Le dernier livre de Me Adrien Houngbédji titré « La liberté au cœur : Le temps des semailles », un essai autobiographique paru aux éditions Archipel vient d’être officiellement lancé au Bénin. C’était le samedi 30 mars dernier à l’hôtel Golden Tulip Le Diplomate à Cotonou à la faveur d’une séance de dédicace en présence de plusieurs personnalités au nombre desquels le Ministre Pascal Irénée Koupaki, le Ministre Sévérin Quenum, le Directeur de cabinet du président de la République, Pascal Affo, de l’Ancien Ambassadeur Jean-Claude Apithy, des Professeurs Joël Frédéric Aïvo, Victor Prudent Topanou, Maxime da Cruz, de l’ancien Ministre Jean-Marie Ehouzou, des députés à l’Assemblée nationale tels que Boniface Yèhouétomè, Orden Alladatin, des membres de la Direction Exécutive Nationale (DEN) du Parti du renouveau démocratique (PRD) et biens d’autres invités de marque. Présenté par Mikaïla Saka et Expédit Ologou, le livre « La liberté au cœur : Le temps des semailles » raconte la vie de Me Adrien Houngbédji à travers des anecdotes sur son enfance, sa vie professionnelle en tant que Magistrat, Enseignant puis Avocat, ses déboires avec le pouvoir, sa condamnation à mort, son évasion de la prison, son exil forcé, son retour au bercail, son rôle pour le passage pacifique du régime totalitaire au renouveau démocratique et ses relations avec plusieurs personnalités connues ou inconnues dans le bien.
La vraie version de l’évasion spectaculaire de la prison
Parlant de son évasion en serviette, Me Adrien Houngbédji, devant ses invités samedi dernier, a témoigné et les présentateurs ont dit en avoir appris plus dans le livre. « …Je voudrais dire que la serviette faisait partie d’un stratagème ; c’est-à-dire que lorsqu’à 19 heures 30, j’allais prendre ma douche, je faisais d’abord du sport. Pour justifier que je prenne ma douche à cette heure-là, je faisais d’abord du sport entre 18 heures et 19 heures. Quand on va prendre sa douche, on enlevait sa tenue de sport et on met une serviette. C’était pour déjouer l’attention de mes geôliers et j’ouvrais le robinet très fort. Donc, de là où ils sont, ils entendent l’eau qui coulent très fort et ils se disent ‘’Oui ! Il est en train de prendre sa douche’’. La surveillance est amoindrie. C’est ainsi que la serviette m’a servie (…) La serviette a dû rester quelque part dans un hôtel à Lagos (…) Lorsque j’ai franchi le mur, j’aurais pu ramasser une balle. Mon frère est venu se garer derrière le mur. Lui aussi aurait pu être abattu lorsque nous partions. Nous savons que c’était dangereux, mais nous l’avons fait parce que nos parents nous ont inculqués le sens de la solidarité familiale… », a dit Me Adrien Houngbédji.
Les raisons profondes de l’écriture de l’ouvrage selon Me Adrien Houngbédji
Toujours au cœur de la séance dédicace, Me Adrien Houngbédji a dévoilé à l’assistance les raisons profondes de l’écriture du livre « La liberté au cœur : Le temps des semailles ». « …Les raisons profondes pour lesquelles j’ai écrit ce livre sont émotionnelles. Ce qu’on a de plus cher, c’est son père et sa mère. Je n’ai pu enterrer ni mon père, ni ma mère. Il est resté en travers de ma gorge, les oraisons funèbres que j’aurais prononcées pour leur rendre hommage pour ce qu’ils ont été dans ma vie. Donc j’ai commencé ce livre en parlant d’eux. En parlant d’eux, j’ai découvert que mon père, en réalité, a été tout pour moi. Je n’aurais rien été si je n’avais pas eu un père qui m’a inculqué les valeurs, qui m’a donné de l’ambition et qui a suivi mon parcours jusqu’à sa mort. Il était devenu une espèce de prophète dans ma vie. Lorsque je me suis évadé, c’était mon père qui m’avait dit de m’évader. Savez-vous comment ? Il est venu me voir en prison alors que j’étais le prisonnier le plus recherché. Il m’a dit : ‘’Ils vont te libérer dans quelques jours’’. Je lui ai dit ‘’Moi ?’’. Il me dit ‘’Oui ! Ils vont te libérer’’. Quand il est parti, moi j’ai compris que si je tente quelque chose pour partir, ça va marcher. C’est comme ça que je suis parti. J’ai tenu à rendre hommage à mon père puis à ma mère. Elle m’a donné le sens du service, le sens de l’Etat. C’est bizarre ! Une femme qui n’a pas été à l’école, mais qui avait le sens du service de l’Etat parce qu’elle est née d’une famille aristocratique. Elle est la petite fille Na Agbédjikoussi qui est la fille du roi Guézo. Son père à elle qui est Dah Kpodagbé-Azinfan s’est suicidé alors qu’il était Ministre du roi Agonglo parce qu’il y avait dans sa famille, un acte qui le déshonorait (…) Donc, j’ai également tenu à rendre hommage à ma mère pour m’avoir donné le sens de l’Etat… », a précisé Me Adrien Houngbédji. Il faut noter que l’ouvrage sera à nouveau dédicacé mercredi prochain au Complexe Tiwani à Porto-Novo.
Karim O. ANONRIN