Le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) séjourne depuis hier dimanche 3 novembre au Bénin. José Graziano da Silva a salué les performances agricoles du pays, lors d’une séance de travail au palais de la Marina.
Par Gnona AFANGBEDJI
La carte de la faim de la FAO édition 2013 rend mieux compte des progrès accomplis ces dernières années en matière de production agricole au Bénin. Sur cette carte présentée hier au président de la République, le Bénin est coloré en vert foncé, indicateur des pays ayant connu des avancées dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Ce progrès, faut-il encore le rappeler, lui a valu le 16 juin dernier un certificat de mérite de la FAO, pour avoir atteint avant l’échéance 2015, l’une des cibles de l’Objectif 1 des OMD, à savoir l’éradication de la faim.
Le taux de sous-alimentation du pays est passé de 22% en 2000 à 8% en 2012. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, n’a pas manqué de saluer les performances agricoles du Bénin, lors d’une séance de travail avec le président de la République. «Le Bénin a enregistré des avancées notables en matière de sécurité alimentaire.
Notre souhait est qu’il poursuive ses efforts pour servir de véritable grenier à la sous-région car nous ne pouvons pas lutter contre l’insécurité alimentaire dans le Sahel en ignorant le Bénin», soutient-il. Pour atteindre ce nouveau cap, le patron de la FAO rassure que le soutien de son institution ne fera pas défaut.
En partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), l’agence onusienne prépare un programme spécial d’accompagnement de l’agriculture béninoise afin que le pays constitue une réserve vivrière pour combler le déficit céréalier structurel dans les pays du Sahel.
Ce déficit est estimé à environ 3,5 millions de tonnes de céréales chaque année. «L’agriculture n’a pas d’avenir si elle n’est pas capable d’attirer la jeunesse», affirme José Graziano da Silva, saluant le gouvernement béninois qui s’inscrit dans une vision de transformation rurale.
L’idée, explique le président de la République, c’est d’opérer un retour des jeunes à la terre, en mettant à leur disposition des outils modernes de production. «Nous ne voulons plus que les jeunes quittent leur terroir.
Et l’agriculture constitue pour nous un instrument adéquat pour stopper l’exode et réaliser la transformation rurale, fondement de la transformation économique», mentionne Boni Yayi. Il a ensuite fait souligner les défis importants qui restent à relever pour faire du Bénin, une véritable puissance agricole.
Signature d’accord entre le Bénin et la FAO
En marge de la séance de travail entre le président de la République et le directeur général de la FAO, le Bénin et l’Agence onusienne ont signé un accord pour le financement d’un programme d’urgence au profit des populations sinistrées de Malanville et de Karimama.
Cette signature est le fruit du S.O.S que le président de la République a lancé aux organismes internationaux à la suite des inondations qui ont emporté des milliers d’hectares de cultures dans la région de Malanville et de Karimama.
Selon Elisabeth Balépa, représentante résidente de la FAO au Bénin, ce programme d’urgence permettra d’offrir des semences aux populations sinistrées pour compenser les pertes de récoltes occasionnées par les inondations.
La FAO annonce également la mise en place d’un autre programme devant aider les zones concernées pour les aider à sortir de la vulnérabilité actuelle. Le directeur général de la FAO et le président de la République devront effectuer ce jour une visite dans les zones sinistrées de Malanville et de Karimama. G.A.
