Le représentant des candidats de l’Union progressiste aux législatives de 2019, Mariam Chabi Talata, suppléante du candidat Sacca Lafia, s’est adressée, samedi 13 avril 2019, aux militants et sympathisants à la faveur d’un meeting tenu à Parakou. Dans son allocution, tout en évoquant les motifs de la non-participation de certains partis aux législatives, elle a expliqué aux populations, les idéaux de l’Union progressiste.
Allocution du représentant des candidats aux élections législatives de 2019
Monsieur le président de l’Union progressiste.
Messieurs les vice-présidents de l’Union progressiste.
Messieurs les membres de la coordination exécutive nationale.
Messieurs les membres du bureau politique national.
Mesdames et Messieurs les candidats de l’Up aux élections législatives.
– Mesdames et messieurs les élus communaux et locaux de l’Up.
– Mesdames et messieurs les responsables et membres des structures provisoires locales, communales et départementales de gestion de l’Up.
– Sages et notables de Parakou et environs.
– Camarades militantes, militants et sympathisants de l’Up.
– Populations de Parakou.
Mesdames et messieurs
L’élection des députés est une sélection, un test, une évaluation à plusieurs étapes interdépendantes et importantes dont la banalisation peut être suicidaire. Nous le savons maintenant.
C’est pourquoi, je ne peux commencer cette allocution sans présenter au nom de mes pairs, mon profond et sincère sentiment de gratitude à l’intelligentsia, la superstructure de l’Up, le présidium, qui nous a permis de franchir avec succès les deux premières étapes de cette épreuve : notre existence légale en tant que parti et la validation de notre participation à cette législative.
Honorables membres du présidium, votre foi en la nécessité du progrès de notre pays, votre sens du devoir, de l’honneur, votre expérience, et votre rigueur, nous imposent aujourd’hui comme un parti dont l’administration ne souffre d’aucune lacune.
Certains évidemment pensent que ces deux premières étapes ne devraient pas être traitées avec sérieux et rigueur. Pour nous, parce qu’elles déterminent la qualité des résultats finaux, il n’est pas responsable de les gérer de façon légère et banale.
Nos remerciements au chef de l’Etat, chef du gouvernement, le président de la République, Guillaume Athanase Talon dont le leadership, l’accompagnement, le coaching et les appuis divers ont été déterminants dans notre parcours. Comme nous, des partis ont tenté de se regrouper, de se constituer en grand parti d’envergure nationale, ils ont échoué par manque d’encadrement, de coaching.
– Notre gratitude à tous les militants Up non retenus sur la liste de cette législative. Votre discipline camarades, traduite par l’acceptation de la décision des hautes instances du parti vous honore et vous grandit. Votre engagement et votre présence à nos côtés consolident les acquis de notre parti et nous promettent des lendemains heureux. Rien de grand et de beau ne peut se faire collégialement sans une discipline de groupe.
– Nos remerciements enfin à tous ceux qui, comme vous, ont accepté le positionnement des candidats que nous sommes à cette législative, aux membres des différentes instances du parti, aux militants et aux sympathisants pour la confiance placée en nous.
– Honorables membres du présidium, camarades militants, vous avez tous joué votre partition,
– il nous reste à jouer la nôtre dans un contexte inédit de grande rupture, d’assainissement de nos pratiques et mœurs politiques.
Camarades militants et sympathisants de l’Up vos premiers candidats aux législatives s’activent et vous promettent la victoire dans un contexte social particulier marqué par la méfiance, la suspicion les invectives de tous genres, l’hostilité, les appels à la désobéissance civile, la révolte l’insurrection, la mutinerie, bref la remise en cause des acquis de notre république.
– Respectés dirigeants, camarades militants et sympathisants, la particularité du contexte de campagne qui est le nôtre impose une stratégie ciblant à la fois nos adversaires légaux et légitimes et ceux qui ont échoué à le devenir.
– Avant d’affronter les premiers il nous reviendra, partout où nous passerons, de déconstruire l’imaginaire véhiculé dans la société par les seconds dans le but, d’empêcher la tenue de cette élection, et de nous plonger dans un vide juridique préjudiciable au fonctionnement harmonieux de nos institutions, de notre pays.
– Il nous faut nécessairement, face aux seconds, établir la vérité en interrogeant les faits afin d’amener ceux qui, sans parti pris, sans interprétations tendancieuses ont envie de comprendre, l’inédit, l’insolite avant de se déterminer.
C’est pourquoi à la question de l’exclusion des partis de l’opposition à cette compétition il nous faut répondre aux uns et aux autres que contrairement à ce que l’on croit, l’opposition a elle-même savamment planifié et organisé la son exclusion de cette compétition politique dans le but d’arrêter les réformes initiées et de maintenir le statu quo.
Pour s’en convaincre, il suffit de revenir à un ensemble d’attitudes, de comportements capricieux, provocateurs et suicidaires.
– De fait, comment comprendre que l’opposition, après avoir participé aux travaux de la commission sur la réforme du système partisan et voté les mécanismes qui en ont découlé, échoue à se regrouper et les dénonce ensuite ? Degangan !
– Par quoi expliquer le fait qu’elle porte plainte contre les structures chargées de l’organisation de cette législative et refuse d’admettre les décisions issues de ses requêtes ? Degangan !
– Comment qualifier le fait qu’elle réclame la dissolution de toutes les institutions qui émettent des avis contraires aux siens, dans un Etat de droit ? Degangan!
– A quoi relier le fait qu’elle affirme son attachement au consensus, à la paix tout en diabolisant tous les acteurs clefs du dialogue social ? Degangan !
– A quoi rattacher enfin sa revendication de participation aux élections du 28 avril et sa réclamation d’une assise nationale pour discuter de cette participation. ? Degangan !
Distingués dirigeants, camarades militants, cette chaîne de comportements de l’opposition qui relèvent du paradoxal, du contradictoire et véritablement du dilatoire n’est pas naïve.
Elle est réfléchie et mise en œuvre pour arrêter la marche de notre pays vers la transparence, la justice, le progrès.
Les progressistes en sont conscients. L’opposition s’est auto exclue pour empêcher notre marche vers le respect, la dignité l’épanouissement.
Mais alors pourquoi, nous accuse-t-on de ce qui est advenu ? Pourquoi veut-on nous rendre responsable de l’absence de l’opposition à cette élection ?
– Tout simplement parce que, dans notre imaginaire, sous les tropiques, il n’y a pas de suicide, pas de mort naturelle. Toute mort en Afrique est un meurtre.
– L’opposition en est consciente et en a tenu compte dans ses plans. Il nous revient d’être aujourd’hui, la police scientifique qui établit son suicide, cette mort provoquée par elle-même.
– Honorables dirigeants de l’Up, militants et sympathisants la particularité de cette élection réside dans le fait qu’elle nous impose deux fronts de lutte, deux champs de bataille et deux défis de taille à relever : le taux de participation et la victoire de notre parti. Pourtant, avant les hostilités on prédit qu’avec « l’absence » de l’opposition, nous allons vaincre sans périls, gagner sans combattre, que cette élection est sans choix, sans enjeux, que s’il advenait que nous soyons élus, nous serons des députés nommés, monocolores, sans personnalité, des députés godillots, incapables de défendre leur pays.
Mais qu’on nous dise sincèrement si des députés, élus aux élections dites inclusives ont jamais été traités autrement dans notre pays ?
La seule différence avec ceux qui se préparent à l’être aujourd’hui c’est que ces derniers sont cette fois-ci diabolisés avant d’être autorisés à agir en tant que députés.
Par ailleurs, il est aussi véhiculé que cette élection est un match amical parce que nos deux blocs : l’Union Progressiste et le Bloc Républicain sont soutenus par une seule et même personne : le Président de la République. Si deux clubs de foot sont soutenus par le même mécène, deviennent-ils les mêmes et ne peuvent-ils plus livrer un vrai match ?
Les Etats-Unis soutiennent les arabes et les israéliens deviennent-ils par ce fait des amis ?
J’aimerais du haut de cette tribune dire que ce raisonnement par analogie et très simpliste ne peut nous être appliqué.
– L’Up n’est pas un agrégat de partis sans identité ni sensibilité, un assemblage mécanique d’entités sans affinités et à la solde de ses soutiens
– Nous ne sommes pas non plus la propriété de nos soutiens et nous aspirons à l’autodétermination.
– Nous sommes un parti de gauche d’obédience sociale démocratique.
– Notre parti est un parti de masse qui se fond dans le peuple et accueille tous ceux et celles qui partagent ces valeurs.
– L’identité des partis, leur âme étant à prendre dans leurs textes, les nôtres nous distinguent du Br et nous impose de le combattre sans complaisance pour le triomphe de nos idéaux.
A ceux qui se refusent de nous découvrir et nous traitent de jumeaux siamois, je dis que la différence de nos valeurs principes, aspirations, rêves, projets et organisations est telle que l’avenir politique de notre pays, est dans nos mains à nous.
Notre parti se bat avec le peuple et pour lui en vue du triomphe de la démocratie de la bonne gouvernance, de la justice sociale, de l’égalité et de la fraternité.
– Parti dit d’étrangers ici, nous faisons du refus de l’exclusion notre combat majeur, c’est pourquoi tout citoyen béninois pour nous, quelle que soit sa position sociale, son statut ou sa condition, est une fin en soi et non un moyen.
– Nous protégeons, partout les faibles, les pauvres, les personnes diminuées, les handicapés et les étrangers qui pour nous, sont des personnes, des absolus.
– A l’heure où partout le manque, et la pénurie poussent aux replis de tous genres, aux extrémismes de tout acabit, nous promettons la protection, la défense, l’accompagnement à tous.
– Quand tout devient difficile pour tous et qu’il faut redéfinir les conditions du vivre et du construire ensemble, l’homme a plus besoin de solidarité que de compétitivité, d’entraide que de concurrence, d’union pour progresser (Up) ensemble et non de bloc de roc (Br) pour se barricader, se protéger des autres.