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Rentrée parlementaire/ Crise préélectorale : Houngbédji prêche dans le désert

Publié le lundi 15 avril 2019  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
le Président du Prd, Adrien HOUNGBEDJI
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Vendredi dernier s’est ouvert au Palais des gouverneurs la 1ère session ordinaire de l’année 2019. Cette session qui est en même temps la dernière de la 7e législature devrait être, aux dires de certains, l’ultime occasion de recherche de consensus pour des Législatives inclusives. En tout cas, le président de l’Assemblée nationale y croit encore. Le message qu’il a délivré s’inscrit dans cette dynamique. « (…) avons-nous pour autant épuisé toutes les voies du dialogue et de la concertation ?

J’ai la faiblesse de croire que non. J’ai la faiblesse de croire que tout est encore possible », a déclaré Me Adrien Houngbédji avant de poursuivre : « Le peuple béninois exige que nous préservions la vitalité de sa démocratie, et que nous protégions les droits et les libertés chèrement conquis. Notre peuple veut que nos élections législatives, soient inclusives, c’est-à-dire ouvertes à tous, apaisées, et qu’elles soient libres et transparentes », a-t-il ajouté. Seulement, cet optimisme qu’affiche le président de l’Assemblée nationale contraste avec la réalité. D’ailleurs, on n’avait qu’à regarder l’auditoire pour s’en convaincre. Il n’y avait, vendredi dernier, devant le président de l’Assemblée nationale que les présidents d’Institutions, les sages et têtes couronnées et un échantillon de députés. L’ouverture de la session ayant coïncidé avec le démarrage de la campagne électorale pour les Législatives du 28 avril, la plupart des députés du Bloc de la majorité présidentielle étaient absents à l’hémicycle. Le quorum n’ayant pas été atteint, la session n’a pu véritablement s’ouvrir. Les mêmes députés de la Majorité qui, la veille, affirmaient que c’est la session de la dernière chance, ont préféré aller battre campagne plutôt que de chercher encore un consensus. C’est ainsi que Me Adrien Houngbédji s’est retrouvé seul dans son désir de vouloir sauver les meubles, d’essayer une dernière fois un consensus pour des Législatives ouvertes. Mais depuis, il a dû se rendre à l’évidence que définitivement, les carottes sont cuites et que les députés Up et Br ne sont plus dans cette logique.

M.M

Lire ci-dessous le discours

DISCOURS DE S.E. Me ADRIEN HOUNGBEDJI, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN A L’OCCASION DE L’OUVERTURE SOLENNELLE DE LA PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE L’ANNÉE 2019

Monsieur le Président de la Cour Suprême

Monsieur le Président de l’Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication

Madame et Messieurs les Présidents des institutions de la République ;

Mesdames et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée Nationale ;

Mesdames et Messieurs les membres de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale ;

Honorables Députés à l’Assemblée nationale ;

Monsieur le Ministre ;

Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique et consulaire ;

Mesdames et messieurs les représentants des Organisations internationales ;

Mesdames et Messieurs les Généraux et Officiers supérieurs du Haut commandement militaire ;

Mesdames et Messieurs les représentants de l’Association nationale des anciens parlementaires ;

Monsieur le Préfet du département de l’Ouémé ;

Monsieur le Maire de la ville de Porto-Novo ;

Majestés, Autorités traditionnelles ;

Mesdames et Messieurs les Notables et Sages de la ville de Porto-Novo ;

Distingués invités en vos rangs et qualités respectifs ;

Mesdames et Messieurs ;

Je suis particulièrement heureux de vous accueillir à l’occasion de cette rentrée parlementaire qui consacre l’ouverture de la 1ère Session ordinaire de l’année 2019 de notre Assemblée Nationale.

Au nom de tous mes collègues députés, et mon nom personnel, je vous souhaite la bienvenue à l’Assemblée Nationale. En nous honorant de votre présence, vous témoignez de votre attachement aux valeurs qui fondent la République au premier rang desquelles la démocratie. Soyez en remerciés.

Chers invités,

Chers collègues,

La Session parlementaire qui s’ouvre aujourd’hui revêt un caractère particulier. Elle est en effet la dernière Session ordinaire de la 7e législature. Mais elle advient aussi dans un contexte politique spécial, qui nous invite à nous souder et à nous questionner.

Ce 12 avril marque l’ouverture de la dernière session de la 7ème législature. Il marque aussi le début de la campagne des élections législatives. Il s’agit certes d’une coïncidence. Mais on peut aussi y voir un signe, un clin d’œil de l’Histoire. Je me garderai de l’interpréter.

La préparation et l’organisation des prochaines élections législatives se déroulent dans un climat de tension. Si cette tension est une occasion d’arriver à maturité de notre démocratie, oui alors, et alors seulement, elle serait porteuse d’espoir. Mais si elle est au contraire prétexte à violence, à remise en cause de l’ordre constitutionnel, et de l’état de droit, elle nous aura projetés dans une aventure aux conséquences incalculables.

Pour que cette tension soit porteuse d’espoir et pour qu’elle s’éloigne des tentations de l’aventure, il nous faut impérativement retrouver les vertus du dialogue et du consensus sur les questions qui opposent les uns aux autres, en privilégiant encore et toujours, l’intérêt supérieur de la Nation. La Sagesse doit avoir droit de cité dans la cité.

C’est le lieu de saluer la disponibilité dont font preuve, non seulement la classe politique, mais aussi la société civile, les confessions religieuses, les experts, la Communauté internationale et tous ceux qui croient au modèle démocratique béninois.

Chers collègues,

La Session extraordinaire que nous avons clôturée le 1er avril dernier est riche d’enseignements, même si elle n’a pas abouti aux résultats que la Nation escomptait. Je voudrais rappeler qu’au cours de cette session extraordinaire, des propositions avaient été faites par le Comité paritaire mouvance/opposition que j’ai présidé, pour permettre à notre pays d’organiser des élections législatives inclusives et apaisées, grâce à deux (02) lois dérogatoires, modificatives et complétives de la Charte des Partis et du Code électoral, et grâce à une modification de l’article 80 de la Constitution.

Ces propositions n’ont pas été adoptées, faute de consensus. Mais en les écartant, avons-nous pour autant épuisé toutes les voies du dialogue et de la concertation ?

J’ai la faiblesse de croire que non. J’ai la faiblesse de croire que tout est encore possible.

Me référant à la qualité de nos échanges, je forme ici le vœu que ce dialogue se poursuive aussi longtemps qu’il sera nécessaire, afin que nous parvenions à un accord politique bénéfique pour toutes les composantes de notre classe politique.

Le communiqué qui sanctionne la dernière réunion entre le collectif des Présidents d’Institutions et le Président de la République, affirme l’attachement des institutions à « la poursuite du processus électoral et à la tenue des élections à bonne date ».

Si, en ma qualité de Président de l’Assemblée Nationale, il est de mon devoir d’accompagner notre institution vers des élections législatives dans le respect des lois, il est aussi de mon devoir de me placer au-dessus de tout calcul ou posture politique, envers et contre toutes les rigidités politiciennes.

Mon seul et unique agenda, est d’assurer les fonctions républicaines que me confèrent la Constitution et les lois, de contribuer à préserver l’aura et la qualité de notre démocratie et d’œuvrer pour la paix.

Car ne nous y trompons pas ! Notre Peuple et la Communauté internationale qui nous a hissé au rang de modèle, n’attendent pas seulement de nous, que nous respectons le calendrier électoral.

Le peuple béninois exige que nous préservions la vitalité de sa démocratie, et que nous protégions les droits et les libertés chèrement conquis.

Notre peuple veut que nos élections législatives, soient inclusives, c’est-à-dire ouvertes à tous, apaisées, et qu’elles soient libres et transparentes.

Il est de mon devoir d’accompagner notre institution vers la réalisation de cette légitime ambition de notre Peuple. Je continuerai à accomplir ce devoir auprès de chacun et de tous, dans le même esprit de dialogue et de tolérance.

Nous avons déjà démontré par le passé, notre capacité à aboutir par le dialogue, à des solutions consensuelles et valorisantes pour notre classe politique et pour notre pays. Ces occasions ont toujours nécessité des concessions de part et d’autre, dans un sursaut patriotique. C’est à ce sursaut patriotique que je voudrais à nouveau vous appeler aujourd’hui. C’est à ce sursaut patriotique que nos populations et nos électeurs nous appellent.

Honorables députés,

Chers collègues,

Permettez-moi de vous souhaiter à nouveau un bon retour à l’hémicycle, seulement quelques jours après la dernière Session extraordinaire qui s’est achevée le 1er avril dernier. L’importance de la Session ordinaire qui s’ouvre aujourd’hui tient autant au contexte politique que je viens de décrire, qu’à l’agenda des débats que nous aurons. À quelques semaines de la prochaine échéance électorale, elle sera sans aucun doute le testament de la 7e législature.

Cette législature aura été pleine de défis pour notre démocratie et pour notre institution. Il nous a fallu répondre aux aspirations croissantes de la Nation, vers un État de plus en plus proche de la vie de ses citoyens, animé par une classe politique performante, et capable de porter des projets de société structurés pour le bien-être de tous les béninois. Ainsi, en jetant un regard rétrospectif sur ces dernières années, je me réjouis d’avoir porté le leadership de certains des changements qui imprimeront à notre pays une nouvelle culture politique plus responsable, plus constructive, et plus efficace.

C’est l’occasion aussi, chers collègues, de vous exprimer mes sincères félicitations pour le travail abattu au cours cette législature. Nos débats ont parfois été houleux mais ils ont toujours été marqués par la responsabilité et le sens élevé du devoir républicain qui est le nôtre. Je vous félicite en particulier pour l’esprit de tolérance qui a continuellement présidé à nos débats, dans l’accomplissement de nos missions constitutionnelles.

Je suis convaincu que c’est dans ce même esprit que les travaux de la session qui s’ouvre se poursuivront.

Je voudrais vous dire, pour clore, que ce fut pour moi un plaisir et un honneur d’être votre président.

Merci à vous tous, membres du personnel, présidents et membres des institutions, membres du corps diplomatique, partenaires financiers, organes de presse. Merci à vous tous pour votre contribution au service de la démocratie et de la paix.

Vive l’Assemblée nationale !

Vive le Bénin !

Je vous remercie.

Kola PAQUI

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