Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
NTIC
Article
NTIC

Période électorale et réseaux sociaux: Les pièges à éviter par les internautes au Bénin

Publié le vendredi 12 avril 2019  |  La Nation
Facebook
© Autre presse par DR
Facebook
Comment




La paix est un comportement, tel l’enseigne l’adage. Cette valeur est également prônée sur les réseaux sociaux, notamment en cette période électorale où les internautes rivalisent d’arguments et d’ardeur pour soutenir ou critiquer tel ou tel camp. Mais, attention à ne pas tomber dans les travers punis par la loi.

Les campagnes électorales riment généralement avec toutes sortes d’éloges à l’honneur de tel ou tel parti ou candidat. C’est aussi l’occasion de critiques formulées contre un candidat X ou Y. Les prochaines législatives ne feront certainement pas exception à la règle. Les différents canaux de communication seront mis à contribution pour chanter les mérites des uns et décrier les faiblesses des autres. Les réseaux sociaux, nouveaux médias de communication, seront abondamment sollicités. Et à juste titre. Modernité oblige !
Selon Murielle Alapini, consultante en communication « La période électorale est une période où l’on fait le plus appel à nos sensibilités, à nos vécus, donc à nos émotions ». Il est important alors pour les internautes de jauger le contenu des informations qui vont circuler sur les réseaux sociaux. « En période électorale, il faut prendre du recul quand les informations nous parviennent et vérifier si elles sont propagées sur d’autres canaux avant de les relayer », préconise-t-elle.
Entre les appels propagandistes sur la toile et les messages de sensibilisation, il y a une limite à ne pas franchir, celle de la déviance.Bien souvent, les internautes les plus surexcités s’appliquent peu en la matière. Pourtant, la communication digitale répond à des règles.
« Les internautes doivent savoir que le web n’est plus une zone de non-droit au Bénin. Tout bon comportement dont nous faisons preuve dans la réalité doit être transposé dans le monde virtuel pour éviter des problèmes », souligne Elias Guivi, vice-président de l’association‘’Voix et Actions citoyennes’’ et coordonnateur de ‘’Peacevote 229’’.

Des comportements à adopter

Selon Elias Guivi, la culture de la paix et de la tolérance doit être la chose la mieux partagée en cette période électorale.« En cette période très sensible, les internautes doivent prioriser les contenus qui sont de nature à consolider la paix, à renforcer l’unité nationale et qui ne sont pas des outrages à nos compatriotes ni aux institutions. Ils doivent éviter tout contenu qui fait l’apologie de la haine, de la discrimination et de la violence », insiste-t-il.
Pour éviter les déviances, il énonce cinq comportements à promouvoir dans l’espace numérique. Premièrement, il s’agit « d’éviter de publier et de partager des publications tendant à injurier, haïr ou porter atteinte à la vie privée ». Deuxièmement, les internautes doivent « se garder de relayer la rumeur ou les informations dont on ne pourra pas prouver la véracité devant les tribunaux ». Troisièmement, il leur conseille d’éviter « de porter atteinte aux données personnelles et à l’intégrité du système informatique des institutions en charge des élections ». Le quatrième principe qu’énonce le coordonnateur de Peacevote 229 consiste à « s’abstenir de faire de la propagande au mépris de toutes les règles en la matière ».
La cinquième conduite à tenir consiste à ne pas ériger les médias sociaux en des espaces de contestation au détriment des juridictions compétentes.
Selon le vice-président de ‘’Voix et Actions citoyennes’’ dont l’association anime depuis un moment des campagnes de sensibilisation en ligne, tout internaute doit s’évertuer à vérifier les sources des informations qui lui parviennent. Ceci passe par des renseignements sur la crédibilité des acteurs, le croisement des dates et des personnes impliquées.
Mieux, les règles de conjugaison trouvent tout leur sens pendant cette période sensible. L’utilisation abusive de certains temps est à éviter. « Si les internautes constatent que dans une publication le conditionnel est trop fréquent, ils doivent faire très attention quant à la certitude des informations », conseille-t-il.
Au demeurant, les peines sont très lourdes en matière d’infractions dans l’espace numérique au Bénin. C’est pourquoi il préconise l’éducation aux médias des internautes. « Les peines vont de quelques mois à la réclusion criminelle suivant le forfait. Elles vont également de quelques centaines de mille à vingt-cinq millions de francs Cfa selon les forfaits », avertit-il, en insistant sur l’article 574 du Code du numérique : « Est puni de cinq ans d’emprisonnement et 25 millions de francs Cfa d’amende le fait de porter atteinte à l’intimité et à la vie privée d’autrui via un réseau de communication électronique ».
Murielle Alapini, consultante en communication, renchérit et fonde son argumentaire sur quelques dispositions du Code du numérique. « Aujourd’hui, tout internaute est responsable de ses publications sur le net, souligne-t-elle évoquant l’article 548 du Code du numérique qui sanctionne la diffusion du matériel raciste et xénophobe par le biais d’un système informatique. Elle insiste, par ailleurs, sur l’article 552 du même document, qui sanctionne les incitations à la haine et à la violence, l’article 553 qui punit les « incitations à la rébellion », et l’article 555, qui punit les « incitations à la commission d’une infraction ». Les internautes sont avertis et savent désormais à quoi s’en tenir pour éviter les contenus abusifs en ligne.

Maryse ASSOGBADJO
Commentaires