Le Cadre de concertation des acteurs non étatiques de l’eau et de l’assainissement (Canea) a organisé le vendredi 29 mars au ministère de la Santé, un Café média Wash. La séance avait un double objectif : faire le bilan de la campagne de communication pour la priorisation du sous-secteur de l’Hygiène et de l’assainissement de base (Hab) d’une part, et faire une restitution de la 5e conférence internationale de l’assainissement (Africasan5) tenue du 18 au 22 février 2019 à Cape Town, en Afrique du sud, d’autre part.
Les participants du Café média Wash pendant l’ouverture officielle de la rencontre
Deux communications ont meublé la séance. Présenté par Alain Tossounon, le secrétaire général du Canea, le « Bilan de la campagne de communication sur la priorisation du sous-secteur Hab dans l’agenda de développement» a permis aux participants à la séance d’appréhender le contexte, les objectifs, activités et leçons apprises, de même que les enseignements de cette campagne soutenue par la Maison de la société civile. Selon le communicateur,cette campagne initiée pour porter sur l’espace public les défis liés au sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement de base, l’a été dans un environnement des plus défavorables pour ce sous-secteur. Alors que l’accès à l’eau potable « bénéficie d’une attention soutenue » du gouvernement qui « s’est engagé à réaliser l’accès universel à l’eau potable d’ici à 2021 avec plusieurs réformes en cours et surtout des investissements estimés à de plus de 500 milliards de FCFA », expliquera Alain Tossounon, l’Hab est victime d’une sous-priorisation qui plombe ses performances qui va déplorer qu’« on estime à 10 milliards de F CFA (20 millions US$) par an, le déficit de financement du sous-secteur entre 2013 et 2017 ». Alain Tossounon va regretter qu’à cause de cette situation, le sous-secteur peine à « engager les actions indispensables pour améliorer le taux d’accès des populations aux toilettes et aux systèmes adéquats d’assainissement ». « Depuis 2015, les avancées sont faibles. En 2014, selon la DNSP, les performances de ce sous-secteur se présentent comme suit: couverture des ménages en ouvrages d’évacuation des excrétas : 52% ; taux de défécation à l’air libre en milieu rural : 77% ; taux de couverture en ouvrages d’assainissement en milieu scolaire : 89% », citera-t-il en guise des conséquences de cette situation avant d’enfoncer le clou avec les 678 cas de choléra enregistrés au Bénin en 2016.
C’est pour renverser la vapeur que le Canea et la Maison de la Société Civile ont donc initié cette campagne dans l’objectif, non seulement de contribuer à présenter la réalité de la situation du sous-secteur Hab, mais aussi de faire le plaidoyer pour une meilleure prise en compte du sous-secteur Hab, de promouvoir l’appropriation de bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement par les communautéset de mettre en débat,les défis du sous-secteur hygiène et assainissement encore en veille. Dans sa mise en œuvre, la campagne a permis de sensibiliser les écoliers et les enseignants de l’Ecole primaire publique de Fowa à Copargodans le département de la Donga, à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes célébrée tous les 19 novembre de chaque année. Elle a aussi permis de faire un plaidoyer pour la mise en place des comités d’hygiène et d’assainissement dans les écoles et d’offrir aux écoliers, cinq (05) dispositifs de lavage des mains aux écoliers. Toujours au nombre des activités réalisées dans le cadre de cette campagne, Alain Tossounon est revenu sur la réalisation/diffusion d’émissionsà la radio et à la télévision, et la publication d’articles dans la presse sur le bilan de la politique publique en matière d’hygiène et d’assainissement de base, et l’interpellation des autorités centrales et locales et les populations sur les enjeux et défis de l’hygiène et l’assainissement de base.
Africasan5 : les grandes résolutions de Cape Town
A la suite du secrétaire général du Canea, un compte-rendu de la 5ème conférence internationale de l’assainissement (Africasan5) tenue du 18 au 22 février passé a été fait. Il a été présenté parYadjidéAdissoda Gbèdo, responsable du Programme Paphyr (Programme d’amélioration de l’accès à l’assainissement et des pratiques d’hygiène en milieu rural), membre dela délégation béninoise présente en Afrique du Sud. Elle est revenue, entre autres aspects, sur le contexte du sommet, les sessions thématiques qui l’ont meublé, l’organisation de la délégation béninoise à Cape Town, ainsi que les grandes résolutions, mais aussi sur les retombées pour le Bénin. Deux résolutions majeures sont à retenir de ce sommet : «accroître la visibilité de l’hygiène et de l’assainissement dans les programmes de développement » et «promouvoir l’excellence et l’innovation en matière d’initiatives audacieuses qui inspirent l’action des gouvernements». A cet effet, les acteurs ont au terme de leurs réflexions, décidé d’engager un plaidoyer dans les semaines à venir, auprès de l’Union africaine,afin d’amener, progressivement, les Etats à faire de l’hygiène et de l’assainissement, une priorité dans l’agenda de développement.On retient de ce sommet que le Bénin a réussi à nouer « beaucoup de contacts » avec des partenaires dont la Fondation Bill and Melinda Gates, Wsscc. De même, le ministère de la Santé s’est engagé à « mieux suivre la mise en œuvre des stratégies retenues ». YadjidéAdissoda Gbèdo, a aussi annoncé l’organisation d’une conférence nationale pour l’hygiène et l’assainissement qui sera soutenue par la Fondation Bill and Melinda Gates. A noter que ce Café média Wash a été lancé après une cérémonie d’ouverture officielle marquée par les allocutions du directeur national de la santé publique, Dr Pius CossiGounadon, de la vice-présidente du Canea, Blanche Blakassi, et du représentant de la Maison de la société civile, Patrice Affo.