Du concret, de l’essentiel aux saveurs numériques pour le décollage économique du Bénin. Si l’ambition de Patrice Talon de positionner le Bénin comme la star du numérique en Afrique à l’horizon 2021 existait il y a belle lurette, depuis peu et avec le dernier Conseil des ministres, les jalons sont posés afin qu’effectivement, les fruits tiennent la promesse des fleurs. Ainsi, suite aux sollicitations de l’expertise estonienne, une transformation digitale de notre pays s’en va très prochainement se concrétiser. A cette fin, il est question de la mise en place d’une ‘‘Plateforme nationale d’interopérabilité et d’un portail des services en ligne’’. En terme clair, cela suppose la dématérialisation des services publics et un système qui épargne les populations de nombreuses tracasseries.
Déjà, premier avantage d’une solution qui s’impose dans un contexte évolutif des approches relationnelles dans le monde, il y a la disponibilité, en temps réel, de l’information. Dans ce cas-ci, sur la Plateforme à venir, le contenu fera, à n’en point douter, la part belle aux différentes procédures, démarches, services et opportunités offerts par l’Etat. Grâce à cet outil combien moderne donc, plus aisée et plus rapide sera la demande d’établissement des pièces d’identité, passeports, casier judiciaire, certificat de nationalité et autres. Pareille pour la gestion des payes des fonctionnaires, celle des marchés publics, la protection sociale et la création d’entreprise en ligne. Tellement approprié pour relever les défis du présent, ce même outil autorisé au dernier conclave gouvernemental viendra au secours du suivi de la protection sociale et de l’évaluation des politiques publiques.
Toutefois, pour véritablement accompagner cette ambition en faveur du numérique et de la dématérialisation des services publics, il faut au préalable, un environnement favorable. D’abord, il s’agit de la disponibilité de l’énergie électrique et du nivellement par le haut de l’appropriation des Tics par les populations. Ensuite, et c’est capital, que l’accès et le débit de la connexion internet soient irréprochables. Mais avant tout, n’oublions pas que même le moins coûteux des smartphones est encore hors de portée de certains consommateurs béninois et que les cybercafés sont désormais hyper rares.
En définitive, pour une envolée digitale voulue et planifiée, il y a un prix à payer. A mon avis, et puisque les campagnes électorales s’accommodent bien des promesses, mêmes les plus farfelues, voyons voir si, comme l’avait dit l’autre, au lieu d’un étudiant, un ordinateur, il ne serait pas possible d’envisager un mécanisme pour que ces gadgets ne nous coûtent presque plus rien. De plus, dans les parages, il y a toujours ces fameux Mo qui en quelques clics s’épuisent. En un mot, dématérialisation de l’administration publique dans les plus brefs délais, c’est bien beau mais, accompagnement pour son effectivité et sa jouissance par tous, c’est encore mieux.
Au vu de tous ces paramètres, d’une ambition noble à une révolution digitale profitable à la masse, le gouvernement de la Rupture doit savoir qu’il a encore des ingrédients basics à réunir. Cependant, sur la route du Portail des services en ligne, assurons-nous, dans un premier temps, qu’entre vitesse et précipitation, il n’y ait pas confusion. Puis, sans discrimination et sans favoritisme, goûtons aux délices d’un service qui un peu plus nous rapproche de l’émergence. 2021 n’est plus loin. Alors hâtons-nous !
Angelo DOSSOUMOU