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Scrutin du 28 avril sans l’opposition : L’appel à la résistance du Pcb

Publié le lundi 8 avril 2019  |  Matin libre
Philippe
© Autre presse par DR
Philippe Noudjènoumè, Professeur , constitutionnaliste et 1er secrétaire du Parti Communiste du Bénin (Pcb)
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Le Parti communiste du Bénin (Pcb) continue de donner de la voix quant aux législatives du 28 avril prochain, qui vont visiblement se tenir, pour la première fois au Bénin, sans les forces poli-tiques de l’opposition. Dans un long communiqué, le parti des ” rouges ” appelle le peuple sou-verain à la résistance contre une telle chose. Lire le communiqué.


DECLARATION A PROPOS DE LA VALIDATION PAR LES PRESIDENTS DES INSTITUTIONS DES ELECTIONS EXCLUSIVES DU 28 AVRIL 2019



Dans un communiqué en date du 1er avril 2019, signé par Joseph Gnonlonfoun, intronisé porte-parole pour la circonstance, il est annoncé que les présidents des institutions constitutionnelles, élargies au Médiateur de la République et au Président de la CENA, « regrettant l’absence de consensus, … appellent à la poursuite du processus électoral et à la tenue des élections à bonne date. » ; et ceci « après avoir salué les efforts du Président de la République pour un dialogue politique ouvert en vue de l’organisation apaisée des élections législatives plus ouvertes » (sic)

1- Ainsi, les Présidents des institutions constitutionnelles à savoir l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, la Haute Autorité de l’Audio-visuelle et de la Communication (HAAC), la Haute Cour de Justice, le Conseil Economique et Social (CES), ainsi que le Médiateur de la République et le Président de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), censées être des institutions de contre-pouvoirs, non seulement se sont toutes aplaties devant la décision d’exclusion des partis politiques de l’opposition des prochaines élections législatives par l’autocrate Patrice Talon, mais pire, prennent le devant pour décréter, en ses lieu et place, l’absence de consensus et la tenue des élections législatives avec les seuls deux partis privés siamois du Chef de l’Etat. Elles viennent confirmer, de façon brutale, qu’elles sont désormais les instruments dociles du pouvoir autocratique de Patrice Talon.

2- Cette décision de toutes les institutions réunies et regroupées, montre en fait le degré de pourriture où en est arrivé le système en place. La force de l’argent a, depuis longtemps transformé, ces institutions en chambres de commerce, où les décisions se prennent contre espèces sonnantes et trébuchantes par des serviles au pouvoir en place. Talon, arrivé au pouvoir, a eu à vassaliser toutes ces institutions et en a fait des paravents de ces décisions autocratiques. L’Assemblée nationale nous en a donné toutes les preuves par les propositions de lois scélérates, mais également la désignation par elle des éléments voulus par Talon pour la Cour constitutionnelle, dont notamment Djogbénou, ministre de la justice en fonction, non pas par le Président de la République, mais par l’Assemblée nationale. Toutes les institutions montrent leur faillite. Elles sont toutes discréditées pour parler au nom du peuple.

3- Il n’y a plus de contre-pouvoir. Seul reste le peuple lui-même pour se prendre en charge et se sauver. Cette situation grave, appelle l’esprit de sacrifice, le don de soi, le patriotisme et la probité, en vue de la solidarité dans le combat pour vaincre la nouvelle autocratie.

Le PCB qui avait eu à mener et diriger la lutte contre l’ancienne autocratie, celle du PRPB-Kérékou, est interpellé de toutes parts à ce sujet. Parti attaché aux intérêts du peuple, le PCB a toujours pris ses responsabilités contre vents et marées ; il n’a jamais ménagé et ne ménagera pas sa contribution. C’est à cet effet qu’il n’a de cesse de rappeler la nécessité de l’esprit de sacrifice, de don de soi, de patriotisme et de probité pour toute victoire du peuple contre ses oppresseurs.

On entend les gens interpeller le Parti : « Ah, le PCB est là » ou « on compte sur vous ! Ah, le temps du PCD », évoquant par-là, la période héroïque de combat du peuple du Bénin sous l’instigation déterminante du PCD.

4- Oui, il en a été ainsi, mais ce qu’on oublie de reconnaitre, c’est que ces valeurs (esprit de sacrifice, probité et patriotisme), indispensables pour la victoire ont été systématiquement combattues et vilipendées par les chantres du Renouveau au sortir de la conférence nationale de 1990. Dans leur croisade contre le PCB qu’ils ont tenté de toujours marginaliser et mépriser, les responsables au sommet de l’Etat et leurs soutiens tout au long des 30 dernières années, ont répandu au sein des jeunes générations, en parole et par l’exemple, l’esprit de facilité, l’arrivisme, l’escroquerie et l’opportunisme politiques. Ils ont vanté la corruption et les corrompus, honoré les apatrides, prêché le mépris de la probité et du patriotisme dans la gestion du bien public. Ils ont réprimé les combattants et/ou combattu toute manifestation de ces vertus cardinales qui font l’âme d’une Nation : la bravoure, la générosité, l’oubli de soi pour le pays.

Dans cette optique, ils n’ont jamais indemnisé les victimes de l’autocratie, ni porté aux nues la bravoure des jeunes qui dans la fleur de l’âge se sont sacrifiés pour les libertés et l’avènement de la démocratie dans notre pays. Les Thérèse Waounwa, Aboubacar Baparapé, Pascal Fantodji pour ne citer que ceux-là, n’ont jamais été décorés ; les martyrs tels Luc Togbadja, Rémy Akpo-kpo-Glélé sont piétinés. Ce qui est répandu, c’est que le gestionnaire intègre est traité de stupide ; le jeune militant du PCB est insulté comme ayant choisi la voie de la misère ; la passion dans le verbe et l’action militante sont assimilés à la violence à combattre. Cette pratique se poursuit avec le mépris ouvert du PCB, même par les partenaires de l’opposition dans le combat actuel.

5- La remontée des combats pour notre salut commun des griffes du despote actuel exige la remise en cause collective de la part de tous les patriotes et démocrates de ces contre-valeurs véhiculées par tous les pouvoirs sous le Renouveau. L’exemple des peuples dans le monde et le nôtre en particulier dans la lutte contre la dictature de Kérékou a montré que sans esprit de sacrifice, de don de soi, sans le patriotisme et la probité, on ne peut vaincre un pouvoir despotique, qui plus est celui autocratique de Patrice Talon.

6- Mais le PCB reste confiant devant la gravité de la situation. Aucune autocratie ne perdure à cette ère de grands progrès éthiques au niveau mondial. Par ailleurs, notre peuple a développé une capacité de résistance étonnante, à l’exemple de ses héros, Béhanzin, Bio Guera, Kaba, etc. La victoire contre le pouvoir autocratique du PRPB-Kérékou est encore présente dans les mémoires et des acteurs de proue sont toujours présents, dont le PCB. Les ouvriers, les travailleurs de toutes conditions, les artisans et paysans pauvres opprimés et exploités se lèveront. La jeunesse confrontée à des difficultés monstres à l’école et dans la vie s’adaptera à coup sûr et ne démissionnera pas devant sa mission historique de se battre pour son avenir. Le pouvoir autocratique, affameur et de pillage, ne lui offre d’autre alternative que de se battre et vaincre, ou se taire et mourir. L’autocratie de Talon, pouvoir avatar du Renouveau, sera vaincue ; et ce, pour un autre régime, pour une gouvernance patriotique et de probité.

Voilà pourquoi, le PCB lance un appel pressant à tout le peuple à la résistance.

Il demande à toutes les classes et couches populaires, à tous les patriotes et démocrates à l’intérieur comme à l’extérieur du pays de se lever partout et de mettre sur pied dans toutes les communes, les arrondissements, les villages et quartiers de ville, dans les administrations et services, des comités divers de résistance et d’action contre l’autocratie et pour l’établissement de la souveraineté populaire.

Alors, au combat, à la victoire !


Cotonou, le 2 avril 2019

Le Parti Communiste du Bénin
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