démocratie béninoise. De façon objective, ils ne permettent pas de convoquer le corps électoral aux urnes avant la fin de cette année. Eviter le piège de 2011 S’il est vrai que le Chef de l’Etat tient au respect scrupuleux des textes de la République, il est indéniable que pour la tenue effective des élections libres et transparentes en décembre 2013, des sacrifices devront être consentis, notamment au niveau de l’enregistrement complémentaire et du déboulonnage. Pour tenir dans le temps, le président du Cos-Lépi a proposé que ces deux volets du processus soient compressés. Une action qui pourrait entacher la transparence du processus d’apurement et d’actualisation de la Lépi engagé à plus de 10 milliards de nos francs. Ce qui dressera le lit à des contestations comme ce fut le cas en 2011. Pour ne pas une fois encore tomber dans ce travers, il est souhaitable de laisser le processus suivre son cours normal. Ce sera certainement l’option que prendront les acteurs en charge de la correction de la Lépi. Il sera inconcevable que le contribuable débourse 40 milliards pour une Lépi bâclée et 13 milliards de francs CFA pour une Lépi tronquée en cette période de morosité économique.