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Fin de la caravane des «Mots magiques» à Cotonou: Rafiy dans le rôle d’éveilleur de conscience

Publié le mercredi 3 avril 2019  |  Matin libre
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Démarrée le 21 mars 2019 par une exposition à la maison rouge de Cotonou, la caravane des «Mots magiques» initiée par le plasticien, Rafiy Okefolahan a achevé son périple le 28 Mars dernier comme prévu. Dans cet entretien, le promoteur de cette caravane fait le point de l’initiative et parle de ses observations.

Matin Libre : La caravane de collecte des «Mots magiques» à travers la ville de Cotonou est arrivée à son terme. Que tirez-vous de ce périple assez insolite ?

Rafiy Okéfolahan : Je précise que la caravane des «Mots magiques» est une initiative que j’ai prise après un constat assez récurrent dans la ville de Cotonou. Les gens semblent crispés, préoccupés, déchirés de l’intérieur, confinés dans un mutisme. Les regards traduisent un malaise. C’est alors qu’après observation, j’ai proposé d’initier une caravane de collecte de mots, afin de permettre à chacun d’inscrire le mal qui le ronge de l’intérieur. La tribune était ainsi ouverte pour accueillir, des mots d’espoir, de révolte, d’espérance, d’engagement, de croyance et aussi d’amour… L’idée était de permettre aux uns et aux autres de sortir de leur mutisme, enfin de partager avec l’humanité, les maux qui les rongent. Je m’y suis mis avec un déguisement particulier afin d’attirer l’attention et de susciter plus d’engouement autour de l’initiative, et avec un vélo mécanique, j’ai parcouru les quartiers de Cotonou. Au terme de l’opération j’ai collecté environ 308 propositions de mots.


Que traduisent l’essentiel des mots collectés ?



Je crois pour ma part que l’essentiel des mots collectés traduisent l’état d’âme et d’esprit des citoyens béninois rencontrés. Je peux citer entre autres, des mots, comme, «Dialogue, fraternité, unité, consensus national, paix… », Qui étaient assez récurrents au cours de la collecte. Je crois que ces mots traduisent une certaine inquiétude des populations qui par le biais de mon initiative, tirent sur la sonnette d’alarme et interpellent les pouvoirs publics sur l’urgence d’un consensus national autour des sujets qui fâchent et divisent, afin que la paix et l’unité sociale, chèrement acquises, ne soient point mises en mal.


Quel sentiment vous anime après cet exercice ?



Moi je suis artiste créateur, faiseur d’opinion et à la limite injecteur de conscience. J’ai fait une prospection des mots qui angoissent la population du Bénin. Les résultats de ma collecte seront analysés et soumis à l’opinion publique dans le cadre d’une autre exposition. Je crois que mon travail s’arrêtera là, pour permettre aux politiques de prendre leurs responsabilités afin de traduire les attentes du peuple en réalisation. J’aurai le sentiment d’avoir contribué à quelque chose, quand je me rendrai compte que les politiques auront joué leur partition. Pour l’instant, je prends du recule afin de concevoir la prochaine exposition au cours de laquelle ces mots magiques seront tous révélés aux Béninois.


La caravane des mots magiques s’arrête au Bénin ou a-t-elle d’autres ambitions ?



La caravane des mots magiques est un nouveau concept de performances artistiques qui s’assimile à un éveilleur de conscience. Notre ambition est de parcourir les nations où la paix est menacée. Nous nous proposons de faire parler le peuple en lieu et place d’un referendum. Après le Bénin, la caravane, «Des mots magiques » est attendue à la biennale de Bamako, où, elle ira à la rencontre du peuple malien qui traverse depuis peu des moments difficiles. Elle est aussi annoncée du côté de Paris et de bien d’autres pays où elle se sent interpellée. Pour finir, je remercie le peuple béninois pour avoir été le premier à adopter ce projet. J’exprime ma reconnaissance aux médias qui y ont cru et s’y sont impliqués, de même que les populations qui m’ont ouvert leur cœur.
Avez-vous l’impression que cet échantillon de mots collectés est représentatif de l’opinion des Béninois ?



Mon travail de collecte s’est élargi à toutes les couches sociales du Bénin, toutes ethnies confondues, tous les âges, et les genres ont été pris en compte. Mieux, l’initiative a suscité un grand engouement dans le rang des conducteurs de taxi-moto, qui ma foi, constituent le baromètre des mots qui minent la société. Aucune œuvre n’est parfaite certes, mais au risque de me tromper, je vous rassure, que les données collectées sont représentatives de l’opinion des Béninois sur leur condition de vie actuelle.

TG
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