L’opposition tentera comme elle le proclame, d’exploiter l’article 66 de la Constitution, pour essayer de provoquer le soulèvement populaire, afin de se faire entendre. Pour forcer la main au Président de la République et à la communauté internationale.
Si ça ne marche pas, elle utiliserait une deuxième formule. Celle de l’abstention. Elle consistera à dire méthodiquement aux populations de ne pas aller voter. On pourrait même faire du porte à porte pour y parvenir. Si le taux d’abstention est élevé, elle pourrait prétendre, pour convaincre la communauté internationale que le drapeau de la démocratie est en berne au Bénin. Il est vrai que, selon les normes internationales, le taux d’abstention ne fait pas partie des critères qui décrédibilisent une élection.
Et il faut le dire, le soulèvement populaire risque énormément de ne pas marcher.
Les béninois ne sont pas suffisamment prêts pour cette option. Ou alors, le fruit n’est pas encore assez mûr pour faire prospérer une telle initiative.
Quid de la non participation des béninois au scrutin?
Là aussi ça va être probablement de la mer à boire. Quelques militants peuvent suivre, mais les populations, il sera difficile de les convaincre à ne pas voter. L’opinion qu’elles ont de la carte d’électeur c’est l’une des pièces par lesquelles l’État les reconnait. Pour elles, elle a la même valeur qu’une pièce d’identité.
En plus, le jour du vote, une idée selon laquelle la police pourrait créer des ennuis à ceux qui n’ont pas voté est répandue et ancrée dans leur cervelle.
Elles ont toujours pour la plupart tenu à voter avant de vaquer à leurs occupations.
Maintenant, si le gouvernement s’en tient à ces paramètres pour penser que “les gens vont en souffrir et ne pourront rien faire”, et croise les bras, il aurait choisi de filer du mauvais coton.
Aucun analyste politique au monde, n’avait pronostiqué le printemps arabe.