Le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo a animé un point de presse samedi 30 mars 2018 à la Bourse du Travail à Cotonou. Face à la crise préélectorale qui prévaut au Bénin, Kassa Mampo appelle à l’abrogation des lois scélérates et exige le retour aux anciennes lois régissant les élections au Bénin.
Pour le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo, la crise née au Bénin il y a un moment et qui perdure, provient de la volonté d’exclusion des partis d’opposition des élections législatives d’avril 2019 par le pouvoir en place. Une exclusion programmée et en cours d’exécution, à travers le vote de lois et leur mise en œuvre. A l’en croire, la charte des partis et le code électoral votés par l’Assemblée nationale excluent déjà des élections législatives et présidentielles les travailleurs et les couches pauvres. Par ailleurs fait-il remarquer, la création du certificat de conformité, par la Cour constitutionnelle, sa délivrance et celle du quitus fiscal ciblée, « les machinations » de la Céna sont des preuves patentes d’une volonté d’exclusion de l’opposition des élections législatives de 2019. Selon ses propos, les déguerpis sans alternatives, les travailleurs à qui le droit de grève a été retiré et contre qui une loi programmant les licenciements abusifs dans le public et dans le privé a été votée, la jeunesse sans emplois qui, dans le meilleur des cas, n’aura droit qu’à des emplois précaires (contrat à durée déterminée indéfiniment), les licenciés des sociétés d’Etat du ministère du développement rural, tous ceux qui sont écrasés par des taxes et impôts exorbitants, tous les citoyens mécontents entendent saisir l’opportunité des élections pour « sanctionner le président Talon et ses députés ». Et c’est pour éviter cette débâcle que le pouvoir et ses gens ont voulu exclure les partis de l’opposition sur qui se rapporteraient les voix du peuple contre eux. D’où la prise des lois « fabriquées et taillées sur mesure » et qui font persister la crise au point de susciter la révision de la Constitution pour prolonger le mandat des députés. Le Sg/Cstb dénonce par la même occasion l’ambiance qui prévaut à la Céna et à la Cour constitutionnelle : « Avec les différents agissements de la Céna et de la Cour constitutionnelle par apport aux listes des candidats, il n’y a aucune garantie que même si aujourd’hui on permet à l’opposition d’aller aux élections législatives de 2019, les élections seront organisées sans tripatouillage », s’inquiète-t-il. Il dénonce l’attitude de ceux qui invitent à appliquer la loi, versant dans le jeu du pouvoir en place qui « met un frein à la démocratie ». Kassa Mampo appelle donc les travailleurs, à exiger l’abrogation les lois « scélérates » qui arrièrent le pays et aggravent la misère du peuple et à se soulever contre la nouvelle loi qui retire le droit de grève aux travailleurs, la loi qui prône les contrats précaires et toutes les autres lois scélérates et invite le gouvernement à faire voter une loi d’amnistie pour libérer les prisonniers politiques et faire rentrer au pays les exilés politiques afin que les prochaines élections législatives soient apaisées. Il a fini ses propos en invitant les travailleurs à se présenter massivement au tribunal de Porto-Novo où comparaitra le camarade Joseph Aïmassè le lundi 1er avril 2019 et à la Criet le 4 avril à Porto-Novo pour l’audience du camarade Laurent Mètongnon et ses co-accusés.
Thomas AZANMASSO