Vendredi, 29 mars 2019, le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin a, par le truchement d’un point de presse, déclaré la fin de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus de Lassa qui sévit au Bénin depuis le 07 décembre 2018. Seulement que cette Nième déclaration de fin de l’épidémie ne met encore définitivement pas le Bénin à l’abri…
La fin de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus de Lassa au Bénin est officiellement déclarée. Ceci, après l’observance d’une période de ‘’deux fois 21 jours’’, soit (42 jours) sans enregistrement de nouveaux cas, conformément aux procédures normatives de l’Organisation mondiale de la santé, selon le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin. « Du O4 décembre 2018, date d’enregistrement de la première patiente confirmée pour cette maladie virale grave au 15 février 2019, date de sortie du dernier patient guéri de la maladie, 25 malades au total ont été enregistrés parmi lesquels, 09 confirmés comme cas de fièvre hémorragique à virus de Lassa par le laboratoire. Tous ces neuf (09) patients confirmés ont été traités, guéris et sortis d’hospitalisation. Il est important de souligner qu’aucun cas de décès n’a été enregistré et qu’aucun agent de santé n’a été contaminé au cours de cette épidémie » a déclaré l’autorité ministérielle. A en croire le ministre, l’objectif de la riposte contre cette flambée était d’arrêter la propagation de la maladie et d’endiguer rapidement l’épidémie. Ainsi, du 15 février 2019 au 28 mars 2019 soit une période de 42 jours a été observée sans de nouveaux cas de maladie. L’autorité ministérielle s’est alors réjouie de déclarer la fin de l’épidémie au Bénin. « A tous, je rappelle que nous devons rester en état de veille, poursuivre la surveillance épidémiologique et la préparation à toute urgence de santé publique en vue d’une réponse prompte et appropriée » conclut-il. Faut-il le rappeler, la fièvre hémorragique à virus de Lassa a resurgi à nouveau au Bénin depuis le 07 décembre 2018 dans le département du Borgou. Des cas suspects ont été, par la suite, enregistrés dans d’autres départements. Si les populations peuvent pousser un ouf de soulagement suite à l’annonce de la déclaration de fin d’épidémie, il faut tout de même reconnaître que le Bénin n’est pas encore définitivement à l’abri. Etant donné que malgré les “mesures subséquentes“ souvent prises par les autorités béninoises et les partenaires du secteur de la santé pour circonscrire et prévenir le mal, la fièvre hémorragique réussit toujours à franchir les frontières béninoises pour faire des victimes dans les rangs des populations. Une situation qui amène plus d’un à s’interroger sur l’efficacité des stratégies de prévention et de riposte notamment les dispositifs au niveau de nos frontières. Car, faut-il le souligner, les premiers cas enregistrés au Bénin viennent généralement d’autres pays frontaliers notamment le Nigéria. A titre illustratif, à l’origine de la nouvelle épidémiologie, une patiente béninoise âgée de 22 ans environ, ménagère résidant à Tabérou au Nigéria. « Le début de ses malaises remonterait au 23 novembre 2018 au Nigéria, par une fièvre avec vomissement, fatigue et diarrhée. Face à la persistance de ces signes malgré les soins reçus, elle a décidé de rentrer au Bénin le 29 novembre 2018 où elle fut hospitalisée au Centre Hospitalier Universitaire Départemental à Parakou. Le diagnostic de Fièvre Hémorragique à Virus Lassa a été évoqué et des prélèvements sanguins et urinaires ont été réalisés. Le résultat de laboratoire confirme la Fièvre Hémorragique à Virus Lassa ce… vendredi 07 décembre 2018 » avait clarifié l’autorité ministérielle lors de la déclaration de l’épidémie. De toute façon, l’éradication définitive du mal passe par le renforcement et l’efficacité des dispositifs de prévention et de riposte au niveau des frontières béninoises.