Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), Fatouma Amadou Djibril a animé un point de presse en début d’après-midi du vendredi 1er novembre dernier. La situation de la Société du développement du coton (SODECO) était le seul sujet abordé. La sortie médiatique a eu lieu dans les locaux du ministère à Cotonou en présence du directeur général de la société nationale pour la commercialisation agricole (SONAPRA) et d’autres cadres du MAEP.
Par Thibaud C. NAGNONHOU
Tendons-nous vers la reprise en main de la Société du développement du coton (SODECO) par l’Etat ? Assurément oui. En tout cas, si on s’en tient aux déclarations du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Fatouma Amadou Djibril lors d’un point de presse vendredi 1er novembre dernier, c'est l'option qui semble se dessiner.
Selon elle en effet, les 17,5% de la SODECO représentant les actions du public béninois et étranger précédemment cédées à la Société commune de participation (SCP) de Patrice Talon, actionnaire majoritaire avec 51% d’actions, doivent désormais être rétrocédées à l’Etat béninois qui détenait 49%.
La reprise de ces 17,5% par l’Etat béninois porte ainsi à 66,5% les actions détenues par celui-ci au niveau de cette société. En conséquence, l’Etat béninois devient l’actionnaire majoritaire au détriment de la SCP de Patrice Talon, a expliqué le ministre Fatouma Amadou Djibril.
Elle ajoute que cette nouvelle répartition du capital de la SODECO implique de droit la recomposition du Conseil d’administration et la nomination d’un nouveau directeur général à la tête de la société.
Aux dires du ministre, le gouvernement a été obligé de prendre ses responsabilités par rapport à la SODECO suite à un certain nombre de dysfonctionnements qui ont court au niveau de cette société.
Ces dysfonctionnements ont pour noms, la mauvaise gestion, vu que la SODECO n’a jamais présenté de bilan à ses actionnaires depuis sa création en 2008 et la non certification des comptes jusqu'à ce jour.
C’est au regard de tout cela que l’Etat, garant du respect des textes législatifs et réglementaires, est en droit de réclamer la rétrocession des 17,5% illégalement détenus par la SCP de Patrice Talon, conformément à la convention qui créée la SODECO et de rétablir le public national et étranger dans ses droits, a expliqué Fatouma Amadou Djibril qui a réitéré la détermination du gouvernement à redonner espoir à la filière coton. C’est d’ailleurs dans ce cadre, explique-t-elle, que le gouvernement a pris ses responsabilités lors du Conseil des ministres du 25 septembre dernier, en décidant de la reprise des 17,5% de l’Etat béninois.
«Le monopole privé ne saurait dicter sa loi au secteur coton», a martelé le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP)....